Avec sa foncière agricole, Fermes en Vie aide les porteurs de projet à installer leur activité

D’ici dix ans, la moitié des agriculteurs français partiront à la retraite, ce qui menacera 220.000 fermes, si aucun repreneur ne se présente. Partant de ce constat, trois entrepreneurs, Marc Batty, Vincent Kraus et Simon Bestel, ont fondé Fermes en Vie (Feve) en 2020. Agréée entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS), la startup accompagne des porteurs de projet agricole dans leur installation en agroécologie. « Les fondateurs ont remarqué que l’un des plus gros freins à l’installation, c’est le prix du foncier », explique à Placéco Andréa Capus, chargée de projet marketing digital, qui était présente au Salon de l’agriculture 2023. Dans un premier temps, Feve a monté une société foncière agricole, indépendante de la startup, et dotée de son propre comité de surveillance. Ouverte aux particuliers souhaitant placer leur épargne, elle compte aujourd’hui 600 personnes, et en 2022, 6 millions d’euros ont été collectés auprès de ces particuliers. « Nos épargnants placent entre 500 et 100.000 euros pour les plus gros, reprend Andréa Capus. Mais en moyenne, chaque personne nous confie 12.000 euros. » « Pour eux, le retour sur investissement est double, complète Vincent Kraus. D’une part, certains ont une réduction d’impôts, et d’autre part, on aimerait d’ici deux ans leur permettre une rémunération annuelle de 2 ou 3%. »

Une fois cet argent collecté, la foncière mandate Feve pour trouver et mener à bien des projets agricoles. Feve acquiert des fermes, puis les met en location avec option d’achat. « Ainsi, les porteurs de projet n’ont pas besoin de s’endetter tout de suite pour le foncier, mais peuvent se concentrer sur les investissements dans les cheptels, en matériels agricoles », déroule Andréa Capus. Sur les 6 millions d’euros collectés l’an passé, 4,9 millions ont été investis dans sept fermes, dont cinq en Nouvelle-Aquitaine, pour une surface de 497 hectares. « Un projet, nécessite entre 500.000 et 1 million d’euros, ça va vite », précise notre interlocutrice.

Une levée de fonds d'ici peu

Le cœur de métier de la jeune pousse est de monter les projets. Les équipes vérifient que la ferme est au bon prix, avec un potentiel suffisant, et que le projet agroécologique est viable économiquement. Ensuite, si la foncière retient le projet et décide d’y investir, Feve se rémunère via une commission (5%) au moment de l’achat de la ferme. « Nous touchons aussi 2,5% des frais de souscription des investisseurs, reprend le cofondateur. Mais notre objectif est de diversifier notre modèle dans le futur. Nous développons une plateforme numérique, La Grange, pour aider gratuitement tous les porteurs de projet, même ceux ne faisant pas appel à nous. Nous allons continuer de la faire grandir, puis nous réfléchirons à des systèmes de monétisation. »

Pour accélérer son développement, la startup est en train de lever des fonds. Un tour de table qui lui permettra d’étoffer la dizaine de salariés qu’elle compte, pour passer à l’échelle supérieure, avant de viser la rentabilité en 2024. Du côté de la foncière, l’objectif est de collecter, cette année, 10 millions d’euros. Une somme conséquente, qui assurerait l’installation d’une quinzaine de fermes partout en France. « Les premières années, on a beaucoup communiqué auprès des porteurs de projet. On commence à avoir une certaine notoriété dans le milieu agricole, et on nous contacte pour des implantations partout en France, se réjouit Andréa Capus. Désormais on essaye de mettre le paquet pour aller chercher des particuliers souhaitant diversifier leur épargne, et participer à la transition agroécologique. »

La mobilité sera l'une des 10 thématiques abordées le 11 mai, à l'occasion de Résolution, la journée des solutions RSE, proposée par Placéco et Sud Ouest. S'inscrire

Fermes en Vie
Créée en 2020
Basée à Bordeaux
10 salariés 
CA : n. c.