Déchets : le Basque Incitat Environnement veut poursuivre son internationalisation - Premium

Dès l’entrée de ses locaux à Bayonne, un conteneur à déchets équipé de la technologie maison trône fièrement. Sur ce mobilier urbain, un écran invite les utilisateurs à scanner leur badge. « Ça permet d’ouvrir le conteneur, et donc de pouvoir jeter ses déchets », explique simplement Christophe Lecoeur, fondateur et PDG d’Incitat Environnement. Une solution développée depuis 14 ans et qui veut franchir aujourd’hui une nouvelle étape et poursuivre sa croissance, notamment à l’international. Parce qu’en effet l’entreprise lancée en 2010 dans la zone d’activité de Saint-Frédéric à Bayonne conçoit et développe une solution de contrôle d’accès autonome avec traçabilité pour les conteneurs à déchets, appelés « points d’apport volontaire des déchets ménagers et bio-organiques ». Traçabilité puisque le logiciel développé permet d’identifier la personne qui vient déposer ses déchets, et ainsi permettre aux collectivités qui le souhaitent de mettre en place des tarifications incitatives au poids. De quoi permettre de réduire la quantité de déchets produits. Ainsi, l’entreprise conçoit ses solutions sur son site, et les fait fabriquer par des entreprises de la région avant de les assembler à Bayonne, lieu de son siège.À sa création, la société faisait partie des premières sur le secteur. « À l’époque, le marché était naissant », se souvient avec le sourire Christophe Lecoeur. Rapidement, la société conçoit une V1 puis plus tard, une deuxième version plus adaptée à l’utilisation quotidienne des conteneurs. Un kit décliné en 70 versions pour fonctionner avec la quasi-totalité des modèles de point d’apport urbains du marché. En 14 ans, la société s’est bien implantée et revendique équiper 6.000 conteneurs en France installés auprès d'une cinquantaine de collectivités, et un tout petit peu à l’international. L’année dernière, elle réalisait 18% de son chiffre d’affaires à l’export, principalement en Allemagne. Aujourd’hui, la société veut aller plus loin, et poursuivre ce développement.Croissance à 70%« On veut être en France, et à l’international, ne pas passer à côté d'opportunités », précise Christophe Lecoeur. Après quelques premières collectivités équipées au Royaume-Uni, en Italie, en Suède, en Belgique, et en Allemagne, la société veut poursuivre son implantation. Comme en France, pour vendre sa solution, elle adressera directement les collectivités, soit les fabricants de conteneurs qui pourront utiliser le kit de Incitat Environnement pour répondre aux appels d'offre.Pour poursuivre ce développement, le chef d’entreprise multiplie les salons, comme l’IFAT de Munich, leader mondial de la gestion de l'eau, des eaux usées, des déchets et des matières premières, ou encore un autre salon en Espagne. « Maintenant, on veut sortir de la prospection en visio», sourit l’entrepreneur. Objectif, aller sur le terrain et rencontrer les potentiels clients. Incitat Environnement vient d’ailleurs d’obtenir une aide de 50.000 euros de la Région Nouvelle-Aquitaine pour financer ces allers-retours et ce développement à l’international. Si le chef d’entreprise préfère garder confidentiels ses futurs territoires d’exportation, il explique avoir identifié plusieurs pays en Europe ainsi qu’en Amérique du Nord, avec des maturités de marché assez différentes. Il faut dire que les contrôles d’accès sur les points d’apport publics se développent, avec de plus en plus de communes qui y ont recours pour limiter la production de déchets. En France, « la loi de finances de 2024 permet désormais aux collectivités de ne plus avoir la contrainte d’une unicité de taxation », explique le chef d’entreprise. Concrètement, une agglomération pourra décider de mettre en place une taxation incitative dans certaines parties de son territoire, et pas d’autres. De quoi donner de belles perspectives à l’entreprise, dont les solutions sont majoritairement installées en rural et en semi-rural. De même que la hausse continue de la TGAP - la taxe générale pour les activités polluantes - afin de réduire la quantité de déchets.Clientèle de collectivitésPour se développer, Incitat Environnement répond à des appels d’offres, mais propose aussi des solutions sous les seuils de passation, facilitant ainsi une première collaboration avec les collectivités. De quoi permettre de « mettre un pied dans la porte », souligne le chef d’entreprise. Sur sa stratégie de développement, la société basque mise sur l’effet boule de neige, sur les résultats réalisés sur une collectivité, pour inciter les autres à passer à leur solution. Il faut dire que l’entreprise revendique des résultats assez éloquents : une baisse de 35 à 40% des déchets non triés dans les conteneurs qu’elle a équipés, ainsi qu’une augmentation du tri de 50%. Si, sur le marché français, la société compte un concurrent principal, en se développant à l’international, elle sera opposée à d’autres acteurs, dont un majeur aux Pays-Bas. Pour se différencier, l’entreprise mise sur la qualité de sa mécanique et sur l’innovation. Elle propose, par exemple, un kit résistant aux températures très basses, une application mobile remplaçant le badge, ou encore un système de buzzer pour les personnes malentendantes. Le site internet de l’entreprise est déjà traduit en plusieurs langues européennes pour accompagner son expansion.Une fiabilité qui lui permet de revendiquer une loyauté des clients extrême. « Notre dernier client perdu remonte à 2017 », souligne l’entrepreneur. Si les conteneurs peuvent changer, Incitat Environnement revendique rester implanté dans les communes. Avec un développement à l’international, l’entreprise espère augmenter son activité. En mars 2024, la société bouclait déjà un chiffre d’affaires de deux millions d’euros, en hausse de 70% par rapport à l’exercice précédent. « On veut faire autant les années qui viennent », ambitionne Christophe Lecoeur. Incitat Environnement compte actuellement huit postes ETP, et recrute en ce moment un ingénieur mécanique. Incitat EnvironnementCréée en 201016 rue Chalibardon 64100 Bayonne8 salariésCA : 2 millions d'euros

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