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Bordeaux : 54M€ pour redonner vie à la caserne de la Benauge

Écosystème
mardi 16 avril 2024

La caserne réhabilitée, vue du quai Deschamps. Crédits : Atelier Ferret Architectures

La caserne de la Benauge, lieu historique des pompiers bordelais, accueillera un hôtel et des logements d’ici 2028. Montant global des travaux : 54 millions d’euros, pour réhabiliter le site entre contraintes économiques et patrimoniales.

C’est un bâtiment emblématique de Bordeaux qui fera peau neuve - ou presque - d’ici 2028. La caserne de la Benauge, récemment délaissée par les pompiers au profit d’un nouveau site à quelques centaines de mètres, abritera à terme un complexe hôtelier et des logements. À la manœuvre, Eiffage Immobilier et l’agence d’architecture Atelier Ferret Architectures, désignés en 2018 par l’EPA Bordeaux Euratlantique, aménageur de la ZAC Garonne Eiffel. Si l’opération peut paraître classique, elle est, dans les faits, un peu plus complexe : construit en 1954, l’édifice est inscrit depuis 2014 au titre des Monuments Historiques. À ce titre, tout dépôt de permis de construire sera instruit et validé in fine par l’ADF [ndlr, architecte des bâtiments de France] et par la CRMH [ndlr, conservation régionale des monuments historiques]. « Eu égard à la sensibilité du dossier, nous avons travaillé relativement en amont, explique à Placéco Pierre Bonnecarrere, directeur de projet au sein de Bordeaux Euratlantique. Entre 2018 et 2024 on a eu plusieurs rendez-vous préparatoires avec ces instances pour affiner le projet en présence des architectes et d’Eiffage Immobilier. »

Car des enjeux de conservation, il y en a plusieurs autour de la Benauge. Tant sur l’intérieur que sur l’extérieur du bâtiment. « C’est sa particularité, reprend le directeur. Il faut arriver à remettre en œuvre le projet tel qu’il a été conçu initialement. » Les détails des éléments de façade seront conservés ou restaurés, à l’instar de hublots, progressivement supprimés. Au cœur du bâtiment, ce sont les escaliers ou la salle de conférences qui seront restaurés. Montant indicatif des travaux : 54 millions d’euros. « Le permis de construire devrait arriver sous un ou deux mois », précise Pierre Bonnecarrere. Pour des travaux qui débuteront début 2025


Projection aérienne de la future caserne. Crédits : Atelier Ferret Architectures

Un hôtel, des logements et un « concept hybride »

Le site s’étend aujourd’hui sur 1,3 hectare, dont 7.500 m² déjà construits. Le bâtiment actuel rue de la Benauge sera réhabilité, et accueillera 26 logements. À cela s’ajoutera un bâtiment neuf de 5.800 m², qui proposera 77 logements. Au global, 50% de l’offre concernera des logements libres, 40% du locatif social, et 10% du locatif intermédiaire. Car c’est là l’un des enjeux de Bordeaux Euratlantique : « Développer une opération mixant réhabilitation et programme neuf pour tenir un équilibre économique, et favoriser une mixité programmatique forte. » Le bâtiment principal, l’ancienne caserne, sera à terme transformé en hôtel « lifestyle ». 95 chambres sont prévues ainsi qu’un restaurant-terrasse au dernier étage, le rez-de-chaussée exploité lui aussi par l'hôtelier deviendra un « lieu de destination, proposant une offre de bar et de restauration ». Le R+1 pourra accueillir des bureaux. « L’exploitant n’est pas encore désigné, note Pierre Bonnecarrere. Les discussions sont en cours avec plusieurs opérateurs, mais rien n’est définitivement arrêté. L’EPA n’étant pas maître d’ouvrage en direct sur cette opération, c’est à Eiffage Immobilier de négocier et de trouver le meilleur candidat. »

Reste la tour de séchage, existante, qui sera elle aussi exploitée par l’hôtelier choisi, et transformée « en un concept hybride ». Mais encore ? « C’est compliqué car il y a des questions de sécurité, on ne peut pas forcément mettre des activités grand public sur tous les étages car ils ne sont pas aux normes de sécurité. Donc ce sera une activité un peu ludique, plutôt type mur d’escalade par exemple, avec une petite terrasse en bas. Après, on est ouvert, dans le sens où si l’exploitant a de super idées, on en discutera avec Eiffage Immobilier », précise notre interlocuteur. Enfin, au cœur de la caserne, une stratégie de renaturalisation et désimperméabilisation sera opérée par le paysagiste Trouillot & Hermel « pour créer un nouvel îlot de fraîcheur ». Cet espace sera réservé aux habitants et aux clients de l’hôtel.

Mais dès cet été 2024, la caserne reprendra vie. Les équipes d’Eiffage Immobilier et Eiffage Construction s’installeront dans les espaces bureaux, mais aussi et surtout, une occupation transitoire du site est prévue. 20 logements solidaires seront mis à disposition via un partenariat entre le maître d’œuvre et un bailleur social (n. c.), le gymnase accueillera des associations du quartier, et un espace de vie (bar, restauration, scène ouverte) s’installera dans le grand garage de la caserne.