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Bordeaux : appel à projet pour solariser la base sous-marine

Écosystème
lundi 29 janvier 2024

Avec ses 235 mètres de long, sur 160 mètres de large, la base sous-marine offre plus de 40.000 m² de surface - crédit AL

Bordeaux Métropole Aménagement et la ville de Bordeaux lancent un appel à projet pour développer une centrale photovoltaïque sur le toit de la base sous-marine. Le projet, qui devra s’accommoder de l'architecture exceptionnelle du bâtiment, autorise jusqu’à 25.000 m² de panneaux solaires.

Bien décidé à faire de Bordeaux une « ville solaire », son maire Pierre Hurmic a annoncé lundi le lancement d’un appel à projets, visant à sélectionner le futur exploitant d’une centrale solaire installée sur les toits de la base sous-marine, face aux Bassins à flot. Objectif affiché : construire entre 9.000 et 25.000 m² de panneaux solaires, dont l’exploitation sera concédée pour une durée maximale de 30 ans, avec un modèle économique basé sur la revente de l’électricité produite aux fournisseurs d’énergie.

« Nous nous sommes fixé l’objectif d’atteindre 41% d’autonomie énergétique sur les bâtiments de la ville d’ici 2026, et cette ambition repose notamment sur la pose de 60.000 m² de panneaux solaires sur les bâtiments municipaux, dont la moitié est déjà soit déployée, soit en cours de déploiement. Aujourd’hui, nous nous attaquons à un bâtiment emblématique de Bordeaux », lance Pierre Hurmic.

Composer avec les pare-bombes à 23m de haut

Piloté par la SEM Bordeaux Métropole Aménagement, le projet cherche à mobiliser des opérateurs prêts à composer avec les difficultés inhérentes au projet : la réalisation d’un chantier à plus de 20 mètres de hauteur et, surtout, la prise en compte des pare-bombes, ces grandes bandes de béton qui jalonnent la surface du toit, imposant de fait la création d’une structure destinée à porter les panneaux solaires.

D’où les dimensions variables du projet : la surface minimale, fixée à 9.200 m², correspond au toit plat du bâtiment annexe de la base sous-marine, dépourvu de pare-bombes, et se traduirait par une production annuelle de l’ordre de 1300 MWh, équivalente à la consommation de 130 foyers. L’emprise maximale est quant à elle fixée aux alentours de 25.000 m², de façon à préserver une partie des surfaces du toit en vue d’une possible ouverture au public, mais aussi à préserver le caractère exceptionnel de l’architecture du site. « Le projet prévoit une zone d’exclusion parallèle au quai des bassins à flot, et une autre parallèle au quai oriental, pour garantir que l’installation solaire aura un impact moindre en termes de perception depuis l’espace public », précise Vincent Cassagnaud, architecte des Bâtiments de France à Bordeaux.

Entre autres critères, les opérateurs qui postulent seront jugés sur leur capacité à prendre en compte l’ensemble du cycle de vie des panneaux solaires. « L’exploitant sera également encouragé à proposer la solarisation maximale », ajoute Claudine Bichet, adjointe au maire de Bordeaux, chargée notamment de la transition énergétique. Exit donc les projets d’aquaponie ou de production de chaleur, un temps envisagés : la Ville prône désormais l’efficacité, au nom de l’urgence climatique et de ses objectifs. Ouvert jusqu’au 19 avril, l’appel d’offres doit conduire à une mise en service aux alentours de la mi-2025.

Le stade Chaban et le boulevard Aliénor à l’étude

« Nous continuons en parallèle à passer au crible tout le patrimoine municipal pour en établir le potentiel solaire », indique Claudine Bichet. Avec, déjà, un sujet de réflexion autour du stade Chaban et du parc Lescure, dont certains équipements pourraient accueillir des panneaux solaires sur structure souple. En attendant, c’est vers le boulevard Aliénor d’Aquitaine, voisin de la base sous-marine, que se tournent les yeux de Pierre Hurmic, qui propose depuis plus de deux ans à l’Etat d’étudier la couverture, en panneaux solaires, des 45 km de la rocade bordelaise.

Lors de ses vœux à la presse, le 23 janvier dernier, le préfet de Gironde Etienne Guyot, a en effet déclaré qu’avant de se lancer dans un chantier évalué à plus de 2 milliards d’euros et soulevant d’immenses difficultés de mise en œuvre, il était préférable de mener une première expérimentation sur une infrastructure routière plus modeste, mais néanmoins ambitieuse : le boulevard Aliénor d’Aquitaine avec ses 1,3 km de long et ses trois voies de circulation. « Ça va tout à fait dans le sens de notre démarche », s’est réjoui lundi Pierre Hurmic.

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