Une production de crédit immobilier encore en baisse en 2024
Alban Lacondemine travaille chez Emprunt Direct.
La production de crédits à l’habitat a encore reculé en France en 2024, selon les données publiées en début du mois par la banque de France. Au terme de l'année, 119 milliards d'euros ont été distribués par les établissements bancaires pour ce type de prêts, soit un repli assez marqué par rapport à 2023, lorsque 139 milliards d’euros de crédits avaient été octroyés.
On notera toutefois qu’un rebond de la production entamé plus tôt dans l’année s’est poursuivi en décembre, avec une production mensuelle CVS de crédit à l'habitat atteignant un plus haut sur l'année à 11,6 milliards d’euros hors renégociations, après 10,7 milliards d’euros en novembre et un point bas de 6,8 milliards d’euros en février.
L’institution note que cette reprise s'inscrit dans un contexte de baisse marquée du coût des nouveaux crédits à l'habitat, dont le taux d'intérêt moyen est tombé à 3,30% en décembre, en recul de 87 points de base par rapport au pic de janvier 2024, lorsqu’il évoluait à 4,17%. On note, de la part des établissements bancaires, une meilleure utilisation de la marge de flexibilité autorisée par la norme HCSF. Celle-ci a augmenté sensiblement à 16,9% sur le derniers mois de l’année, tout en restant toujours en-dessous toutefois de la limite de 20 %.
Cette reprise du marché devrait se poursuivre, dans un contexte de stabilisation des taux. Ceux-ci son en effet globalement restés stables en février, même si on observe, au sein des barèmes des évolutions contradictoires selon les réseaux. On observe en effet quelques réajustements haussiers de la part de certains établissements, alors même que nombre d’autres réseaux ont laissé leurs taux inchangés. Il faut dire que les tensions observées sur les marchés obligataires n’ont eu que peu d’impact sur les marchés obligataires, la perspective d’une poursuite du mouvement baissier des taux directeurs de la BCE conduisant nombre de banques à geler leurs positions sur un segment de marché qu’elles souhaitent réinvestir pour conquérir une nouvelle clientèle.
Certaines banques ont opéré, courant janvier, des hausses de taux de l’ordre de 5 à 15 points de base. Toutefois, si on excepte ces mouvements mineurs – mais inédits depuis plus d’un an - opérés courant janvier, il est à noter que les taux demeurent toujours stables sur notre baromètre national, voire légèrement inférieurs de 5 à 20 points de base, à ceux constatés en décembre.