À horizon 2028, un pôle de formation à 46M€ au cœur de Rochefort - Premium

La Semdas et la Communauté d’agglomération de Rochefort Océan portent un projet de pôle de formation à Rochefort. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de la création d’un pôle de formation supérieur dans l’esprit d'un futur campus universitaire. Nous utilisons un foncier qui était précédemment occupé par une friche hospitalière, en plein cœur de la ville. Avec une capacité d’accueil à la rentrée 2028-2029, de 800 à 900 étudiants. Une co-maîtrise d’ouvrage public et privé ?C’est un projet hybride sous une co-maîtrise d’ouvrage avec évidemment et en premier lieu l’agglomération rochefortaise, la Caro, qui porte à peu près 7.900m² de bâti. Avec notamment un objectif qui est celui d’accueillir l’école d’infirmière qui est aujourd’hui à La Rochelle [ndlr, l’IFIS]. Elle va migrer vers Rochefort et il y aura une fusion avec l’antenne rochefortaise. D’autres formations publiques, notamment en lien avec les assistantes sociales [ndlr, l’IFAS] et d’autres modules publiques, vont s’agréger à cet ensemble. Et puis 6.100m² vont être construits par la Semdas, société d’économie mixte présente sur le territoire charentais-maritime. Là, on a vocation à construire avec des projets en Vefa [ndlr, vente en l’état futur d’achèvement] pour commercialiser ces superficies auprès d’investisseurs privés.Aujourd’hui, on a notamment deux investisseurs qui se sont manifestés. Le groupe Alternance qui délivre des formations privées Bac 2 et qui a une soixantaine d’implantations au plan national. Il souhaite être un peu la locomotive de ce projet. Et la CCI, deuxième gros preneur, qui là aussi souhaite développer son offre de formation sur le territoire puisqu’il y a des besoins aujourd’hui qui ne sont pas satisfaits sur le Cipecma de Châtelaillon ou sur leur antenne saintaise, Actoria. On est aussi en contact avec d’autres investisseurs mais, pour l’instant, les contrats de Vefa ne sont pas signés donc on ne peut pas divulguer leur identité.Et on a également à titre accessoire des investisseurs qui sont intéressés pour développer des plateaux tertiaires. L’objectif est de concentrer plutôt des écoles sur ce site pour conserver l’esprit campus même si on ne ferme pas la porte à des investisseurs qui souhaiteraient y développer une offre de bureaux. L’objectif est vraiment d’utiliser cet espace pour en faire entre guillemets un fleuron de la formation supérieure à Rochefort. On essaie d’éviter les mélanges de genres et de privilégier une mono activité avec des formations qui peuvent être relativement hétéroclites. Aujourd’hui, il reste encore 2.500m² à commercialiser.14.000 m² de plancherQuelles seront les formations proposées ?Vous aurez des infirmières mais aussi des commerciaux, des formations techniques. Ont été aussi évoquées des formations dédiées à l’interprétation de l’imagerie médicale par l’intelligence artificielle. Il y a vraiment des besoins en formation, de niche très spécifique. On a, notamment de la part de l’hôpital, l’expression de ce besoin à développer, à le faire matcher avec des organismes de formation qui pourraient opérer en ce sens. La palette va être très large. Tous les centres universitaires sont plein aujourd’hui, et il y a une forte appétence pour le développement d’offres supérieures dans les villes moyennes. On remplit relativement rapidement aujourd’hui ce type d’outil avec des offres de formation et c’est clairement un manque aujourd’hui sur la commune de Rochefort.À quoi ressemblera ce futur campus ?C’est un bâtiment de 14.000m² sur trois niveaux qui est envisagé avec un sous-sol de 130 à 150 places de stationnement. Sur le plan architectural, il va devoir s’inscrire dans un patrimoine bâti à forte dominante historique et culturelle. Il sera dans le cône de vue de l’hôpital de la marine qui est un site relativement exceptionnel et doit faire la liaison avec le centre-ville. C’est une construction neuve qui prendra la place d’un bâtiment, une ancienne annexe de l’hôpital civil de Rochefort, qui a d’ores et déjà été démoli. C’est sur ce terrain nu de 5.000m² environ qu’il sera construit à quelques pas de la tour qui elle a été dénudée mais n’a pas été démolie. Avec des espaces communs à imaginer, une cafétéria, un amphithéâtre, un espace de vie. Et petite singularité parce que c’est une demande des investisseurs et que cela fera partie aussi demain de l’attractivité de ce site, la création d’un rooftop. On cherche à construire un bâtiment le plus vertueux possible. Et on prévoit une réversibilité des locaux, qu’il soit le plus modulable possible. L’objectif est d’être en capacité à moindre frais de pouvoir changer la destination des lieux s’il y avait un besoin de modification dans 20 ou 30 ans. La volonté est de construire un bâtiment qui ne soit pas immuable dans son usage. Peut-être qu’on enseignera différemment dans 30 ou 40 ans et mes successeurs seront peut-être heureux qu’on ait anticipé en amont. Avec un peu de naïveté, mais parfois il faut l’être, l’objectif est que l’étudiant soit bien accueilli, dans des locaux fonctionnels, dans de beaux bâtiments et qu’il se dise je suis très heureux d’être étudiant à Rochefort.« On construit et on revend »Quel est le calendrier prévu pour sa mise en œuvre ?La consultation en vue de l’attribution d’un marché de conception-réalisation devrait être lancée dans les jours à venir. Le choix des trois équipes lauréates amenées à concourir est prévu en octobre prochain avec ensuite une année d’étude aller/retour avant de choisir le lauréat définitif en octobre 2025. Le démarrage du chantier est programmé début du deuxième trimestre 2026. On part peu ou prou pour 21 mois de travaux. L’objectif est de livrer le bâtiment un peu avant la rentrée de septembre 2028 pour permettre à tous les organismes d’être opérationnel.Qui finance ce projet estimé à 46 millions d’euros H.T. ?26 millions d’euros portés par l’Agglo de Rochefort et 20 millions d’euros portés par la Semdas en direct. Nous sommes assistants à maîtrise d’ouvrage pour le compte de la collectivité pour l’aider en ingénierie à construire le bâtiment et dans ce cadre là nous sommes rémunérés à travers un mandat de gestion qui nous est confiés. Et concernant la partie privée, le modèle économique se fonde sur un marché de promotion. Nous sommes constructeur-promoteur de locaux que nous construisons pour le compte de tiers. On construit et on revend. Je vous ai cité tout à l’heure la CCI, l’esprit est de construire des locaux pour la CCI, qui les achètent à la Semdas et en devient pleinement propriétaire. La Caro sera propriétaire et mettra en place des baux de location. Les loyers permettront à la Caro d’amortir son investissement, on parle de 30 à 40 ans. Sur la partie publique, la Caro bénéficie d’une subvention régionale de 5 millions d’euros. Elle a demandé par ailleurs des subventions à l’ARS et au Département notamment.« 800 à 900 étudiants ça change la physionomie de la ville »Quel est l'objectif en créant ce campus ?C’est redynamiser effectivement le territoire par une attractivité renouvelée vers les jeunes. C’est aussi de pouvoir travailler de concert avec le groupement hospitalier de La Rochelle dont dépend l’école d’infirmières pour redéployer l’offre de formation de l’hôpital à l’échelle du territoire La Rochelle-Rochefort et d’utiliser l’opportunité de reclassement de cette ancienne friche hospitalière. Et quelque part, il y a presque un lien philosophique à bâtir une offre de formation orientée vers les métiers du bien être et de la santé, parce que c’est quand même la thématique assez centrale sur les lieux qui ont accueilli par le passé un hôpital. Ca va permettre de prendre un virage en matière sociologique. 800 à 900 étudiants, ça change la physionomie de la ville.Quelles sont vos attentes de la part des collectivités en matière d’aménagement, de logements… ?Il y a deux thématiques très fortes en investissement périphérique. Tout d’abord, une offre de logements pour les étudiants qui aujourd’hui est insuffisante et qu’il faudra évidemment recalibrée. Ça passera peut-être par des acteurs publics, on peut penser au Crous, mais aussi par l’initiative privée avec des investisseurs spécialisés sur ce secteur d’activité. C’est le premier développement attendu. Et le deuxième, qui peut paraître anecdotique, c’est une offre de stationnement. Il faut aussi avec la ville et l’agglomération imaginer de nouveaux parkings situés à moins de 10 minutes à pied du futur pôle. C’est aussi utiliser l’offre de mobilité douce offerte par la gare de Rochefort qui elle se situe à moins de 4 minutes à pied. On peut très bien imaginer des étudiants qui se logent à La Rochelle et prennent le train pour venir à Rochefort. Tout cela est à dessiner et à recomposer.

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