Pays Basque au Coeur : Quelles missions pour la nouvelle présidente Florence Etchenique ? - Premium

L’association Pays Basque au Cœur a une nouvelle présidente. Lors de leur dernière assemblée, Florence Etchenique a été nommée pour succéder à Peio Idiart qui assurait cette mission jusqu’alors. Cette opticienne, installée à Saint-Étienne-de-Baïgorry, était depuis un an vice-présidente de l’association qui regroupe offices de commerces et commerçants de l’intérieur. L’objectif global reste identique, promouvoir le commerce de proximité dans les villes et villages du Pays basque intérieur. Mais les missions de Florence Etchenique seront variées, et plusieurs dossiers sont sur la table, notamment via le schéma directeur pensé avec l’agglomération Pays Basque. La nouvelle présidente a répondu à Placéco Pays basque. Pourquoi avoir voulu prendre la tête de Pays Basque au Cœur ?Florence Etchenique : L'année dernière, il y a deux personnes qui laissaient leur place et il manquait un vice-président. Alors Peio est clair, il m’a présenté la chose en disant qu'on serait plus au courant de ce qui se passe au quotidien dans la vie de l'association. Et c'est vrai, cette association m'intéresse beaucoup et j'aime ses valeurs. Alors j'avais envie de voir de plus près quel était leur travail au quotidien. Puis Peio m'a proposé la présidence en début d'année. Je lui ai demandé s'il pensait que j'en étais capable. Il m'a dit que oui, et qu'il serait là pour m'accompagner pour ma prise de fonction jusqu'à ce que je sois à l'aise. Au début, c'était vraiment parce que ça m'intéressait, puis je me suis dit pourquoi pas. J'aime bien les challenges.Quelles sont les problématiques des 450 commerces membres de l’association ?L'année dernière, l'agglomération avait commandé à Pays basque au Cœur un schéma directeur, c'est le premier qui a été fait en Pays basque intérieur, et il a permis de mettre en évidence quatre axes opérationnels en Pays basque intérieur. Il y a un thème autour de l'attractivité : comment améliorer l'affluence des consommateurs locaux dans les pôles commerciaux de l'intérieur ? Comment favoriser la rétention de clientèle touristique ? Après, il y a la cohésion territoriale donc animer la relation entre les habitants, leur faire rendre compte qu'il est important de consommer local et parce que c'est essentiel pour faire vivre les villages et renforcer l'action des unions commerciales. Et là encore, c'est un peu compliqué parce que cela fonctionne avec des commerçants bénévoles et que comme dans toutes les associations, c'est un peu compliqué de mobiliser du monde. Après, un des autres thèmes, c'est l'accompagnement : Comment accompagner toutes ces personnes-là au quotidien ? Par exemple, comment faciliter l'accès aux commerces ? Est-ce qu'il faudrait mettre un panneau pour signaler les commerces ? Mais aussi essayer de favoriser l'accès aussi par le biais des parkings, parce que c'est toujours le nerf de la guerre. Et pour finir, optimiser un peu la position de Pays basque au Cœur au milieu de tout ça. De ces thématiques, il y avait 35 actions au départ, et on a décidé d'en prioriser 22.« Il y a certes plus d'offres ailleurs, mais il y en a quand même beaucoup ici aussi »Quelles actions par exemple allez-vous mettre en place ? Par exemple, pour l'attractivité, il y avait deux objectifs : améliorer l'affluence des consommateurs locaux autour des commerciaux de l'intérieur et favoriser l'afflux et la rétention de la clientèle touristique, et de là, d'autres choses sont venues se greffer comme par exemple, optimiser l'utilisation des halles, marché couvert et infrastructures etc. Il y a eu une vraie réflexion sur ce qui manquait, ce qui avait eu, ce qui marche dans un village, est-ce que ça marche ailleurs ? Parmi les actions à mener, on veut développer une offre de services pour l'ensemble des commerçants et artisans du territoire, accompagner les unions commerciales dans la prise en main et la conduite de leur association, vraiment leur donner des clés pour qu'ils se sentent moins largués. Assurer une veille des fonds de commerce vacants pour faciliter les installations. On a aussi pour projet de produire une enquête de consommation à destination des 15-30 ans pour reconnaître un peu leurs habitudes de consommation et en conséquence, mettre en place des choses pour les garder sur le territoire.Justement, un diagnostic des habitudes de consommation a été réalisé par la CCI en Soule, et il apparaît qu’un tiers des habitants de Soule consomment en dehors. C'est toujours, je pense ce cliché là où on pense que c'est moins cher ailleurs. Alors qu'il y a des marques qui sont commercialisées même dans des petits villages comme Saint-Jean-Pied-de-Port où les prix de vente sont imposés, donc on trouvera au même prix, à Garazi et à Bayonne. On croit toujours qu'il y a plus d'offres sur la côte.Et c’est faux ? L’offre est forcément moins importante à l’intérieur que sur la côte, non ? C'est vrai qu'on ne pourra pas tout trouver ici, ça, je suis d'accord, mais il y a quand même plein de choses qu'on peut trouver et des fois, on ne sait pas. On a tendance à aller facilement sur la côte. À titre personnel, j'essaie de me demander toujours si je peux le trouver à l'intérieur. C'est vrai qu'on a quand même ce truc de se dire qu'il ne doit pas y avoir ici. Il y a certes plus d'offres ailleurs, mais il y en a quand même beaucoup ici aussi. Mais c’est un problème ce tiers d’habitants de Soule qui consomme ailleurs ? Nous, on est optimistes. Mais l’enjeu, c’est que derrière ça, s’il y a trop de fuites en dehors du Pays basque, ça va faire mourir les commerces locaux. C’est important de se bouger, parce que c’est des commerces en jeu, et aussi la vitalité d’un village. Parce qu’un village sans commerce, ce n'est pas très attrayant. Il n’y a pas tous les domaines ici, mais c’est important de se rendre compte de ce qui existe. Et justement, que faites-vous pour faire connaître l’existant ? On essaie de miser en ce moment sur la communication, notamment sur les réseaux sociaux. Parce que là, on a une salariée en alternance dans la communication, qui prend le temps d'aller voir des commerces, qui prend une photo du commerce et du commerçant et qui fait une publication sur les réseaux sociaux en faisant une petite présentation. Ça permet un peu de diffuser de l'information, de montrer ce qu’il y a comme commerce au Pays basque intérieur. Je trouve intéressant de les mettre en avant et de les faire sortir un peu, de leur réseau.Parmi vos actions phares, il y a le chèque-cadeau utilisable dans les 450 commerces membres du Pays basque au cœur, quel bilan et quelles ambitions ? Les chèques-cadeaux sont devenus une carte-cadeau en fin d’année dernière pour faciliter l’utilisation des clients et aussi des commerçants. Il y a aussi une application qui permet de consulter son compte, combien a été utilisé et où. Les deux dernières années, on a dépassé le million d’euros de chèques vendus, et donc réinjectés dans les commerces locaux. Pour l’instant, nous vendons principalement les chèques aux employeurs qui en distribuent à leurs salariés, et nous n’avons que 10 % de particulier à particulier. Pour la suite, on n’a pas d’objectif chiffré, si on arrive à se maintenir, c’est déjà une belle victoire. Pays Basque au Cœur va recruter un agent de développement courant mai pour décharger la directrice et la salariée en partie et leur donner plus de temps pour mettre en œuvre les actions du schéma directeur.

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