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Girondins de Bordeaux : l'opposition réclame « les vrais chiffres » et « un nouveau modèle économique »

Écosystème
mardi 03 septembre 2024

Christophe Duprat, Nicolas Florian, Fabien Robert et Patrick Bobet devant le stade Matmut à Bordeaux. Crédit : GR

Pour l'avenir des Girondins de Bordeaux, le groupe Métropole Commune(s) veut mobiliser « un modèle économique à fort ancrage local », intensifier les aides des collectivités et changer la gouvernance. Les élus d'opposition réclament « de la transparence sur les chiffres et le montant des dettes du club ».

« Soit on trouve un investisseur unique qui rachète le club et sa dette de 100 millions d'euros, soit on fédère les acteurs locaux autour d'un nouveau modèle économique. » Ce mardi, les élus de l'opposition métropolitaine ont posé, deux jours avant la conférence de presse de rentrée de la présidente de Bordeaux Métropole, leur vision de la situation sur le club de foot bordelais. Le « naufrage sportif, économique et social » des Girondins de Bordeaux nécessite, selon les élus de Métropole Commune(s), des décisions radicales. Patrick Bobet, maire du Bouscat, Christophe Duprat, maire de Saint-Aubin-de-Médoc et vice-président de Bordeaux Métropole en charge des Transports, Nicolas Florian, conseiller municipal et ex-maire de Bordeaux, et Fabien Robert, conseiller municipal de Bordeaux, exhortent la majorité métropolitaine et municipale à « donner un coup de sifflet » pour « prendre les choses en mains ».  Selon eux, un avenir professionnel pourrait se dessiner pour le club sextuple champion de France, à trois conditions : ouvrir des discussions sur la base de chiffres « transparents », « inventer modèle économique nouveau à Bordeaux » et « changer la gouvernance ».

« Avoir les vrais chiffres »

« On ne sait pas exactement la réalité financière. Maintenant, il faut mettre carte sur table pour avoir les vrais chiffres afin de décider quoi faire et comment », exhorte Patrick Bobet. Selon SBA, exploitant du stade Matmut Atlantique, la dette s'élèverait à 100 millions d'euros. La commission de conciliation estime que 16 matches coûtent a minima 400.000 euros. L'exploitant avait chiffré à 100.000 euros par match, soit quatre fois plus. D'où la nécessité de clarifier ce qui entre en compte dans les différentes estimations. Le club devrait verser à la métropole 3,8 millions d'euros, somme à laquelle la collectivité doit renoncer dans cette situation. « Le conciliateur a préconisé un rééquilibrage de la part de la métropole entre 1,2 million et 1,7 million », affirme Nicolas Florian. « On nous signale que la métropole a déjà donné un million d'euros, précise Patrick Bobet, mais c'est insuffisant. Il faut un million de plus par an, jusqu'à retrouver la Ligue 1. Et ça peut prendre du temps. »

Pour l'opposition métropolitaine, la question de la vente du stade, propriété de la métropole, serait une erreur. « Qui voudrait investir dans ce stade, questionne Nicolas Florian. De plus, il n'a pas coûté cher pour une infrastructure de cette envergure et c'est le pire moment pour vendre. »

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Les « vrais chiffres » permettraient en outre, selon Métropole Commune(s), d'aller chercher des aides publiques. « D'autant que le niveau amateur permet aux collectivités de verser des aides beaucoup plus facilement que le niveau professionnel, précise Fabien Robert. Il y a un enjeu d'emplois, cela justifie encore plus des aides publiques et privées. Nous appelons de nos vœux les collectivités à s'engager dans cette voie. »

« Un nouveau modèle économique »

Pour Métropole Commune(s), il faut diversifier le modèle économique. « L'enjeu est d'aider SBA car elle a l'expérience de gestion d'un stade, estime Patrick Bobet. Il faut des investisseurs ayant un ancrage local solide. » Pour Fabien Robert, « le modèle porté par les socios ne répondra pas totalement au déficit. » Nicolas Florian suggère un « collectif d'entreprises, d'ETI, de startups et d'investisseurs qui se regrouperaient pour avoir des parts au capital. Le potentiel local existe, il faut l'activer. » Dans cette optique, le stade ne serait plus uniquement un stade mais « un lieu de vie » où pourraient se dérouler divers activités comme des séminaires, des réceptions, etc. Ils évoquent même « un nouveau quartier autour du stade et du parc de la Jallère ».

« Changer la gouvernance »

Christophe Duprat n'y va pas par quatre chemins, sans toutefois « chercher à couper des têtes ». Il estime que « le président du club, Gérard Lopez, s'honorerait à quitter son poste en expliquant qu'il n'a pas réussi et qu'il s'en va ». Ainsi, une sorte d'union sacrée régionale pourrait se former, composée d'entités publiques et privées mais ayant toutes un intérêt régional. Selon lui, « c'est aux collectivités à lancer cet appel ».