Safran Helicopter Engines Tarnos : « accroître la capacité de production de pièces neuves »
Christian Rossi, directeur du site landais de Safran Helicopter Engines. Crédits : Lauriane Negron
C'est le deuxième plus grand site de Safran Helicopter Engines. À Tarnos, l'entreprise implantée derrière la zone portuaire poursuit son développement. Un nouveau bâtiment industriel, prévu pour être opérationnel en 2028, devrait bientôt sortir de terre. Ce projet, qui s'inscrit dans la stratégie d'expansion de l'entreprise, représente un investissement de 30 millions d’euros. Il permettra de renforcer la production de pièces neuves, dans un contexte de demande croissante pour les moteurs d’hélicoptères.
C'est un projet de modernisation en deux phases qui a été entamé au sein de l'usine Safran Helicopter Engines à Tarnos. Un projet global qui pourrait s'achever d'ici 2028, avec la mise en service de nouveaux bâtiments qui permettront d'augmenter la capacité de production de pièces neuves. Des pièces destinées aux futurs moteurs d'hélicoptère qui sortent de ces usines. Car il ne faut pas l'oublier, c'est bien le cœur de métier du groupe Safran, aujourd'hui deuxième équipementier aéronautique mondial. « Toutes les 9 secondes, quelque part dans le monde, un hélicoptère motorisé par Safran décolle pour accomplir sa mission », précise-t-on au sein de Safran Helicopter Engines.
La filiale de Safran est, à l'heure actuelle, le leader mondial de la motorisation pour hélicoptères et le seul industriel à s'être spécialisé sur ce marché. En 2023, son chiffre d'affaires a dépassé le milliard d'euros (1,393) et plus de 600 moteurs ont été livrés. Des moteurs qui sont fabriqués notamment au niveau de l'usine de Bordes, (siège social de la filiale et principal site de production et de recherche et développement), à côté de Pau, et qui passent, si besoin de maintenance, par celle de Tarnos. Au départ, l'usine avait été construite en 1965 par Turbomeca, puis est devenue Safran Helicopter Engines en 2016. L'infrastructure avait notamment pour objectif de revitaliser le territoire suite à la fermeture des Forges de l'Adour. « Il a été décidé qu'on reprenne 400 des 800 licenciés de cette usine », précise Christian Rossi, directeur de Safran Helicopter Engines Tarnos. « Nous avons alors choisi de délocaliser la partie support à Tarnos, pour garder le neuf à Bordes », ajoute t-il.
Soutien technique et pièces neuves
Aujourd'hui, le site de Safran Helicopter Engines à Tarnos, qui s'étend sur 22 hectares, est un acteur central du soutien technique et commercial pour plus de 2.500 clients dans 155 pays. « Safran dispose de trois ateliers de réparation dans le monde, Dallas (États-Unis) et Rio (Brésil), et le site landais, qui est le plus important en termes de volume. Il assure la réparation de 600 moteurs par an, soit près de la moitié des réparations », estime Frédéric Fourciangue, directeur de Support France. Christian Rossi, directeur du site, abonde : « Tarnos est la tour de contrôle du support et des services de Safran Helicopter Engines au profit de nos clients mondiaux. Nous coordonnons les opérations de maintenance à travers notre réseau mondial, avec 11 filiales situées à proximité de nos clients pour garantir une réactivité optimale. »
Le soutien technique inclut la réparation des moteurs, mais aussi la production de pièces neuves, essentielles pour garantir la disponibilité des moteurs, comme le souligne le directeur du site : « Notre principal métier est la révision et la réparation des moteurs, mais nous participons également à la production de nouvelles pièces afin d'assurer une disponibilité maximale. » Une part importante de l’activité de soutien concerne les contrats avec l'État français. « C'est notre premier client, avec environ 1.600 moteurs d’hélicoptères militaires en service. Nous avons une équipe dédiée qui gère un contrat de disponibilité pour l’Armée de Terre, l’Armée de l’Air, la Marine nationale, la sécurité civile, la gendarmerie et les douanes », égrène Frédéric Fourciangue, directeur de Support France.
En plus des retombées économiques locales, le site de Tarnos soutient des clients militaires et civils à travers le monde, ce qui joue un rôle crucial dans la disponibilité des flottes d’hélicoptères, selon Frédéric Fourciangue : « L’une de nos priorités est de maintenir les hélicoptères en vol. Nous nous engageons à fournir un service rapide et efficace pour garantir la disponibilité des moteurs, notamment pour les services essentiels comme le SAMU ou les forces de sécurité. »
Frédéric Fourciangue, directeur de Support France, devant l'un des moteurs. Crédits : Lauriane Negron
Un projet de modernisation en deux phases
Aujourd'hui, le site de Tarnos est le plus gros employeur privé des Landes, avec 1.550 employés. « Le recrutement est aussi l'un de nos fers de lance. Chaque année, nous recrutons, au global, en moyenne 400 CDI chez Safran, dont une centaine à Tarnos, notamment dans les métiers de l'usinage », précise le directeur du site. « Nous faisons également un focus sur la féminisation de nos effectifs ainsi que sur l'alternance. Le but est de contribuer à la formation des futurs talents. » Un centre d'apprentissage aux métiers de l'industrie a d'ailleurs été créé à Bordes, où des alternants seront accueillis. Le but, ensuite, est de « créer de l'emploi qualifié sur le territoire », indique encore Christian Rossi.
En parallèle, le site de Tarnos a bénéficié d’une modernisation significative avec la construction de trois nouveaux bâtiments, deux industriels et un tertiaire, dans le cadre du projet CAP 2020. Un projet de modernisation, pour un budget de 50 millions d'euros, qui a permis d’améliorer les cycles de réparation de moteurs grâce à la rationalisation des flux de travail. Frédéric Fourciangue précise : « Nous avons centralisé nos activités de réparation dans un bâtiment dédié. » Une seconde phase de modernisation est prévue et elle consistera à construire un nouveau bâtiment industriel, pour un montant cette fois de 30 millions d’euros. Il devrait permettre d’accroître la capacité de production de pièces neuves, répondant à la demande grimpante pour les moteurs neufs. Christian Rossi souligne : « Ce nouveau bâtiment est essentiel pour accompagner la montée en charge de nos activités industrielles et maintenir notre niveau de service. » À noter qu'aujourd'hui, 80% des salariés sont dans le support et 20% dans la pièce neuve.
En parallèle de ces projets, le site de Safran Helicopter Engines situé à Tarnos, a également pris part à un autre projet : celui du Restaurant Inter-Entreprise, situé juste en face. Ce projet, construit en partenariat avec les collectivités locales, vise à améliorer les conditions de travail des salariés de la zone industrielle tout en soutenant l’économie locale. « Nous souhaitons offrir un cadre de travail de qualité à nos employés et participer à l’économie sociale et solidaire du territoire », affirme Christian Rossi. « De notre côté, nous avons fourni le terrain sur lequel est bâti ce RIE. C'est pour nous un excellent exemple de collaboration vertueuse entre les pouvoirs publics et les industriels. » La mise en service de cette nouvelle infrastructure est prévue pour mai 2025, et devrait proposer 212.500 repas chaque année au personnel de Safran Helicopter Engines.
Pour aller plus loin : Qu'est-ce que le RIE du Seignanx, ce projet partenarial qui avoisine les 9 millions d'euros ?
Safran Helicopter Engines
Implantation : Tarnos
Année de création : 1964
Effectif : 1550 personnes