Streaming vidéo : après le baptême du feu, Quanteec veut séduire les gros diffuseurs - Premium

À l’issue des JO de Paris 2024, la France compte une médaille d’or supplémentaire, invisible celle-là : celle du streaming responsable. En début d’année, la société girondine Quanteec a remporté un appel d’offres lancé par France TV, avec à la clef un accord courant sur quatre ans. Le deal a démarré à l’occasion des Jeux Olympiques et concernait la diffusion des flux France TV sur le site internet et l’application mobile du groupe de télévision. Avec l’idée de s’appuyer sur la technologie inédite développée par la startup. Le principe ? Chaque personne regardant un flux vidéo relié à la solution Quanteec devient à son tour potentiellement un diffuseur pour d’autres spectateurs du même flux. Une idée qui a le mérite de réduire, pour les diffuseurs, la course à l’armement en matière de serveurs informatiques. Mais aussi d’éviter les lags, voire les crashs, lors des pics de fréquentation. « Les analyses montrent qu'on utilise entre 3 et 20 fois moins d'énergie si c'est un spectateur qui envoie à un autre, plutôt que si c'est un serveur informatique », indique Daniel Negru, cofondateur et CEO de la jeune pousse.À lire également : Comment Quanteec veut « rendre le monde du streaming meilleur »En matière de pics d’audience, les JO offraient le terrain de jeux idéal pour expérimenter la techno en conditions réelles. S’il reste discret sur les volumes de données concernées, les formidables scores d’audience des JO ont aussi permis d’éprouver la solidité de la technologie déployée. « Ça concerne aussi bien le live, le replay que la VOD. Mais le plus gros impact, c’est pendant les diffusions en direct. Plus il y a de spectateurs et moins on a besoin de serveurs », analyse-t-il. Une promesse d’avenir, alors que les flux de données sont appelés à se multiplier, par six d’ici 2030 estime l’Ademe. « Ça va nous apporter une notoriété incroyable », s’enthousiasme Daniel Negru. Outre les JO, c’est bien l’ensemble de la grille qui est concerné, dont des programmes sportifs à forte attractivité comme le Tournoi des six Nations, Roland Garros ou le Tour de France, mais aussi des séries, des jeux TV…Réduire la facture, financière comme écologiqueUn sacré accélérateur de notoriété, mais aussi de revenus, pour la startup qui avait déjà convaincu de gros acteurs de la webcam de tourisme, dont Viewsurf, des télévisions régionales ou encore plusieurs fédérations sportives. « On était sur le web à fond. Et maintenant, on a tout ce qui est systèmes iOS et Android (ndlr : deux des principaux systèmes équipant les smartphones), télés connectées et les box. Et on a signé avec Artea, un très grand diffuseur argentin, mais aussi des clients corporate, des entreprises qui font des webinars, en France et en Amérique du Nord », énumère le dirigeant. « On avait des diffuseurs qu’on appelle “tiers-deux” ou “tiers-trois”. Là, ça va nous propulser vers le premier tiers d’entre eux, les plus gros, dont les émissions sont suivis par des masses colossales de personnes. »Quanteec est ainsi capable de suivre en temps réel les économies générées, « de l’ordre de 50% en énergie, après on fait la conversion en CO2 et en litres d’eau, qui dépendent notamment des pays concernés. Par exemple, en France notre électricité est largement issue du nucléaire, à la différence de l’Allemagne qui en est sortie et s’appuie notamment sur le charbon. Mais en matière d’énergie, le ratio est toujours d’environ 50% », explique le dirigeant.Lever des fonds pour accélérerEmployant une petite dizaine de personnes, Quanteec se prépare à grandir. Du 13 au 16 septembre, elle sera à Amsterdam, à l’occasion de l’IBC 2024. « C’est le plus gros salon européen, on va y retrouver tous nos marchés, tous nos clients. » Une étape incontournable pour conquérir les gros diffuseurs américains et européens, l’un des objectifs affichés pour les prochaines années. « À partir de l’année prochaine, on va accélérer aussi vers l’Asie et l’Océanie, l’Australie. Là-bas, le coût des serveurs informatiques est très élevé, bien plus qu’en Europe ou Amérique du Nord. » Au soutien de cette stratégie, Quanteec va muscler son effectif et prévoit de recruter « trois ou quatre commerciaux », mais aussi plusieurs profils techniques pour continuer à adapter et faire évoluer sa technologie. Un développement qui pourrait être gourmand en capitaux. « On est en grosse réflexion et discussion avec pas mal d’investisseurs, régionaux, nationaux et même au-delà », confirme le cofondateur. Les résultats de la virée amstellodamoise donneront une idée de la dynamique commerciale et des besoins à venir. En attendant, Quanteec mise également sur un accord conclu avec l’opérateur français de télécom Orange. « Ils portent une offre de CDN (ndlr : content distribution network, réseau de diffusion de contenu), donc de fournisseur de serveurs. Avec ce partenariat, on a une offre commune, les serveurs Orange et notre techno d’économie de données », sourit-il.QuanteecSAS créée en novembre 2016Siège social à BordeauxEffectif : 9 personnesCA : n.c.

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