Technoports : le port de Bordeaux accueille ses premières startups
Réunis mardi, les lauréats du premier appel à projets Technoports intègreront bientôt les locaux de l'incubateur, au sein de l'enceinte du port de Bordeaux - crédit AL
La technopole Bordeaux Technowest et le Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) ont récompensé mardi les premières startups lauréates de l’appel à projet Bordeaux Technoports, qui seront prochainement hébergées et incubées directement dans l’enceinte du port, « au contact des métiers ».
Lancé en juillet dernier, l’appel à projets Bordeaux Technoports s’est conclu mardi avec une remise de prix récompensant les trois premiers lauréats qui intègreront ce nouvel incubateur opéré par la technopole Bordeaux Technowest - le neuvième à l’échelle de la Gironde - et hébergé par le Grand port maritime de Bordeaux, rue Achard, à proximité immédiate de son siège social. « Depuis deux ans, nous accélérons la stratégie qui consiste à contractualiser ou à passer des conventions avec de grands industriels ou des infrastructures de premier plan, pour offrir à nos startups l’accès à des lieux qui leur permettent de se confronter à la réalité du métier, directement sur le terrain », a rappelé François Baffou, directeur général de Bordeaux Technowest.
Une logique à laquelle souscrit le port de Bordeaux, engagé dans un plan stratégique visant à définir le futur des activités fluviales, maritimes et portuaires, mais aussi de ses réserves foncières, dans un contexte de transition énergétique. « Je suis très heureux d’accueillir aujourd’hui ces trois premiers lauréats, dans des activités très différentes, qui seront bientôt rejoints par d’autres startups. Le port veut vraiment développer ce site avec Bordeaux Technowest », a salué Jean-Frédéric Laurent, directeur général du GPMB. Le jury, composé de représentants des deux parties prenantes et des partenaires de la technopole, parmi lesquels Bordeaux Métropole, la région Nouvelle-Aquitaine, Airbus, Dassault ou Aerospace Valley, a examiné une vingtaine de dossiers dans le courant de l’été, avant de retenir cinq postulants pour un oral fin septembre. Trois startups sont finalement lauréates, avec à la clé un accompagnement de six mois par Technowest, et la possibilité d’intégrer les locaux du Technoports.
Qualité de l'eau, biocarburants et captation du CO2
Emanation d’un projet de recherche mené au CNRS à Arcachon par Jean-Charles Massabuau, Molluscan développe une technologie de valvométrie connectée, qui permet d’évaluer la qualité de l’eau en mesurant le comportement et le bilan physiologiques de cohortes de mollusques bivalves. « Le vivant fait office de sentinelle. Il permet d’alerter sur des variations qui pourront ensuite donner lieu à des analyses chimiques complémentaires », illustre Ludovic Quinault, cofondateur et directeur général de cette société en cours de constitution.
Venue d’Avelin dans les Hauts-de-France, Gecco s’intéresse quant à elle à la transformation des huiles de friture et des déchets organiques en biocarburants. La société rejoint Technoports dans l’optique de développer sa présence dans le sud-ouest tout en travaillant à l’installation d’une unité de transformation au sein du périmètre du port de Bordeaux. Associée à l’entreprise girondine Valo 33, spécialiste de la collecte des biodéchets et du prétraitement, elle cible tout particulièrement les huiles de friture des particuliers qui, contrairement à celles des professionnels, échappent souvent aux circuits de recyclage. « S’installer au port de Bordeaux offre la possibilité d’utiliser directement en local l’énergie produite par notre future unité de transformation », fait valoir Clémence Hanton, responsable commerciale de Gecco.
Déjà accompagné par Bordeaux Technowest au titre de son programme ESS Tech, la startup Netcarbon, lancée début 2022 et désormais forte d’une équipe de cinq personnes, intègre également les locaux du Technoports, d’où elle pilotera le lancement commercial de sa plateforme dédiée à la mesure et à la valorisation des efforts en matière de captation de carbone. « Il y a déjà de premières idées de collaboration, notamment dans le cadre de notre projet visant à construire un jumeau numérique du fleuve, que ce soit pour mesurer la qualité de l’eau ou pour voir comment nous pourrions exploiter les berges du fleuve pour mieux capter le CO2 », se réjouit Michel Van Le Kiem, directeur du développement et de l’innovation au sein du GPMB.