Le BDEA Adour a célébré ses 50 ans à Lacq
Le BDEA a été fondé sur le bassin de Lacq pour préparer sa transition. | Photo © Isabelle Tirador
Le 26 septembre dernier, le BDEA Adour, un fonds consacré au développement économique de la zone de l'Adour, a célébré son cinquantième anniversaire. L'occasion pour cette association, qui administre un fonds hérité de l'activité gazière du bassin de Lacq, de revenir sur ses décennies d'activité et de donner la parole aux entrepreneurs et aux élus. Reportage.
Il flotte ce soir-là, sur la salle de l’Agora de Lacq, une odeur distinctive de soufre. Cette odeur qui, partout ailleurs, évoque l'œuf pourri, mais qui, à Lacq, n'est que celle de l’industrie. À plus forte raison quand, dans la salle, se pressent élus et industriels pour célébrer le 50e anniversaire du Bureau de développement économique de l’Adour. Cette association, c’est l’héritage des « grandes heures » du bassin de Lacq, quand ses gisements de gaz alimentaient la France entière. Anticipant l’extinction programmée de ces puits, Elf Aquitaine (devenu par la suite Total, puis TotalEnergies), y a accumulé une cagnotte de 15 millions d’euros. Charge au BDEA par la suite, de le placer pour le maintenir à niveau constant, et d’y puiser pour soutenir par des prêts d’honneur ou des avances, les entrepreneurs de l'Adour (c'est-à-dire Bigorre, Béarn et Pays basque).
« Le BDEA a rendu de fiers services aux entreprises, félicite à la tribune Patrice Laurent, président de la CCLO. Lacq est une terre d’innovation, une terre de production, elle a l’ambition de le rester… et pas de stocker », conclut-il, en forme de défi au projet Pycasso, contre lequel l’élu est vent debout.
2.500 emplois créés
« Le point fort du BDEA, considère son président Thierry Carrère, c’est d’abord son ancrage territorial. Aujourd’hui, nous sommes une association forte sur ses bases, avec le regard tourné vers l’avenir. » « Nous savons aussi faire preuve d’une agilité à toute épreuve », ajoute sa vice-présidente Chantal Robin Carillo, qui cite par exemple la suspension pendant six mois des remboursements de prêts accordés aux entreprises pendant la période du covid, ou bien la création récente d’une bourse réservée aux étudiants souhaitant créer leur entreprise. Sur les trois dernières années, le BDEA a suivi 56 dossiers, pour des engagements totaux passés de 1,8 à 2,8 millions d’euros. Et depuis sa naissance, a débloqué vingt millions d’euros d’accompagnement, « soit 1,3 fois la capacité nominale du fonds », souligne sa vice-présidente. Le chiffre d’affaires cumulé des entreprises financées par le BDEA s’élève à 400 millions d’euros, pour un total de 2.500 emplois créés.
Parmi ces entreprises, le groupe M2i, dont le directeur général Patrick Durand témoigne que le soutien financier du BDEA en 2013 « a permis au groupe d’être aujourd’hui ce qu’il est ». C’est aussi, en somme, le message de Mathieu Labat, dirigeant du fabricant béarnais d’espadrilles Megam, qu’il a repris avec le soutien du BDEA : « On sait ce qu’on vous doit », lance-t-il à la tribune. « Félicitations à ceux qui font vivre le BDEA, conclut Michel Pelieu, président du conseil départemental des Hautes-Pyrénées, un territoire couvert par l'action du bureau. Il est très important pour nos deux territoires. »