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Point sur les marchés financiers : novembre 2024

Opinion
jeudi 14 novembre 2024

Damien Charlet est directeur de la gestion sous mandat chez Mandarine Gestion.

Retrouvez le décryptage de Damien Charlet, directeur de la gestion sous mandat chez Mandarine Gestion, qui analyse l'actualité des marchés financiers suite à l'élection de Donald Trump.

Au mois d’octobre, les marchés se sont positionnés pour une éventuelle victoire de Donald Trump aux élections présidentielles. La perspective de nouvelles barrières douanières ainsi que des publications de résultats du 3e trimestre très mitigées ont pesé sur l’Europe, l’Euro Stoxx 50 cédant 3,5%. Aux Etats-Unis, alors qu’historiquement les indices baissent avant les élections, ils ont bien résisté, cédant seulement 0,5% et 1% pour le Nasdaq et le S&P 500. Ils ont bénéficié de la réduction potentielle des impôts sur les sociétés de 21% à 15%. La confirmation de la victoire de Donald Trump en début de mois a provoqué une accélération des indices US, ceux-ci gagnant 4% en 4 jours pour atteindre des niveaux records. Les économies mondiales confirment les tendances des derniers mois.

L’Europe montre toujours des signes de ralentissement, ce qui continue de peser sur une inflation revenue à l’objectif de 2%. Aux États-Unis, les chiffres demeurent parfois contradictoires mais montrent toujours une économie extrêmement résistante. En Chine, le gouvernement multiplie les annonces de soutien mais le plus souvent destinées à soutenir les gouvernements locaux plus que la consommation. Le rebond de la croissance n'est sans doute pas pour tout de suite. Les banques centrales ont pris acte de ces tendances et continuent de baisser les taux directeurs afin de gérer l’atterrissage de la croissance. La BCE et la FED ont ainsi réduit les taux de 0,25%. Avec des taux directeurs respectivement à 3,25% et 4,5%, la marge de manœuvre à la baisse semble encore élevée.

Les différences de dynamiques économiques et politiques des principales zones se retrouvent notamment dans l’évolution du dollar, qui s’est nettement affermi. Il bénéficie logiquement de perspectives de croissance meilleures aux États-Unis et des risques inflationnistes renforcés par l’élection de Donald Trump. Il passe de 1,11 à 1,06 au 12 novembre.

Perspectives

Si l’on se réfère au premier mandat de Donald Trump, la volatilité risque de demeurer élevée.La communication erratique et trop fréquente via les réseaux sociaux pourrait à nouveau rendre les scenarii mondiaux plus brumeux. Ces éléments mis à part, la tendance devrait demeurer à une économie américaine très résistante, voire en accélération en 2025 grâce aux baisses d’impôts, au risque dans un 2e temps de provoquer de l’inflation et une tension sur les taux, ce qui serait problématique compte tenu du niveau d’endettement des États-Unis et des déficits budgétaires de plus en plus élevés, supérieurs à 7%.

En Europe, la situation économique n’est pas problématique même si la croissance est faible. Des droits de douane éventuels vers les États-Unis seraient un boulet supplémentaire, mais voyons si Donald Trump, une fois au pouvoir fin janvier mettra réellement en place toutes les mesures qu’il a annoncées pendant la campagne. Les marchés européens nous semblent de ce point de vue avoir pris en compte un scénario assez pessimiste.

Conclusion

En synthèse, à court terme, le résultat de l’élection américaine rend assez claires les nouvelles règles du jeu, même si l’expérience montre que le futur président est particulièrement imprévisible. Reste à savoir si les mesures annoncées pendant la campagne (baisses d’impôts, augmentation des droits de douane, expulsion des sans-papiers, relance des énergies fossiles au détriment du renouvelable par exemple) seront effectivement toutes mises en place telles quelles. Les marchés américains, en enregistrant une nouvelle jambe de hausse, paraissent optimistes, à l’inverse de l’Europe, qui semble anticiper un scénario particulièrement défavorable malgré une économie qui devrait résister.

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