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Résolution Béarn : « La décarbonation viendra du mix énergétique »

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mercredi 06 novembre 2024

Les tables-rondes et le salon ont réuni 300 personnes au Palais Beaumont. Crédit : GR

Lors du premier salon Résolution, consacré aux les solutions sur la RSE, à Pau ce mardi, les intervenants ont débattu, notamment, sur la décarbonation, ses déclinaisons et ses enjeux. La QVCT et le reporting extra-financier ont aussi attiré le public. Plus de 300 personnes étaient présentes.

Décarbonation, qualité de vie au travail et Scope 3 ont accaparé les débats lors du tout premier salon Résolution à Pau, ce mardi. Evénement dédié aux solutions sur la RSE et organisé par Placéco, le rendez-vous a réuni 300 personnes au Palais Beaumont, parallèlement au Village des Métiers. Les sujets autour de la RSE sont complexes. Ceux qui en ont la charge dans les entreprises sont fortement demandeurs d'échanges, de débats et, si possible, de solutions. Parmi les sujets au cœur des questionnements, la décarbonation. Autour d'une table-ronde, ont débattu de ce sujet : Jean-Paul Riquet, directeur régional Nouvelle-Aquitaine de TotalEnergies, Grégory Bugler, responsable stratégie de Teréga, Alix Duval, doctorante à l’UPPA, spécialiste de la décarbonation et de l’aménagement du territoire, et Antoine Chevalier, responsable transition au Crédit Agricole Pyrénées Gascogne.

Avec Alix Duval, le public a découvert que l’absence d’éoliennes dans la majorité du Sud-Ouest n’est pas due à une quelconque absence de vent mais… à la présence de bases aériennes dont les avions ont besoin de survoler le territoire. «Incontournable dans le tertiaire et l’agriculture, l’énergie solaire l’est moins dans l’industrie » ont expliqué Grégory Bugler et Jean-Paul Riquet, pour lesquels le gaz demeure irremplaçable, qu’il s’agisse de gaz naturel ou issu de la méthanisation. Les discussions ont également concerné l’hydrogène, dont la place dans la décarbonation de l’industrie est appelée à grandir, mais qui souffre toujours d’un déficit de compétitivité. « La décarbonation ne viendra pas d’une seule énergie, mais du « mix » d’énergies complémentaires les unes des autres » ont conclu les invités. Et elle ne se fera pas, a prévenu Alix Duval, sans la prise en compte des territoires sur lesquels ces énergies seront déployées, et une réflexion de fond sur leur acceptabilité.

Une opportunité ?

La CSRD et son lot de données extra-financières que les entreprises vont devoir lister afin de prouver la mise en place de leur démarche RSE représentent une angoisse pour bon nombre de DAF et de services RH. Les PME et TPE du territoire vont elles aussi devoir répondre par des chiffres et des données à leur clients. C'est le principe de « percolation » du système qui veut, en gros, tout le monde s'y mette pour diminuer l'impact carbone. Que doivent savoir ces entreprises pour rester en conformité avec les exigences des donneurs d'ordre et des banquiers ? A quoi doivent-elles se préparer et comment ? Les intervenants de Résolution Béarn ont apporté des éléments de réponse par leurs témoignages: Thomas Lauzier, chef de projet Bas carbone chez Safran Helicopter Engines, Elsa Maurice de Vertigo Lab, Thomas Misandeau, chef d'agence de Spac Sud Ouest, Sylvain Doré, responsable RSE au sein du Groupe Euralis et Bernard Gourgand, responsable Environnement au sein du Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques. « Bâtir un reporting CSRD prend du temps, en effet, car il faut collecter les données nécessaires, confirme Thomas Lauzier, mais il faut commencer par « trier » les données qui concernent notre activité. » Pour Bernard Gourgand, « l'important est d'écouter ses parties prenantes pour connaître ce qu'elles peuvent fournir et ainsi nous, collectivités, nous pouvons nous adapter en fonction, lors de l'élaboration de marchés publics dont nous devons respecter la législation. » Sylvain Doré plaide « pour essayer de transformer une contrainte en une opportunité de marché. Très rapidement, les entreprises qui seront capables de fournir des justifications chiffrées de leur engagement remporteront les marchés. Les autres passeront à côté. »

Un baby-foot mais pas que !

Qualité de vie et conditions de travail (QVCT) mobilisent vivement les services RH et les directions. La QVCT ce n'est pas faire installer un baby-foot... en tous cas, pas uniquement. Charlène Gimet, de Territoires solidaires, Carole Larrey, directrice RSE Lindt, Guillaume Berbinau, président du Groupe Octime et président de l'Elan Béarnais et Arnaud Domergue, fondateur Grain Blanc en ont débattu. « Pour commencer une démarche sur la QVCT, il faut d'abord écouter les collaborateurs, comprendre ce dont ils ont besoin et ensuite proposer des solutions » estime Carole Larrey. « Avoir une démarche qui prend en compte les salariés et les individualités permet de recruter et surtout de garder ses salariés. Chez Octime, nous avons un très faible turn-over » précise Guillaume Berbinau. « Quand on sait qu'un recrutement coûte entre 15.000 et 18.000 euros, s'il faut réitérer l'opération, le total peut monter rapidement, prévient Arnaud Domergue. L'investissement d'une démarche QVCT est donc « rentable » si l'on regarde uniquement par la lunette financière. Elle l'est, évidemment, au-delà. » Pour Charlène Gimet, « les entreprises font déjà de la QVCT sans le savoir. Dans notre réseau, on voit des actions très intéressantes. Pour se lancer dans cette démarche, il faut commencer par lister ce que l'on fait déjà en ce sens et on se rend compte que l'on fait déjà pas mal de choses. »

Le prochain salon Résolution se tiendra à La Rochelle, le 28 novembre.

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