Valdunes : le tribunal valide l’offre de reprise d’Europlasma
Désormais repreneur désigné, Europlasma projette de "verdir" la production de roues de train de Valdunes. Crédits : MG-Valdunes
Le tribunal de commerce de Lille a validé mercredi le projet de reprise de Valdunes, dernier fabricant français de roues de train, par Europlasma. L’industriel landais, qui bénéficie du soutien de l’Etat, conserve 178 salariés et table sur un retour à la rentabilité dès 2025, au prix d’un plan de retournement de 35 millions d’euros sur trois ans, qui nécessitera une nouvelle recherche de fonds propres.
Un ouf de soulagement, mais mâtiné de quelques inquiétudes : le tribunal de commerce de Lille a finalement validé mercredi le projet de reprise porté par Europlasma relatif aux deux sites industriels de MG-Valdunes, fabricant historique du Nord spécialisé dans les trains roulants ferroviaires, et dernier de son état en France. Le projet, qui avait reçu le soutien appuyé de l’Etat par l’intermédiaire de Bercy, prévoit le maintien de 178 postes sur les 309 salariés des deux sites. Europlasma s’engage par ailleurs à déployer un plan de retournement, chiffré à 35 millions d’euros sur trois ans, qui doit permettre à Valdunes (68,4 millions d’euros de chiffre d’affaires, mais 15 millions d’euros de pertes en 2022), de renouer avec la rentabilité dès 2025.
15 M€ en fonds propres à trouver
Europlasma, qui pesait la même année 14,5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, se félicite mercredi soir que le tribunal ait validé un « projet industriel assurant la pérennité des activités historiques en France avec l’intégration à venir de nouvelles activités afin de favoriser la profitabilité et la transition énergétique des sites ». Et rappelle bénéficier d’un soutien financier conséquent, puisque l’Etat a promis 15 millions d’euros de prêts, auxquels s’ajoutent 5 millions d’euros amenés par les collectivités locales, et 1 million d’euros de la SNCF, sous des modalités qui n’ont pas encore été précisées.
L’industriel landais s’engage de son côté à amener 15 millions d’euros en fonds propres. Il sollicitera pour ce faire son partenaire financier, le fonds Alpha Blue Ocean, auprès de qui il prépare le « renouvellement » de son programme de financement actuel, réalisé par le biais d’obligations convertibles (OCA), qui ont déjà entraîné une dilution massive des actionnaires d’Europlasma en bourse.
La reprise de Valdunes intervient par ailleurs dans un contexte d’actualité chargée pour Europlasma, puisque le groupe landais s’est déjà engagé dans plusieurs grands plans de retournement, dont le plus emblématique est celui des Forges de Tarbes. L’établissement, spécialisé dans la production de corps creux pour obus de 155 mm, est placé sous les feux de la rampe médiatique depuis plusieurs mois en raison des craintes soulevées par les salariés quant à la modernisation promise de leur outil industriel, alors même que la France peine à tenir ses engagements en matière de livraison de munitions à l’Ukraine.