Pourquoi Lauak rachète les parts de sa filiale indienne - Premium

La filiale indienne de Lauak rachetée à 100% par le groupe. Le sous-traitant aéronautique basé à Hasparren annonce en effet avoir repris les parts de sa société située à Bangalore au sud de l’Inde. Cette société avait été créée en 2019 en coentreprise en partenariat avec un acteur local sur place. Jusqu’alors, le site fabriquait des pièces usinées en métaux durs à destination du groupe Airbus. « En fait, on souhaite développer cette société sur des métiers autre que l’usinage », raconte à Placéco, le directeur général de l’entreprise Mikel Charritton. En effet, la filiale ne sera plus uniquement spécialisée en usinage du titane, mais devra également réaliser les métiers « cœurs » que sont la chaudronnerie, le soudage et l’assemblage. Un objectif à horizon 2025 qui sera porté par un nouveau directeur de site nommé sur place, qui était jusqu’à présent directeur supply chain au sein du site portugais du groupe. Ce nouveau directeur aura pour objectif d’incorporer les 20 salariés que compte le site indien à Lauak. « Des employés qui vont rester sur l’usinage », explique Mikel Charritton. « Ensuite, on va embaucher de nouveaux salariés qu’on va former pour développer les autres métiers ». Ainsi, l’ambition est de faire monter le site à plusieurs centaines de salariés, et à multiplier le chiffre actuel de 2 millions d’euros « au moins par cinq d’ici cinq ans ». Le business plan est en cours d’élaboration, mais table notamment sur une croissance naturelle du fait de l’augmentation du carnet de commandes du client Airbus. « On est sur les programmes de l’A320 et A350 qui ont des augmentations de cadence, avec une croissance pour chacun respectivement de 20 et 40% » . Un contrat avec Airbus qui court jusqu’en 2026.Transfert de production mais pas de délocalisationEn absorbant entièrement sa filiale indienne, « on veut augmenter notre empreinte internationale », justifie Mikel Charritton. « D’abord pour accompagner nos clients, parce qu’ils y sont de plus en plus ». Ainsi, non seulement Lauak veut accroître sa présence en Inde, mais également en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. Même stratégie que le développement au Mexique, où Lauak poursuivait son développement pour justement accompagner celui de son partenaire Safran, comme Mikel Charritton l’expliquait à Placéco en 2023. Mais pour Lauak, racheter les parts de sa filiale, c’est aussi une ambition de compétitivité. « On est challengé par nos concurrents, alors notre objectif c’est d’être plus compétitifs sur nos pays dit Best Cost » poursuit le chef d’entreprise. « Les pièces simples, à forte cadence, faible valeur ajoutée, on les produit dans ces pays-là, et les pièces à haute valeur ajoutée restent en France ». En Europe, en effet, le développement se concentre sur la réalisation de produits à plus forte valeur ajoutée. « En France, on se développe sur le formage à chaud », décrit Mikel Charritton. « C’est tellement technique que ce qui compte c’est la capacité à sortir des pièces conformes », impliquant des experts, des appareils de formage à chaud, etc. Une production qui « ne peut être réalisée qu’en France ». Une double stratégie revendiquée par le groupe, et qui serait payante. « L’usinage qu’on réalise par exemple en Inde, on a gagné ce marché parce que on a sécurisé Airbus en faisant 20 % de la cadence en France et 80 % en Inde », précise le chef d’entreprise. « C’est ce qu’on appelle une double source ». Ainsi, Lauak aura plutôt tendance à transférer ces productions à faible valeur ajoutée dans ces pays-là. « Ces sociétés participent à la richesse globale du groupe », explique le chef d’entreprise. Des transferts de production qui ne sont pour autant pas synonymes de délocalisation. En effet, Lauak poursuit ses recrutements en France. « On a embauché 50 personnes à Hasparren l’an dernier, 60 cette année », compte Mikel Charritton. « Tous les sites sont en croissance depuis 20 ans (hors crise COVID), il s'agit simplement de répartir cette charge et cette croissance ». En tout, Lauak compte 1.850 salariés dans le monde.

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