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1/5 Le Pays basque qui s'exporte - D'Hasparren à Bangalore : la stratégie de Lauak

Stratégie
lundi 09 décembre 2024

Du fromage à la technologie en passant par l’aéronautique, le savoir-faire basque s’exporte aux quatre coins du monde. Mais comment les entreprises locales parviennent-elles à conquérir de nouveaux marchés ? Quelles sont leurs stratégies, leurs défis, leurs succès ? Toute cette semaine, Placéco Pays basque vous propose une série en cinq épisodes pour plonger dans les coulisses de l’exportation made in Pays basque.

Visant de nouveaux continents, Lauak saisit plusieurs opportunités. Crédits : Michel Garicoitx

Grand défi pour toute entreprise, l’approche des marchés étrangers l’est tout autant pour celles établies en Pays basque. Observation, recherche de contacts, missions, investissements sont au rendez-vous. Existent des relais, des outils et des appuis pour une réussite qui n’est pas exempte de déconvenues. Avant donc des ventes hors de l’Hexagone, voire une implantation sous d’autres cieux.

Quetaro, Montréal et maintenant Bangalore : l’entreprise Lauak petit à petit pose ses pions à l’international. « Tel est notre choix depuis la création du groupe dans les années 90, met en avant Mikel Charritton, co-gérant de la société. Notre développement international suit deux axes : accompagner nos clients implantés à travers le monde via une présence sur les différents continents ; offrir à nos clients la meilleure compétitivité grâce à nos sites best et low cost. »

Né en 1975, Lauak a démarré dans la sous-traitance aéronautique sous le label Eskulanak (les artisans en langue basque). Nous sommes à Hasparren et le fondateur, Jean-Marc Charritton, usine des pièces de chaudronnerie et de tôlerie pour l’établissement Dassault situé à Anglet. Le carnet de commandes s’élargit, des contrats sont passés avec le groupe Airbus, le brésilien Embraer ainsi qu’avec d’autres donneurs d’ordre liés à ce secteur industriel : Liebherr, Stelia, Daher. Les spécialités s’élargissent également jusqu’à la confection de tronçons d’avions, par exemple pour les jets Falcon de Dassault. Les banques suivent et, pour l’essentiel, le champ d’action est l’aviation civile avec de nouvelles implantations comme l’Isle-Jourdain dans le Gers, donc près de Toulouse et de Airbus dont Lauak est un sous-traitant de premier rang.

Simultanément, Lauak ouvre une première usine au Portugal. Setubal est regardée, à première vue, comme une délocalisation. « Il s’agit plutôt d’une opération best cost, nuance Mikel Charritton. Nous cherchons à produire là des pièces simples au meilleur coût, et nous conservons pour nos établissements du sud-ouest les fonctions plus complexes dont l’assemblage. » Cette diversification n’empêche pas le groupe de traverser des trous d’air avec la période Covid et des redéploiements de postes de travail, y compris en Pays basque à Hasparren.

Visant de nouveaux continents, Lauak saisit plusieurs opportunités qui le font se rapprocher des marchés américains. Il s’implante au Mexique sur le polygone de Queretaro, puis en 2018 à Montréal. Dans « la Belle province », il profite d’une réorganisation de l’industriel canadien Bombardier qui lui cède, dans sa branche aéronautique, son secteur tuyauterie. Nous ne sommes déjà plus dans la vente à l’international, mais bien dans l’implantation à l’étranger.

Relever le défi indien

Avec l’Inde, c’est une autre histoire. Lauak diversifie ses marchés, et Airbus l’incite aussi à accompagner ses propres clients. Dans ce sous-contient, les énormes flottes des compagnies Air India et IndiGo doivent s’accroître de 500 appareils chacune, selon des commandes passées en 202 auprès de Airbus mais aussi de Boeing. Aussi, le bâtiment blanc et noir de Lauak-India construit à Bangalore vise la maintenance et les pièces détachées pour ces aéronefs.

« Nous avons posé le pied dans cette partie centrale de l’Inde en 2019, raconte Mikel Charritton. Une joint-venture est conclue avec Cintools. Mais ce partenaire local est racheté en 2024 par Motherson, un conglomérat indien plutôt tourné vers l’automobile. En août dernier, nous acquérons donc les 50 % restants du capital et voilà Lauak-India conforté vers le soudage et la chaudronnerie. Et, précise notre interlocuteur, comme nous sommes dans l’aviation civile, les négociations n’ont pas traversé trop d’encombres, à l’inverse du militaire avec les Rafale commandés par ce pays. »

À l’horizon 2025, l’entreprise familiale Lauak va non seulement exporter son savoir-faire en Inde, mais aussi produire sur place pour des clients locaux. « Le temps de la formation des salariés, de l’investissement et de la mise en place du management, l’entreprise basque accueillera à terme 200 personnes, avançant de l’usinage à l’assemblage ». Sur ce même pôle aéronautique de l’Etat indien du Karnataka s’affaire également le géant Hindustan Aeronautics (HAL) et ses chaînes de moteurs.

Fin décembre, le groupe Lauak compte boucler son exercice 2024 consolidé sur 190 millions d’euros de ventes (174 millions en 2023), et un effectif de 1.850 personnes, 1.750 l’année précédente.

Sommaire

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1/5 Le Pays basque qui s'exporte - D'Hasparren à Bangalore : la stratégie de Lauak

Grand défi pour toute entreprise, l’approche des marchés étrangers l’est tout autant pour celles établies en Pays basque. Observation, recherche de contacts, missions, investissements sont au rendez-vous. Existent des relais, des outils et des appuis pour une réussite qui n’est pas exempte de déconvenues. Avant donc des ventes hors de l’Hexagone, voire une implantation sous d’autres cieux.

1/5 Le Pays basque qui s'exporte - D'Hasparren à Bangalore : la stratégie de Lauak
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2/5 Le Pays basque qui s'exporte en chiffres

Grand défi pour toute entreprise, l’approche des marchés étrangers l’est tout autant pour celles établies en Pays basque. Observation, recherches de contacts, missions, investissements sont au rendez-vous. Des relais, des outils et des appuis existent pour une réussite qui n’est pas exempte de déconvenues. Avant donc des ventes hors de l’Hexagone, voire même une implantation sous d’autres cieux (on l’a vu avec le groupe Lauak). Voici un premier état des lieux de nos exportations.

2/5 Le Pays basque qui s'exporte en chiffres
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3/5 Le Pays basque qui s'exporte - Agour joue l’interaction de ses marchés

Grand défi pour toute entreprise, l’approche des marchés étrangers l’est tout autant pour celles établies en Pays basque. Observation, recherche de contacts, missions, investissements sont un chemin obligé. En particulier, si l’entreprise articule sa stratégie d’exportation avec une production à l’étranger.

3/5 Le Pays basque qui s'exporte - Agour joue l’interaction de ses marchés
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4/5 Le Pays basque qui s'exporte : IS Decisions ou les atouts de la dématérialisation

Grand défi pour toute entreprise, l’approche des marchés étrangers l’est tout autant pour celles établies en Pays basque. Observation, recherche de contacts, missions, investissements sont au rendez-vous. Existent des relais, des outils et des appuis pour une réussite qui n’est pas exempte de déconvenues. Dans le secteur des services, la dématérialisation ouvre un nouveau monde.

4/5 Le Pays basque qui s'exporte : IS Decisions ou les atouts de la dématérialisation
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5/5 André Garreta : « La CCI travaille en réseau pour stimuler nos exportations »

Que ce soit dans l’agroalimentaire, l’industrie, les services, qu'elle exporte simplement ou, également, se soit implantée sur des marchés étrangers, l’entreprise basque ne manque pas d’atouts, tout en rencontrant des difficultés. La chambre de commerce et d’industrie de Bayonne-Pays basque veut l’aider à « franchir le cap de l’export », ainsi que nous l’explique André Garreta, président de l’organisme consulaire.

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