Point sur les marchés financiers : juillet 2024
Damien Charlet est directeur de la gestion sous mandat chez Mandarine Gestion
Retrouvez le décryptage de Damien Charlet, directeur de la gestion sous mandat chez Mandarine Gestion, qui analyse l'actualité des marchés financiers sur le mois de juillet.
Sur le mois, les marchés européens enregistrent une performance négative avec un recul d'1,8%, fortement tirée vers le bas par le CAC 40 qui perd plus de 6%. Les marchés internationaux ont montré peu d’intérêt pour les élections françaises, le S&P 500 progressant de 3,5%, toujours tiré par le Nasdaq à +6%. L’Asie, quant à elle, progresse également de 2,1%.
Le politique accapare une grande partie de l’attention : quelle que soit l’issue des élections en France, la visibilité est faible sur les prochains mois et pourrait faire chuter à 0 la croissance économique au 2d semestre. Seule certitude, les déficits vont demeurer élevés. Les investisseurs ont surtout sanctionné l’éventualité d’une majorité de gauche, le programme économique étant particulièrement déséquilibré. Les indices français risquent de demeurer faibles les prochaines semaines mais, à moins d’un dérapage des taux d’intérêt, l’essentiel du mal est fait. Au-delà de l’émotion, rappelons que la France a potentiellement un impact au niveau européen, mais qui reste négligeable au niveau mondial. Aux Etats-Unis, le débat présidentiel a mis le camp démocrate dans l’embarras, mais pas provoqué de mouvement de marchés.
Alors que la Banque Centrale Européenne a effectué, comme prévu, une première baisse de taux en juin, la bonne nouvelle est que l’inflation du mois de mai a envoyé des signaux encourageants, reprenant le chemin de la baisse et permettant une détente des taux au niveau mondial. Malgré les tensions françaises, les marchés obligataires se sont donc bien comportés en durant le mois de juin : l’Investment grade comme le haut rendement ont progressé, de respectivement 0,7% et 0,5%. Les taux d’intérêt seront le juge de paix des prochains mois : ils seront le reflet d’éventuelles tensions politiques en Europe et de l’évolution de l’inflation. Encore élevés, leur potentiel de baisse est important en cas de ralentissement économique.
Perspectives
L’été semble appeler à une vigilance accrue : les marchés européens sont mis sous pression par la France et les Etats-Unis atteignent des niveaux de valorisation tendus. La saison de publications de résultats du 2e trimestre a peu de chances de réserver de bonnes surprises. L’Oréal vient d’envoyer un message de prudence, certes relative, sur la Chine et les Etats-Unis, provoquant une correction de 6% de son cours en deux jours. Peu de chances de trouver du réconfort au niveau des banques centrales, qui attendront sans doute confirmation que l’inflation poursuit sa décrue avant d’éventuellement bouger à la rentrée.
C’est à vous
La question à laquelle nous avons choisi de répondre ce mois-ci est la suivante : « Faut-il que je sécurise mon portefeuille pendant l’été ? »Entre une économie américaine dont la croissance devrait se réduire, la hausse de l’incertitude politique en Europe et une saison des résultats potentiellement sans relief, la volatilité pourrait augmenter cet été. Les bienfaits d’une approche diversifiée dans les allocations ont été évidents en juin. Les portefeuilles équilibrés, comprenant à la fois des actions françaises mais surtout internationales, et des obligations européennes, ont continué de progresser. Ils devraient demeurer résistants. Veiller donc essentiellement à ne pas sur-représenter la France.
Conclusion
En synthèse, la France traverse une zone de turbulences, mais son impact international reste faible. Les économies dans le monde résistent bien et une poursuite de la baisse de l’inflation permettrait aux banques centrales de retrouver de la marge de manœuvre pour soutenir l’activité via des baisses de taux. À court terme, le potentiel de hausse paraît réduit mais les portefeuilles diversifiés devraient continuer à bien se comporter.