GT Logistics : quels nouveaux dirigeants, quelles orientations stratégiques ? - Premium

Frédéric Ruppli est donc le nouveau président de ce spécialiste de l’externalisation logistique. Se présentant comme « un compagnon de route de la famille Sarrat depuis 2007 », il a intégré il y a 17 ans le tout nouveau comité stratégique dont se dotait alors l’entreprise, affichant le profil de « celui qui ne connait pas la logistique », sourit-il. Quatre ans auparavant, en 2003, il avait cofondé Ardens, une société de capital-investissement au travers de laquelle il a successivement constitué quatre fonds auprès de 130 chefs d’entreprise français, lui permettant d’acquérir 29 TPE ou PME françaises, pour des montants allant de 3 à 30 millions d’euros. Un profil de serial investisseur, souligne-t-il, « ce n’était pas de la finance, mais de l’entrepreneuriat ».Depuis 2007, GT Logistics a plus que triplé de taille, passant de 350 à 1.300 salariés. Il y a un an, Frédéric Ruppli « répond à l’appel d’Eric Sarrat », lui proposant de rompre avec le modèle du PDG qui a prévalu, quasiment sans interruption depuis l’origine, au profit d’un schéma associant un président non exécutif et un directeur général exécutif. « Je suis là pour longtemps, mon mandat est sans limitation de durée », souligne-t-il. « La famille contrôle la majorité du capital. Quel rôle veut-elle jouer ? Fera-t-elle le choix de s’impliquer ou pas dans la conduite des affaires ? », s’interroge le président, qui veut accompagner cette dernière dans cette réflexion. « C’est mon métier de construire des équipes. Ils vont pouvoir choisir leurs rôles. »Un directeur général de transition…Comme évoqué au moment du décès d’Eric Sarrat, Jérôme Gasquet est le nouveau directeur général, succédant à Rodolphe Cavaglieri, qui a accepté en fin d’année dernière une opportunité professionnelle lui permettant de se rapprocher de sa famille, en région PACA. Cette fonction, l’actuel DG l’a d’ailleurs exercée au sein de GT Logistics, entre 2020 et 2021. Homme de confiance, connaissant la maison, il est « d’abord là pour apporter de la structure, sensibiliser la famille d’Eric à la gestion de l’entreprise, et faire franchir une étape dans la structuration de GT Logistics ». Il ne sera néanmoins là qu’à titre transitoire. « Je ne suis pas destiné à durer, tranche-t-il. On réfléchit au profil de la ou les personnes après moi, c’est une phase complète d’évaluation, à l’interne comme en externe. » Pour une nouvelle transition qui pourrait être mise en œuvre courant 2025.…et un plan stratégique adapté aux transitionsUn tempo qui colle avec l’arrivée du prochain plan stratégique, Cap2030, feuille de route qui succédera à Cap2024 en passe de s’achever. Les réflexions se poursuivent. « Quel est le sens de la holding familiale ? », se demande encore la nouvelle équipe dirigeante. Quelques pivots clés perdureront, immuables, caractéristiques, éléments d’ADN de GT Logistics. « En un l’humain. C’est notre outil de travail, on investit beaucoup dessus. Mais aussi la notion de long terme, on n’est pas là pour faire des coups et pratiquer la politique de la terre brûlée. » Jérôme Gasquet apporte quelques chiffres au soutien de cette assertion. « Nous avions 45 clients actifs début 2024, 48 à ce jour. Parmi ceux-ci, 16 ont plus de huit ans de présence auprès de nous, neuf autres ont même plus de dix ans. Soit plus de la moitié de notre portefeuille. »Face à une concurrence qui se renforce, GT Logistics entend d’abord muscler sa présence sur le territoire national : « Pas sûr qu’on ira à l’étranger lors du prochain plan stratégique, ne serait-ce que pour des questions de grandes différences en matière de droit du travail. On préfère être gros localement, sur des bastions. » Réalisant 95% de son activité auprès d’une clientèle industrielle, avec de belles perspectives immédiates avec l’aéronautique, la défense et le nucléaire, l’entreprise girondine pense pouvoir grandir vers le secteur de l’énergie « où elle n’est pas présente ».En septembre dernier, GT Logistics a signé la Convention des entreprises pour le climat (CEC). Si celle-ci ne sera pas l’unique colonne vertébrale des choix stratégiques qui vont être faits, « ça entre en résonance avec notre prochain plan stratégique », estime le directeur général. Plutôt une boussole : « On veut être dans un impact régénératif. On planche sur le sujet, nos conclusions sur ce travail seront rendues le 7 juin et remises à la CEC, puis affinées pendant l’été. Ensuite nos engagements seront publiés à l’automne, ça engagera l’actionnaire. »Et l’activité ?L’an passé, GT Logistics enregistré un chiffre d’affaires de 107 millions d’euros, en hausse de 7%. Le secteur aéronautique-défense a pesé 31% du chiffre d’affaires, l’automobile et la mécanique 29%, les produits de grandes consommation, la santé et l’alimentaire 23%, l’industrie lourde 13,5%, les derniers 3,5% provenant de l’activité de commissionnaire de transport. L’entreprise a dégagé en 2023 un résultat net avant impôt légèrement supérieur à 10%, grâce notamment « à la légèreté de notre structure ». L’an dernier, Eric Sarrat rappelait le mantra de son grand-père Gaston Trochery, fondateur du groupe GT, « faire mieux, avant de faire plus », auquel il adhérait sans réserve et que l’actuelle direction indique faire sien. Pour l’avenir, le président trace une ligne de conduite : « S’assurer du bon niveau d’unicité et de différenciation de l’entreprise. » En langage profane : « Connaître ce sur quoi on est bon, on appuie et on y va à fond. »GT LogisticsFondation en 2001Siège social : BassensEffectif : plus de 1.300 personnesCA (2023) : 107 M€

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