Comment les ETI néo-aquitaines veulent former 4.000 salariés en 3 ans
Sophia Djouadi répond aux questions de Placéco depuis l'Aérocampus de Latresne, où étaient organisés les 10 ans du club des ETI de Nouvelle-Aquitaine
Le Club des entreprises de taille intermédiaire de Nouvelle-Aquitaine a donné vendredi le coup d’envoi de son « Université des ETI » : un programme de formation interentreprises, doté de 2 millions d’euros, grâce auquel ses adhérents ambitionnent de former, en trois ans, 4.000 de leurs collaborateurs aux grands enjeux de transformation numérique, écologique ou managériale.
Dans la mesure où toutes les entreprises de taille intermédiaire de la Région font face à des problématiques similaires de formation sur des sujets tels que la transformation numérique, ou l’anticipation des futures exigences réglementaires, pourquoi ne pas mutualiser les efforts ? Telle est la logique qui a présidé à la préparation de « l’Université des ETI », un programme de formation inter-entreprises piloté par le Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine, et lancé officiellement vendredi 29 septembre, à l’occasion des dix ans de l’association régionale des entreprises de taille intermédiaire. « C’est un projet ambitieux, qui va aboutir à la création de programmes de formation mutualisés, mais adaptés à des entreprises qui se ressemblent. On s’approche donc du sur-mesure », se réjouit Jean-François Clédel, vice-président du Club des ETI et par ailleurs président de la CCI Nouvelle-Aquitaine.
Lauréat 2023 de l’appel à projets « Ingénierie de formation professionnelle et d’offres d’accompagnement innovantes » (IFPAI) lancé dans le cadre de France 2030, le programme bénéficie d’un budget de deux millions d’euros, dont la moitié sera financée par l’Etat et la Région Nouvelle-Aquitaine, le reste provenant de certains des adhérents du club et des structures partenaires. Si les grands axes de la formation sont déjà arrêtés – les métiers du numérique, les métiers industriels, les métiers du management et ceux de la transition environnementale – le déroulé et les parcours précis seront constitués dans les prochains mois, sous la houlette d’une directrice de programme, Sofia Djouadi, venue des équipes de Ceva Santé Animale. « L’objectif est de faire de l’ingénierie de formation, c’est-à-dire de faire parler les organismes de formation en direct avec vous, pour ne pas réinventer la roue mais proposer des parcours qui répondent à vos besoins », lance cette dernière aux adhérents du club.
Ce travail d’ingénierie, puis le volet opérationnel des formations, seront assurés par un consortium de partenaires, qui réunit le pôle Formation de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), Onepoint, l’école Simplon ainsi que l’antenne angoumoisine de l’école 42. En attendant les premiers parcours, prévus d’ici la fin de l’année, un premier pilote a déjà été lancé. « Geosat nous a déjà ouvert ses portes dans le cadre de ce pilote. L’idée est de mêler des interventions de speakers, des visites et des cas pratiques », explique Sofia Djouadi. Ouvert aux entreprises adhérentes du Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine - qui totalisent plus de 100.000 collaborateurs - le programme envisage de former 4.000 personnes en trois ans. « C’est absolument nouveau ! Nos entreprises prennent en main ce sujet avec l’appui des partenaires compétents, un premier pas vers ce que l’on doit faire pour orienter la formation au plus près de nos besoins », estime Marc Prikazsky, président du Club des ETI.