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Placéco Topaketa #1 : revivez l’interview d'Olivier Chesnoy, PDG de Technoflex

Écosystème
mercredi 26 avril 2023

Pour son premier événement Topaketa, Placéco Pays basque recevait Olivier Chesnoy, président-directeur général de Technoflex. Crédit: Yann Buanec

Placéco Pays basque organisait ce mardi son premier événement mensuel Topaketa. Une cinquantaine d’adhérents ont pu assister à l’interview d'Olivier Chesnoy, président de la société Technoflex à Bidart.

Placéco Pays basque réunissait ses adhérents ce mardi 25 avril pour son premier événement mensuel depuis le restaurant Côtes & Mer à Bayonne. Une cinquantaine d’adhérents ont participé à ce tout premier Topaketa (« la rencontre » en basque) et assister à l’entretien avec Olivier Chesnoy, président-directeur général de la société Technoflex à Bidart spécialisée dans le design et dans la production de poches souples et de dispositifs médicaux.

Sa société, fondée en 1978, emploie 275 personnes dans la zone d’activité de Bassilour à Bidart. Au cours de l’entretien, Olivier Chesnoy est revenu sur la stratégie de son entreprise autour notamment de l’innovation, mais aussi sur ses engagements en matière de RSE. Il a ensuite pu échanger avec les adhérents Placéco. Retour sur quelques moments de cet entretien.

Vous êtes très tournés vers l’innovation chez Technoflex, comment ? Et pourquoi ?

Olivier Chesnoy: La vraie problématique, c'est qu'aujourd'hui, sur ce type de marché, les poches, ce sont des produits tellement standards qu'on ne les fabrique plus en France et on les remplit plus en France parce que ce n'est pas rentable. Donc l'innovation, c'est ce qui permet à une entreprise comme la nôtre de sortir par le haut d'une problématique sans laquelle on n'aurait pas pu rester ici. Si on avait continué à vendre des poches classiques cette société n'existerait plus. L’innovation ça veut dire qu’on s'est positionné chez Technoflex sur des poches qui permettent d'avoir du médicament prêt à l'emploi. Plutôt que d'avoir à faire son petit mélange à l'hôpital. On gagne du temps, on limite le risque pour l'infirmière de faire une erreur, de se piquer, etc. On a aussi développé la première poche double compartiment, une poche qui permet d'avoir de la poudre dans un compartiment, le liquide dans l'autre et que ça ne communique à aucun moment. C'est ce qui nous a permis de nous différencier. C'est ce qui nous permet aujourd'hui de fabriquer des poches à beaucoup plus forte valeur ajoutée que l'on peut continuer à fabriquer au Pays basque plutôt que de faire comme l'ont fait beaucoup de nos concurrents qui se sont délocalisés sur des pays à faible coût en termes de main d'œuvre.

Vous connaissez en ce moment une hausse d’activité, il faut recruter derrière, on trouve facilement ?

C'est très compliqué parce qu'on en a eu plusieurs facteurs. Le COVID a balayé beaucoup les cartes, énormément les cartes en terme d'emploi et en termes de recrutement, c'est à dire quoi que ce soit en termes de postes d'intérimaires ou en CDI, etc. Aujourd'hui, on n'a pas du tout les mêmes attentes des gens qui viennent nous voir et on n'a pas du tout les mêmes problématiques de recrutement que ce qu'on avait avant. Avec des facteurs qui se sont rejoints un peu par hasard. La France est un pays qui s'est largement désindustrialisé et aujourd'hui, on ne trouve plus de techniciens. On travaille sur des machines très techniques qui valent des milliers d'euros et qui sont faites spécifiquement pour nous. Mais pour trouver des techniciens, aujourd'hui, on n’en trouve pas parce qu'il n'y a pas assez de techniciens formés en France. Et au Pays basque, le logement fait partie des problèmes. Pour recruter des cadres, on y arrive toujours, parce qu'il y a un effet attractif au Pays basque qu'on ne peut pas nier. Mais quand on pense à vouloir faire venir des techniciens qui sont déjà moins mobiles et un niveau de rémunération qui n'est pas le même, c’est plus compliqué. 

Sur la RSE, vous fabriquez des poches médicales avec du plastique. N’y a-t-il pas d’autres alternatives ?

Entre le plastique bashing qu'on a aujourd'hui et le fait de dire qu'il y a des choses à améliorer, il y a quand même un espace. Malheureusement, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Il a fallu qu'on se batte il y a quelques années de ça, au moment où, au niveau de la Commission européenne, une représentante d'un pays a essayé de pousser pour le bannissement complet certains types de plastiques, il a fallu qu'on aille expliquer si on fait ça, il n’y a plus de poche à sang. Il a fallu qu'on explique qu’il n'y avait pas d'alternative, ou alors revenir avec beaucoup de complexité aux bouteilles en verre qui ne voyagent pas, qui sont lourdes, qui coûtent très cher, etc. Alors oui, le plastique ce n'est pas bien en 2023. Mais de l'autre côté, on est dans la santé et dans la santé, vous n'avez pas qu'on n'a pas mieux aujourd'hui pour faire de la perfusion. Une bouteille en verre, ça tombe, ça se casse, c'est très lourd, donc ça coûte cher à envoyer. Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'alternative, je dis qu'on essaye de trouver des alternatives, par exemple pour ne plus avoir besoin d'injecter certains médicaments. On essaie de trouver de nouvelles voies d'administration. Mais à ce jour, il n'y a pas aujourd'hui d'alternatives faciles à mettre en œuvre.

Quelles démarches RSE mettez-vous en place à Technoflex ?

Il y a beaucoup de choses dans la RSE. Je vais vous prendre déjà un premier exemple sur les aspects sociétaux et ça ne date pas de la RSE. Je suis très fier de dire que cette année, on a atteint le 100 % en termes d'égalité hommes-femmes. On n'a pas attendu d'avoir des index imposés par le gouvernement. L'autre exemple que je peux vous prendre, c'est qu'on essaye de s'impliquer dans tous nos secteurs. Notre secteur, c'est la santé. On essaye de faire des actions avec nos équipes. Là, on vient de lancer tout récemment un challenge interne qu'on a appelé le Bihotz challenge, le challenge du cœur, c'est une opération que l'on fait avec nos salariés, basée sur le sport. Une opération pour soutenir l'action d'une association qui s'appelle Mécénat Chirurgie cardiaque, qui a été fondée il y a quelques années par quelqu'un qui s'appelle Francine Leca, qui a été la première chirurgienne pédiatrique. Et enfin, on est aussi engagé sur l’aspect local, en disant qu'on reste au Pays basque, etc.

L'équipe de Placéco sera ravie de réunir à nouveau ses adhérents le 30 mai prochain, pour la deuxième édition de son évènement Topaketa.