Flying Whales lève 122 millions d’euros et boucle son financement
Les dirigeables de Flying Whales se destinent au transport de charges lourdes dans des environnements peu propices aux méthodes traditionnelles : bois, pales d'éoliennes pour des champs marins, humanitaire, etc. - crédit Flying Whales
Flying Whales, qui développe un programme de dirigeables dédiés au fret, a annoncé jeudi avoir bouclé son plan de financement en fonds propres, avec une troisième levée de fonds d’un montant de 122 millions d’euros. L’entreprise parisienne, qui accueille à cette occasion l’Etat français à son capital, prévoit de lancer dès 2022 la construction d’un site industriel à Laruscade, en Gironde, d’où les premiers dirigeables devraient pouvoir sortir dès 2024.
Financement réussi pour Flying Whales : après deux tours de table successifs qui lui ont déjà permis de réunir 40 millions d’euros, la société a annoncé jeudi avoir bouclé sa troisième levée de fonds, celle qui doit lui permettre d’engager la construction de ses immenses ballons dirigeables de 60 tonnes, mais aussi de mettre sur pied l’activité d’opérateur associée. Le montant réuni s’élève à 122 millions d’euros, apportés principalement par l’Etat français, via le fonds French Tech Souveraineté opéré par Bpifrance, et par la Principauté de Monaco, via la Société Nationale de Financement. Le tour de table associe également le gouvernement du Québec, qui abonde sa participation précédente pour se maintenir à 25% du capital, les actionnaires historiques Air Liquide et ADP, ainsi que Société Générale Assurances et plusieurs investisseurs privés.
Pour Flying Whales, ces soutiens, nouveaux et renouvelés, sont l’aboutissement d’un ambitieux plan de financement annoncé de longue date, et le viatique nécessaire pour entrer en phase opérationnelle, après neuf ans de recherche et développement qui ont conduit à la création d’un véritable consortium industriel chargé d’équiper le LCA60T, son premier dirigeable dédié au transport de marchandises.
Construire, mais aussi opérer
« Le programme aéronautique et sa déclinaison industrielle sont en très bonne voie, les activités de développement pour la future compagnie aérienne et aéroportuaire auront une maturité suffisante en 2023 pour être filialisée, et ainsi accélérer tant nos activités commerciales déjà très prometteuses que la mise en place des moyens nécessaires aux futures opérations du LCA60T », se réjouit Sébastien Bougon, PDG de Flying Whales, qui annonce par ailleurs l’entrée prochaine d’un ou deux nouveaux pays « stratégiques » aux côtés de la France et du Québec.
La société, qui envisage de lancer dès 2022 la construction de sa première usine à Laruscade, dans le nord de la Gironde, poursuit en effet l’ambition de disposer rapidement d’un site de production au Canada et dans un pays d’Asie, pour accompagner et favoriser le déploiement rapide à l’international de ce qu’elle présente comme une véritable « nouvelle infrastructure de transport ».
« C’est un projet de rupture technologique, unique en Europe, qui mêle réindustrialisation en territoire rural et transition écologique. Nous y avons cru d’entrée quand il nous a été présenté en 2017. Ce dirigeable géant, destiné à transporter de point à point des charges lourdes, jusqu’à 60 tonnes avec une faible empreinte environnementale, nous fait entrer dans l’ère du transport durable de marchandises. La Région Nouvelle-Aquitaine, qui a toujours placé l’innovation au cœur de sa politique économique, avait à cœur de remporter la bataille pour attirer ce projet emblématique sur notre territoire », salue Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine.