Teréga lance un appel à manifestation d’intérêt pour son corridor d’hydrogène
Le projet h2med fera partie d'une dorsale européenne de transport d'hydrogène | Crédit : Enagás
Dans le cadre du projet européen H2med, Teréga lance un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour son corridor d’hydrogène de 650 km dans le Sud-Ouest de la France. Ouvert jusqu’au 18 décembre 2024, cet AMI permettra d’adapter les infrastructures aux besoins des utilisateurs, alors que le géant béarnais du transport de gaz investit lourdement dans le déploiement d'une infrastructure de transport et de stockage de l'hydrogène.
Dans le cadre du vaste projet européen H2med, Teréga vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour son corridor dédié à l’hydrogène, qui s’étendra sur environ 650 km dans le Sud-Ouest de la France. Cet AMI, ouvert jusqu’au 18 décembre 2024, a pour objectif d’identifier les besoins des futurs utilisateurs pour optimiser la conception et le déploiement des infrastructures dans la région. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie de décarbonation industrielle et de mobilité en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, répondant aux objectifs ambitieux de l’Union européenne en matière de réduction d’émissions.
Le corridor H2med, projet transnational associant le Portugal, l’Espagne, la France et l’Allemagne, vise à créer une dorsale européenne de transport d’hydrogène vert. En France, Teréga est chargé de développer le corridor HySoW (Hydrogen Southwest), un axe stratégique pour alimenter les grands pôles industriels et de mobilité décarbonée dans le Sud-Ouest. Ce corridor sera interconnecté au projet MidHY, mené par GRTgaz, qui relie les infrastructures du Sud-Est à celles du Sud-Ouest, puis à l’Allemagne, en passant par Marseille et l’Allemagne via HY-FEN, un autre grand projet structurant pour le transport de l’hydrogène en Europe.
« L’hydrogène fera partie des molécules qui seront utilisées demain pour l’industrie et la mobilité décarbonée », affirmait, en février dernier, Dominique Mockly, PDG de Teréga, à Placéco Béarn. Avec une production d’hydrogène vert dans le Sud-Ouest pouvant atteindre près de 1 million de tonnes d’ici 2040, des capacités de transport et de stockage devront être dimensionnées pour acheminer ce surplus vers d’autres régions industrielles en Europe.
Un projet soutenu par l’Union européenne
Le projet H2med bénéficie d’un fort soutien de l’Union européenne, dans le cadre de sa politique de décarbonation et de réindustrialisation. Bruxelles espère ainsi réduire de 95 % les émissions de CO₂ d’ici à 2045 en facilitant le transport d’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables vers les principaux centres de consommation industrielle. Des fonds européens soutiennent également l’implantation d’électrolyseurs de forte capacité, essentiels à la production d’hydrogène vert et au développement de corridors énergétiques transnationaux.
Outre Teréga, d’autres acteurs participent à la mise en place de H2med. En Espagne, Enagás développe un réseau de transport de 2 700 km, destiné à exporter jusqu’à 2 millions de tonnes d’hydrogène par an. Au Portugal, REN s’est lancé dans la création d’infrastructures capables d’exporter 0,75 million de tonnes par an grâce à l’énergie solaire et éolienne. Enfin, l’Allemagne, via le projet H₂ercules, ambitionne de créer un réseau de 2 000 km qui interconnectera les infrastructures françaises et belges au reste du marché européen.
Les parties prenantes intéressées sont invitées à prendre part à ce processus en soumettant leur contribution via la plateforme H2Digital accessible sur le site H2medproject.com jusqu'au 18 décembre. A l'issue de cet AMI, les résultats seront analysés puis présentés aux parties prenantes.
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