Islo pose la première pierre de son centre de santé à Angresse - Premium

Le premier institut devrait ouvrir ses portes en 2024, près de Dax. Dans les Landes, le groupe Islo (Institut de Santé Landes Océan) à de grandes ambitions. Et notamment, celle de devenir le principal groupement de coopération sanitaire de la médecine de ville. Rien que ça. « Il y a deux ans, nous posions la première pierre d'Islo Grand Dax. Aujourd'hui c'est celle d'Angresse, de manière symbolique puisque les travaux ont déjà bien avancé. Évidemment, tout reste à faire et à prouver, mais nous sommes confiants pour l'avenir », indique Lionel Tirefort, l'un des trois membres fondateurs. Cet ancien directeur de clinique, s'est associé avec Xavier Dechenne, cardiologue et Joël Rezzouk, chirurgien de la main. Ensemble, ils ont bâti un projet qu'ils définissent comme un « concept de réseau de soins intégrés. » Pour eux, « l'idée est de réunir des professionnels de santé qui exercent en libéral et de les rassembler dans un même centre. Ils pourront ainsi prendre en charge le patient en pré et post-opératoire », détaille Lionel Tirefort. Aujourd'hui, l'objectif du groupe Islo est de devenir un acteur régional, puis national. D'ici à 2028, 30 nouveaux sites pourraient ainsi voir le jour. Un projet pharaonique, pour lequel Islo ambitionne de lever 10 millions d'euros.« Les professionnels de santé sont les propriétaires »Pour comprendre le fonctionnement d'Islo, il faut remonter à la genèse du projet. En 2019, Lionel Tirefort, Xavier Dechenne et Joël Rezzouk ont une idée : celle de créer le centre de santé de demain. « Nous nous sommes rencontrés sur le terrain. Nous avons tous les trois évolué dans le milieu médical et constaté que les patients, comme les médecins, manquaient de contact et de relationnel. L'hôpital, et plus particulièrement l'hôpital privé, implique une course au profit », affirme Lionel Tirefort. « Ainsi, nous avons eu l'idée de remettre l'humain au centre du processus, en révolutionnant la manière de consulter ». Leur concept se base sur l'idée de rassembler dans un même espace, « des professionnels du monde médical et paramédical qui pourraient prendre en charge le patient dans sa globalité. » Mais au-delà du facteur temps, c'est aussi un meilleur accès aux soins que pourraient garantir les membres d'Islo. Car si certains gros projets de santé fleurissent dans les Landes, comme à Narrosse ou Mont-de-Marsan, nombreux sont les patients qui ont des difficultés à obtenir des rendez-vous avec des professionnels spécialisés. A contrario, les médecins généralistes se retrouvent parfois esseulés et obligés de s'installer dans des déserts médicaux.Rassembler et mutualiser les compétences donc. A Mées, une centaine de médecins devraient intégrer le projet. « Nous avons 4.300 mètres carrés dans lesquels évolueront des professionnels de santé, qu'ils soient médicaux ou paramédicaux. » Sur site également, un restaurant et un espace de coworking. « Notre but est que les chefs d'entreprise qui viendront ici, puissent faire grandir leurs projets. Et peut-être qu'un jour, ce sont des futures startups qui naîtront sur site. Notre rêve est, dans quelques mois ou quelques années, de pouvoir les incuber au sein de ces espaces nommés Medspaces. » A noter que le modèle économique d'Islo se base sur un système d'adhésions. « Nos adhérents sont les propriétaires et les véritables patrons des centres que nous créons. Ils investissent financièrement et humainement dans ces centres, pour que demain, ils puissent prendre en main l'animation de leur pôle. Nous, notre rôle, en coulisses, ça sera de garantir l'animation réseau », précise Lionel Tirefort. A Mées, 37 professionnels de santé ont investi 13 millions d'euros. « A Angresse, ils sont 30 à avoir investi neuf millions d'euros », indique l'ancien directeur de clinique.La maquette du futur centre d'Angresse. Crédits : Islo Des centres pluridisciplinairesPour Lionel Tirefort, la clé de la réussite de ces centres passera aussi par des compétences pluridisciplinaires. « Nous aurons un pôle médical avec plusieurs spécialisations comme l'ophtalmologie, la cardiologie ou encore l'endocrinologie ; mais aussi un pôle économique, formation ou encore recherche et développement », détaille l'ancien directeur de clinique. « C'est un espace innovant, tant par sa complémentarité que par les équipements de pointe que nous allons créer. » Un pôle de consultation et un plateau technique en fast track seront notamment installés sur les différents sites. « Il s'agit d'équipements qui permettent une meilleure coordination des consultations. » Particularité à Angresse : l'implantation potentielle d'une clinique vétérinaire. « Nous suivons le canevas de la Santé Globale, qui est le projet régional porté par Alain Rousset. Le but : créer une seule et même santé : végétale, animale et humaine. De ce fait, nous aimerions pouvoir intégrer un cabinet vétérinaire. Et peut-être demain, implanter un hub sur les innovations en santé. » A noter que sur chaque site, les projets fonctionnent par phase. « Dans chaque centre, après ouverture, nous nous laissons la possibilité de créer une extension, qui nous permettra de nous agrandir. » Au bâtiment de près de 3.000 mètres carrés, s'ajoute ainsi une surface constructible de 1.400 mètres carrés.Présent lors de cette inauguration, le maire d'Angresse, Philippe Sardeluc s'est exprimé sur cette implantation. S'il avoue au départ n'avoir pas été « convaincu par l'intérêt de ce projet pour la commune », il s'est finalement ravisé. « Je suis rassuré, en tant qu'élu, de savoir que l'offre qui est proposée sera complémentaire de celle que nous avons déjà sur la commune. Ce que je ne voulais pas, c'est qu'il y ait une mise en concurrence. Notre maison médicale continuera de vivre et elle pourra collaborer avec ce nouveau centre porté par Islo. » Après Mées et Dax, ce sont des instituts à Pau, Mont-de-Marsan et Biscarrosse qui pourraient ouvrir leurs portes. « Pour moi, les Landes sont des terres propices à l'innovation. Nombreux sont les projets qui grandissent et font rayonner notre territoire, comme à Hossegor, Saint-Geours et bientôt Dax, avec l'arrivée de la LGV. Pour autant, notre ambition est de grandir et nous commençons déjà à discuter avec des acteurs d'Ile-de-France et du Nord de la France. Notre but, à terme, est de faire d'Islo, un modèle national. »

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