Placéco Charente-Maritime, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Coopération : les technopoles néo-aquitaines se rapprochent (encore) du Québec pour s'ouvrir l'Amérique du Nord

Écosystème
lundi 27 mai 2024

Vincent Grosyeux (Néoloji), Sébastien Tanguay (Le Camp), Carl Viel (Québec International). Crédit : DM

Ayant déjà noué de nombreux liens, les régions Nouvelle-Aquitaine et Québec se rapprochent encore. Un accord a été signé lors du dernier VivaTech, permettant l’accompagnement réciproque des startups sur le territoire du partenaire. À la clef pour nos entreprises régionales : une nouvelle porte d’entrée guidée vers le continent nord-américain.

« À Vegas on peut se rencontrer et se marier en une journée. Nous préférons prendre le temps de nouer des relations de confiance. » Tout en rondeur et bonhomie, Carl Viel, PDG de Québec International, l’agence de développement économique de la Région du Québec, résume ainsi une partie de sa pensée dans le monde des affaires. Et comme il n’est d’union durable sans un bon contrat de mariage, quoi de mieux pour sceller un rapprochement « entamé depuis des années » qu’un bel accord ? Signé dans le cadre tech et international du dernier salon VivaTech, qui s’est tenu la semaine dernière au Paris Expo Porte de Versailles, il engage Sirena Start-Up - dédié à l’internationalisation des technopoles et startups néoaquitaines - avec Le Camp, l’équivalent au sein de la Belle Province de notre agence ADI NA. Un deal équivalent dans l’esprit à celui signé en ce même lieu, il y a un an, avec le Sénégal.

Dans le rétro : Les technopoles néo-aquitaines main dans la main avec le Sénégal.

« L’idée pour les entreprises de Nouvelle-Aquitaine est de faciliter leur intégration au Québec et vice-versa, que nos sociétés puissent accéder à votre réseau pour tester le marché et s’implanter », résume à son tour Sébastien Tanguay, directeur général du Camp, quelques minutes avant d’échanger les parapheurs avec Vincent Grosyeux, directeur de Néoloji, technopole du Grand Poitiers qui coordonne Sirena Start-Up depuis un an et demi et signataire délégué à ce titre.

Soft landing et échanges de bonnes pratiques pour construire la confiance

Conclu sous les regards enthousiastes de Frédérique Charpenel et Mathieu Hazouard, conseillers régionaux de Nouvelle-Aquitaine, respectivement délégués à l’international et aux enjeux numériques, le partenariat « vise un rapprochement des deux écosystèmes », soulignent les services du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Au moins deux fois par an de part et d’autre, via un programme de « soft landing », une sélection de startups de chaque territoire aura la possibilité d’aller en immersion sur le territoire du partenaire, pendant plusieurs semaines. « Les réseaux sont importants. Pour une société qui arrive par elle-même, c’est beaucoup plus long de savoir comment commercialiser. Avoir des partenaires locaux dans l’écosystème régional peut s’avérer décisif, par la confiance réciproque, pour aider, accompagner et faire grandir les sociétés », plaide Carl Viel. « Les affaires, ça reste de l’humain, des relations de confiance. On va ouvrir nos réseaux, il faut valider ce niveau de confiance sur le fait que les entreprises concernées sont au bon niveau de maturité. C’est moins le secteur d’activité qui nous intéresse que le stade de développement des entreprises, qu’elles aient été bien accompagnées en amont et arrivent chez nous au bon moment, pour avoir les reins assez solides », jauge à son tour Sébastien Tanguay.

Concrètement, dès ce mois de juin, deux jeunes pousses néoaquitaines de l’e-santé franchiront l’Atlantique pour s’approprier les codes du marché québecois, « la meilleure porte d’entrée pour le continent nord-américain », sourit Carl Viel. D’une part Back Learning, startup basée à Mérignac et connue pour son application Doado qui utilise l’intelligence artificielle pour lutter contre les troubles musculo-squelettiques et le mal de dos. Et d’autre part Hope Valley, qui s’appuie elle aussi sur l’IA, pour une détection - et donc une prise en charge - plus précoce du cancer du sein mais aussi sa prévention. « Elles vont venir tester nos marchés. On va les accueillir, les héberger physiquement dans nos espaces, leur ouvrir nos portes, les sensibiliser sur comment faire des affaires au Québec et au Canada », déroule simplement Sébastien Tanguay. Et dès octobre prochain, ce sont trois startups issues de cet accélérateur-incubateur québécois qui feront le trajet vers nos contrées. En préalable de quoi, au sein de toutes les parties prenantes de Sirena Start-Up, un appel à candidature sera ouvert pour identifier les contacts les plus appropriés. Plus globalement, tout au long de la durée de ce partenariat, les bonnes pratiques concernant l’accompagnement de projets innovants seront échangées et partagées au fil de l’eau.

☞ À signaler que le stand mis en place par la Région sur VivaTech a également permis une présentation de l’offre néoaquitaine de services d’appui aux startups de Fukuoka (ville japonaise jumelée avec Bordeaux depuis 1982). Avec l’objectif, à terme, de contractualiser un partenariat autour d’une nouvelle passerelle permettant aux jeunes pousses néoaquitaines de découvrir l’écosystème japonais. Et réciproquement.

Sur le même sujet