Baromètre économique : « La situation des entreprises reste fragilisée »
Après la présentation presse, la CCI a convié les acteurs économiques du territoire à participer à la présentation publique. Crédits : Anthony Michel
La Chambre de commerce et d'industrie Bayonne Pays basque présentait ce lundi son baromètre semestriel de l’économie. L’occasion comme à chaque édition de faire le point sur la situation de chaque filière. Si certains secteurs tirent leur épingle du jeu, « un tiers des dirigeants du Pays basque ne sont pas satisfaits de la situation de leur entreprise », a nuancé André Garreta, président de la CCI.
Le rendez-vous fait partie du paysage économique local. La Chambre de commerce et d'industrie Bayonne Pays basque rendait ce lundi matin son baromètre économique semestriel. Une enquête réalisée au niveau national, et régional, auquel 209 entreprises du territoire ont répondu. Pour la deuxième édition, la CCI a fait le choix non seulement de le présenter aux journalistes, mais aussi directement aux acteurs économiques du territoire ce lundi, au cours d’une soirée.
Au niveau national, l’activité économique progresse au 1er semestre 2024 de 0,2% avec une inflation qui ralentit petit à petit, s’établissant aujourd’hui à 1,9%. Au Pays basque, « la situation des entreprises reste fragilisée », a introduit André Garreta, président de la CCI Bayonne Pays basque. Et de poursuivre : « Un dirigeant sur trois n’est pas satisfait de son chiffre d'affaires. »
La faute principalement à l’inflation et à la baisse de la demande selon les chiffres de l’étude. Les incertitudes sont assez fortes. À noter que l’étude a été réalisée avant la constitution d’un nouveau gouvernement, et ne permet donc pas d’illustrer si les chefs d’entreprises du territoire sont rassurés par le nouvel exécutif. Reste que « l'instabilité économique amène de nombreux dirigeants à ne pas vouloir se prononcer sur le niveau des marges et les délais de paiement des clients, et donc l'incertitude concerne aussi le marché de l'emploi », insiste André Garreta.
Secteur par secteur
Forte incertitude qui entraîne une baisse d’activité dans l’industrie. « Le secteur a dû composer avec des marges moindres », souligne le président de la CCI, avec 40% de chefs d’entreprises qui parlent d’une dégradation du chiffre d'affaires. De son côté, l’aéronautique a réussi à tirer son épingle du jeu. Situation fragilisée aussi pour le bâtiment, avec un carnet de commandes en baisse. « Les professionnels du bâtiment sont plutôt pessimistes pour l'avenir et anticipent une réduction de la production sur la fin de l'année », poursuit André Garreta. Le secteur continue néanmoins de recruter, mais « est plus frileux sur les investissements ».
Du côté du commerce, la CCI observe deux tendances différentes. D'une part le commerce de gros en baisse importante et avec un niveau d’inflation qui inquiète 42% des entrepreneurs. Et d'autre part le commerce de détail qui s’en tire mieux, en particulier dans les centres-villes. La période des soldes aurait été positive selon eux, avec un chiffre d'affaires en hausse de 5%.
Le tourisme, quant à lui, a été relativement ralenti notamment au début de l’été, par la dissolution, les élections, ainsi que les Jeux Olympiques de Paris. « Selon l'ADT 64, le Pays basque a accueilli 5,7 millions de visiteurs sur juillet-août, soit -2 % par rapport à 2023 », révèle André Garreta.
Autre constat, celui des fins d’activité. Si le solde net reste positif avec +730 entreprises sur ce premier semestre, le nombre d’entreprises liquidées augmente par rapport aux simples redressements.
Après le bilan, le président Garreta a aussi réagi à l’actualité. Il a notamment fustigé le pourvoi en cassation de l’Agglomération Pays basque dans le dossier de l’augmentation de la CFE, qu’il a qualifié « d’inadmissible et intolérable ». Il s’est par ailleurs inquiété de la dernière présentation du schéma de développement économique de cette même Agglo, et notamment sa volonté de développer les baux à construction. « Un chef d’entreprise est venu me voir pour me dire qu’il avait un investissement de 6 millions d’euros à faire, et qu’il ne pourrait pas le faire dans le cadre d’un bail à construction dans lequel il ne serait pas propriétaire », prend pour exemple André Garreta.