Métiers en tension : Semat se met à la robotique - Premium

Ces cinq dernières années, la société Semat, spécialisée dans la construction de matériaux de collecte, a réalisé 10 millions d’euros d’investissement, notamment dans l’achat de nouveaux bâtiments permettant d’augmenter sa capacité de production pour répondre à une demande toujours plus forte. Elle enregistre une croissance de 10 à 15% par an et possède un carnet de commande rempli jusqu’à mi-2025 et même 2026 sur certains produits. 2 millions d’euros ont été consacrés à la robotisation. Un investissement qui n’a pas vocation à augmenter l’activité de l’entreprise mais plutôt à répondre à un besoin de main-d’œuvre sur certains métiers : « On note des carences dans les secteurs de la chaudronnerie, de la soudure, de la métallurgie ou encore de la peinture. Ce n’est que mon avis personnel mais il semblerait que l’on ait poussé les enfants à faire des études plutôt que de valoriser les métiers manuels, confie le directeur général Manuel Cournot avant d’ajouter, on y revient aujourd’hui et heureusement parce qu’il y avait une déconnexion avec les besoins du monde du travail. » Le groupe Semat détient 40% du marché national et opère dans deux usines de production, à Lyon et à La Rochelle (450 employés au global dont 250 en Charente-Maritime). Il détient huit sites de maintenance (100 employés dédiés à cette activité). Il réalise 150 millions d’euros de chiffre d'affaires. Semat est aussi une filiale du groupe Zoeller qui fabrique 3.500 véhicules et 4.300 basculeurs chaque année (577 millions d’euros de chiffre d’affaires et 2.800 salariés), lui-même affilié à la branche Ecotec de Kirchhoff Group. Ce dernier représente à lui-seul 80% des parts du marché européen dans la fabrication de matériel de déchets, 80% du marché australien et se développe en Asie (3 milliards de chiffres d’affaires et 13.000 collaborateurs sur 59 sites).Robotisation : gain de temps et évolution des métiers« La robotisation de la soudure est au programme de 2025. Aujourd'hui, le soudeur pointe manuellement un gabarit de la forme d’un caisson de benne pour vérifier la conformité du matériel. Demain, on continuera le pointage mais une fois l’intégrité géométrique assurée, le robot se chargera de réaliser les cordons de soudure. En plus de répondre à une pénurie des métiers, c’est un gain de temps », précise Manuel Cournot. 250 salariés travaillent à La Rochelle, dont 130 sont à l’usine, « le but n’est pas de les remplacer mais de faire évoluer les métiers », ajoute-t-il.« La chaudronnerie, la soudure et la peinture sont aussi des secteurs que l’on va robotiser à termes ». Chaque salarié dont l'activité sera remplacée par un robot sera formé pour piloter la machine. Le directeur l’assure « tous nos produits ne vont pas passer par la robotique, seules certaines tâches seront transformées ».Les bennes peuvent supporter de 3,5 à 32 tonnes de déchets. Crédit photo : Semat La R&D au cœur des investissements de Semat « Nous carrossons des châssis », explique le dirigeant. Pour cela, la société développe plusieurs gammes de produits pouvant supporter de 3,5 à 32 tonnes de déchets. « Nos produits sont fabriqués en France et on y tient, 90% du matériel est recyclable et les bennes sont majoritairement fabriquées avec des composants achetés en France. » Parmi elles, des bennes à chargement arrière, dont la production est assurée à Lyon et qui représentent une centaine de camions par an. « On détient 80% de la part du marché sur ce produit en pleine expansion » ajoute-t-il. La société fabrique également des mini bennes, des bennes à chargement latéral robotisé et vertical, des balayeuses et des laveuses dont la durée de vie moyenne est de 10 ans. Des produits qui ont vocation a être montés sur des camions diesel, électrique et même à hydrogène. Cinq années auront été nécessaire pour sa réalisation : « Semat est la seule société au monde à fabriquer des camions à hydrogène, précise Manuel Cournot, des investissements colossaux qui nécessitent d’appartenir à un groupe ». Aujourd’hui, quatre camions à hydrogène sont sur le marché et 10 en commande. Un petit chiffre au regard de la flotte actuelle en France puisqu’entre 10.000 et 15.000 camions fonctionnent chaque jour dont 80% sont au diesel. Mais, sur les 12.000 communautés de communes, l'entreprise compte bien se faire une place : « De plus en plus de communautés de communes vont aller vers cette voie-là, alimenter leur flotte reste un objectif même si l’hydrogène a plutôt vocation à être utilisée dans les zones rurales parce que chaque énergie répond au besoin d’un usage. » À La Rochelle, Semat a livré 21 véhicules dont 11 sur châssis électriques, 3 bennes à chargement vertical et 18 à chargement arrière. « Les collectivités représentent 50% de notre clientèle, 15% sont des loueurs et 35% des privés », indique le directeur.Le groupe Semat compte deux usines de production, une à Rochelle et une à Lyon. Crédit photo : Semat Groupe SematCA : 150 millions d'eurosNombre de salariés : 450 Groupe Zoeller CA : 577 millions d'eurosNombre de salariés : 2.800 Groupe Kirchhoff CA : 3 milliards d'euros Nombre de salariés : 13.000

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