Revivez le Club Résolution #1 : Comment embarquer ses parties prenantes dans une démarche RSE ? - Premium

Placéco a organisé ce jeudi son premier Club Résolution au Pays basque, à la Villa Koegui de Bayonne. Une vingtaine de référents RSE d’entreprises locales ont participé à cette première édition consacrée à la thématique « Comment embarquer ses parties prenantes ». Après un journal de la RSE pour faire un point sur les actualités nationales essentielles de ces dernières semaines, une table ronde a donné la parole à Aline Marty, référente Lab Innovation et RSE chez Wikicampers, spécialisé dans la location de vans entre particuliers, et Gérald Oger, consultant RSE. Placéco : Pour commencer, qu’est-ce qu’on entend par partie prenante ?Gérald Oger : Ça fait un peu jargon, tout de suite, "partie prenante". Mais c'est la pierre angulaire de la RSE. Une partie prenante, c'est une personne ou une organisation qui a un impact sur l'entreprise ou, à l'inverse, qui est impactée par l'entreprise. Il faut le voir comme un acteur clé, que ce soit en interne (salariés, dirigeants), dans la chaîne de valeur (fournisseurs) ou même à l'extérieur (pouvoirs publics, ONG). En anglais, on dit "stakeholders", qui pourrait se traduire par "titulaires d'enjeux". Ce sont des acteurs qui vont, à un moment donné, contribuer à la création de valeur dans les projets de l'entreprise.Avant de parler de comment, pourquoi embarquer ses parties prenantes ? Gérald Oger : À partir du moment où ces fameuses parties prenantes contribuent à la valeur de l'entreprise, il est logique de les embarquer. Historiquement, on considérait que la seule partie prenante essentielle était l'actionnaire. Mais aujourd'hui, on comprend qu'il y a aussi la dimension sociale et environnementale. Une entreprise ne peut pas prospérer sans prendre soin de son environnement et des humains qui la composent. Aline Marty : Chez Wikicampers, cette réflexion est née de notre travail sur notre vision 2030. On a dû se poser la question du voyage de demain, dans un secteur perçu comme polluant. Ça nous oblige à nous interroger sur notre business model. On s’est dit qu’on voulait s’engager sur quelque chose de durable, comme acteur du changement. On s’est rendu compte qu’on faisait déjà des choses, comme la semaine de quatre jours. Mais on voulait aller plus loin, structurer notre démarche et ne pas subir les évolutions réglementaires, mais plutôt les anticiper.Gérald Oger : « Aujourd’hui, il y a une pression sociétale et réglementaire croissante » Pourquoi ces enjeux prennent-ils de l'importance aujourd'hui ?Gérald Oger : La prise de conscience est récente, même si la notion existe depuis les années 50. L'ISO 26.000 a une dizaine d'années, l'investissement socialement responsable date de 2015. Aujourd’hui, il y a une pression sociétale et réglementaire croissante. Les clients, les salariés et même les candidats à l’embauche attendent des entreprises qu’elles soient plus vertueuses. Certaines entreprises peinent à recruter parce qu’elles n’ont pas encore intégré ces enjeux. D’un plan de vue business, c’est important d’anticiper, plutôt que de subir ces changements.Comment embarquer ses parties prenantes, il y a un guide ? Gérald Oger : Il faut d’abord identifier ses parties prenantes, puis les cartographier avec une matrice de matérialité. Cela permet de mesurer l’importance des enjeux pour l’entreprise et pour ses parties prenantes. Les dirigeants, les salariés, des représentants, un CSE, des actionnaires, mais aussi des fournisseurs. Il faut prioriser, et donc choisir. Ça permet de distinguer des actions sur lesquelles je vais me mettre en mouvement.Et ensuite, comment on embarque : on les contraint, on les sollicite ?Gérald Oger : L’idéal est de structurer une gouvernance claire, avec des exigences souples qui permettent d’intégrer progressivement les parties prenantes, dans l’échange sur les besoins, mais aussi sur la conduite des projets. L’entreprise garde le guidon, mais ouvre le dialogue.Aline Marty : Chez Wikicampers, on a été accompagné pour réfléchir à tous ces enjeux, et nous structurer. On a bien réfléchi, puis on a priorisé. On a une capacité d’agilité assez bonne, et on a commencé par « nous », faire de ce qu’on faisait déjà une force : la semaine de quatre jours. Dernièrement, on a mis en place une WikiAcademy pour acculturer les collaborateurs à la RSE, avec une formation sur qu’est-ce que la RSE, qu’est-ce qu’on fait déjà, vers quoi nous allons. On a aussi testé des initiatives comme le challenge de la mobilité ou une appli de gamification, WikiGreen, qui encourage les actions vertes : venir au travail à vélo, vider le compost, venir avec un repas zéro déchet, etc.Mieux vaut-il se focaliser sur les collaborateurs d’abord puis chercher à embarquer les fournisseurs après ? Ou tout en même temps ?Gérald Oger : À mon sens, ce aurait vraiment du sens de phaser. Par contre, il y a peut-être une première chose qui doit vraiment être adressée, c'est l'identification des parties prenantes avant de faire un choix. Et une fois qu'une cartographie faite, on peut commencer. D'autant plus que ça permet de fédérer sur une thématique plutôt motivante.Gérald Oger : « Une partie prenante qui ne veut pas s’engager, c’est une information en soi »Chez Wikicampers, vous avez démarré avec les collaborateurs, la phase deux, c’est les clients et les fournisseurs ?Aline Marty : on va peut-être mener en parallèle certaines actions côté fournisseurs, on va tester des choses avec des clients, en matière de sensibilisation voyage, voir ce qui peut marcher. On a des trucs qu’on voudra tester, et ensuite la certification B Corp nous permettra de mettre des choses en place par étape.Comment embarquer les parties prenantes réticentes ? Gérald Oger : Une partie prenante qui ne veut pas s’engager, c’est une information en soi. Il faut comprendre pourquoi : mauvaise communication ? Méfiance face au greenwashing ? L’important, c’est d’échanger et de clarifier la démarche. Miser sur des actions concrètes plutôt que des discours aide à instaurer la confiance.Comment communiquer sur ses actions RSE ?Gérald Oger : Certains ont peur de communiquer, d’être qualifié de greenwashing. Il faut être transparent. Dire ce qu’on fait, mais aussi ce qu’on ne fait pas encore. Les grands discours flous créent du scepticisme. Parfois, mieux vaut assumer ses limites que de vouloir paraître parfait. Patagonia l’a bien compris en communiquant sur ce qu’ils font mal autant que sur ce qu’ils font bien.Aline Marty : On communique plus discrètement là-dessus que sur la semaine de quatre jours par exemple. Nous avons été prudents dans notre communication, surtout sur l’aspect mobilité. C’est vraiment en bout de chaine des objectifs qu’on s’est fixé. On va le tester avec des clients qui va nous externaliser. C’est donc plus facile sur l’aspect humain que sur la transformation.Comment structurer une démarche sur la durée ?Gérald Oger : C’est là où on a besoin de méthode. Il faut se poser la question de ce qu’on souhaite mettre en place, une gouvernance, établir des règles pour co construire une démarche, continuer à communiquer, et ensuite c’est du suivi… C’est une démarche de long terme. Il faut aussi se laisser la possibilité d’ajuster sa feuille de route au fil du temps.Vous souhaitez rejoindre le Club Résolution?Infos: julia@placeco.fr / 06 46 09 57 94Annuaire des adhérents (Gironde et Pays basque): https://www.resolution-rse.fr/nouvelle-aquitaine/referents-rse/

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