Geev ouvre son capital pour se renforcer sur le BtoB - Premium

C’est une nouvelle étape qui s’ouvre ce lundi 22 mai pour Geev. Spécialiste du don entre particuliers via une plateforme numérique, la jeune pousse, créée il y a cinq ans, poursuit son développement en ouvrant une partie de son capital à sa communauté. « Nous l’avions déjà fait en 2016 pour lancer notre application, rappelle Hakim Baka, cofondateur de Geev. C'est une expérience intéressante, cela nous permet à la fois d’engager nos utilisateurs et d’avoir des retours de leur part. » Si à l’époque, la startup avait collecté 15.000 euros en « crowdfunding », il s’agit bien aujourd’hui de « crowdequity » : un investissement pour de potentiels financeurs, via la plateforme bordelaise Tudigo. Objectif affiché : collecter entre 500.000 et 1,5 million d’euros, avec des tickets proposés dès 500 euros. « Maintenant qu’on a passé un certain cap en matière d’usage, d’audience, d’assise sur le marché, on s'est dit que c’était le bon moment. Les partenaires potentiels étaient peut-être moins matures il y a deux ou trois ans, or on voit que le financement direct des startups est de plus en plus courant », poursuit Hakim Baka. Cette levée de fonds s’inscrit dans un tour de table plus global, qui devrait être bouclé pour cet été. Si la startup ne dévoile pas le montant recherché côté investisseurs professionnels, son cofondateur assure avoir « la confiance de notre investisseur actuel, Daphni », entré au capital de Geev en 2018 avec d'autres structures, sur un tour de table à 3 millions d’euros.Ecouler les fins de stocks à moindre prix L’objectif de cette nouvelle augmentation de capital sera d’attaquer plus encore le marché du BtoB. Une stratégie entamée à l’automne 2022 via deux leviers. D’une part, les distributeurs doivent proposer une solution de reprise pour le mobilier de leurs clients, depuis la loi anti-gaspillage pour une économie solidaire (AGEC) du 1er janvier 2022. « Nous avons noué un premier partenariat avec Conforama, qui propose au client de donner son ancien canapé sur Geev. Cela soustrait l’enseigne d’obligations très régulées et coûteuses, le client est également récompensé, et cela nous permet d’activer notre communauté », résume Hakim Baka. D’autre part, Geev propose à ses clients professionnels de céder leur stock périssable, comme les plantes, via sa plateforme. Si la startup continuera de mettre l’accent sur ces deux services, elle planche sur un troisième : la vente de produits à prix dépréciés. « Dès qu’un inventaire voit son prix déprécié, comme une fin de stock, il n’est pas digitalisé, explique le cofondateur. Et les potentiels clients ne le découvrent que s’ils se rendent dans le magasin, sur place. Notre philosophie est un peu la même que Toogoodtogo pour l’alimentaire : proposer ces invendus pour améliorer le pouvoir d’achat et limiter les conséquences sur l’environnement. » Sous forme d’une bannière publicitaire dans son application CtoC, Geev expérimente déjà ce service avec une quinzaine de magasins bordelais. « Cette levée de fonds va nous permettre de créer une nouvelle équipe pour adresser le BtoB de manière plus dynamique », ajoute Hakim Baka, précisant que l’équipe passera de quinze collaborateurs à une vingtaine.Une rentabilité à deux ans Aujourd’hui, les revenus générés par le CtoC émanent pour deux tiers des abonnements, et pour un tiers de la publicité. Geev dépassera 4,5 millions d’utilisateurs inscrits ce mois-ci, et a permis le réemploi de 23 millions d’objets en cumulé, avec environ 600.000 dons chaque mois. Mais si les habitants de grandes villes comme Bordeaux sont particulièrement dynamiques sur l’application, d’autres comme à Limoges, peinent encore à utiliser Geev. « Nous sommes sur un temps long car notre mode de développement est organique, on ne va pas "surbooster" certaines localités. C’est un peu le serpent qui se mord la queue - si peu de gens utilisent Geev dans une ville, moins de gens encore s’y mettent, mais une fois que la traction est forte, les utilisateurs sont plus engagés grâce au bouche à oreille que via une campagne marketing », analyse Hakim Baka. D’ici la fin de l’année, la startup espère compter 5 millions d’inscrits et vise entre 27 et 30 millions de dons, ce qui lui permettra de franchir la barre symbolique du million d’euros de chiffre d’affaires. Avec en ligne de mire, d’ici deux ans, d’atteindre son seuil de rentabilité.GeevFondée en 2016Basée à Bordeaux15 salariésCA 2023 projeté : 1M€

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