Atelier Croupion : le rebond par l’artisanat et la création
Marika Gicquel dans son atelier de Soustons. Crédits : Lauriane Negron
Il y a quelques semaines, Marika Gicquel, tapissière décoratrice à Soustons et créatrice de l'Atelier Croupion, a remporté le prix régional du concours Créadie, dans la catégorie « Coup de cœur », en partenariat avec La France Mutualiste. Une visibilité pour cette entrepreneure qui s'est lancée à son compte en 2023 après un drame familial. Un projet qui lui permet de se projeter à nouveau vers l'avenir. Rencontre.
C'est à Soustons, dans un local de 80 mètres carrés, que s'est installée Marika Gicquel. Cette entrepreneure, tapissière décoratrice, a créé l'Atelier Croupion en octobre 2023, suite à un drame familial. « Après le décès de ma petite fille de 10 ans, j'ai pris la décision de changer de métier. Pour éviter de sombrer dans le chagrin, j'ai choisi une profession à la fois manuelle et méditative », se confie-t-elle. « J'étais convaincue de ma capacité à surmonter les épreuves, et ayant eu une expérience en tant qu'indépendante par le passé, je me suis lancée dans cette nouvelle aventure. L'idée étant de garder toujours mon esprit toujours occupé, autant que possible. »
Il y a quelques semaines, Marika Gicquel a remporté le prix régional du concours Créadie, dans la catégorie « coup de cœur », en partenariat avec La France Mutualiste. Il s'agit d'un concours initié par l’Adie, qui vise à mettre en valeur les micro-entrepreneurs et les soutenir dans la réalisation de leurs projets. En chiffres, ce sont 26 candidats et sept catégories différentes (dont Jeunes, Transition énergétique inclusive, Rebond, Femmes, Vitalité des territoires, Coup de cœur). Parmi les soutiens à ce concours : six parrains (La Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique ; le Crédit Mutuel du Sud Ouest ; Azulis Capital ; Biocoop ; le Crédit Agricole Aquitaine et La France Mutualiste), ainsi qu’un jury constitué de 11 membres. « Remporter ce concours m'a donné de la visibilité et m'a permis de gagner une petite somme pour investir dans mon projet », affirme l'entrepreneure.
Rénovations et création de projets
Avant cette reconversion, Marika Gicquel a travaillé à différents postes, « souvent manuels », comme elle le raconte elle-même. « Dans ma vie, j'ai créé beaucoup de meubles, et j'ai aussi rénové énormément, mais sans en faire un métier. Pour en faire un activité professionnelle, j'avais besoin de légitimité et donc, de me former », explique l'entrepreneure. « Au départ, j'avais prévu de faire une formation d'ébénisterie mais la plupart des centres de formation étaient loin de chez moi et je ne me sentais pas de m'engager dans un tel projet. J'ai deux grands garçons, et je voulais rester proches d'eux et des miens », explique-t-elle. « J'ai finalement trouvé, au plus près, une formation de tapisserie d'ameublement, à Mont-de-Marsan. Ce n'était pas mon premier choix mais j'ai adoré. » Marika Gicquel a suivi un premier CAP durant un an, puis enchaîné sur un second, en sellerie. « J'ai appris à travailler le cuir et le tissu notamment. Aujourd'hui, je rénove des meubles, j'en créé d'autres, je m'associe avec des artisans locaux, comme des ébénistes. Chaque journée est différente et c'est ce que j'aime. J'ai un champ des possibles assez vaste et je n'ai pas le temps de m'ennuyer. »
Transmettre son savoir
Peu à peu, Marika Gicquel a développé son entreprise, avec toujours cette idée de rester à taille humaine et d'être seule maître à bord. « Mon carnet de commandes est rempli jusqu'à novembre, avec uniquement des clients extérieurs. C'est une satisfaction pour moi, d'autant qu'au départ, la majorité de mes clients provenaient de mon cercle proche, des amis et des amis d'amis. Ils m'ont aidé à me lancer et c'est grâce à eux si j'en suis là. Et puis, petit à petit, le cercle s'est agrandi et il continue de croître. Pour se faire, je communique activement via mon site internet et les réseaux sociaux. J'essaie de me faire connaître et de mettre en avant mes projets », relate le cheffe d'entreprise. Aujourd'hui, Marika Gicquel est capable de se verser un salaire et a atteint les 6.000 euros de chiffre d'affaires le mois dernier. « Je pense que c'est ma limite. Je travaille de mes mains et à un moment donné, je ne peux plus augmenter le rythme. »
Malgré cela, elle souhaite tout de même rester seule en poste donc, mais avec cette idée de partager ce qu'elle a appris. « J’envisage d'accueillir peut-être prochainement des stagiaires issus de la formation continue. Cela me permettrait de transmettre mon savoir-faire et de contribuer à perpétuer ce métier séculaire. » Autre projet dans les tuyaux : Marika Gicquel participe à l'édition nationale du concours Créadie. Les résultats seront connus dans quelques mois. « C'est la version nationale du concours, mais cette fois, je serai confrontée aux vainqueurs des autres régions. C'est une manière pour moi d'avoir encore de la visibilité et de faire connaître mon métier, à plus grande échelle. »
Atelier Croupion
Année de création : 2023
Implantation : Soustons
Effectif : une personne
CA : n.c