Olivier Neys (MEDEF Pays basque) : « Il nous faut une règle du jeu » - Premium

Ce vendredi 24 janvier, le MEDEF Pays basque réunissait ses adhérents dans le Chateau Vieux de Bayonne. Sur les 220 adhérents que compte l’association, une centaine a répondu présent. L’occasion de faire le bilan de l’année écoulée, et de se projeter sur l’année qui commence. Son président, Olivier Neys, a répondu à nos questions. Quel était le message central de votre discours ?J’ai voulu mettre d’abord en avant les valeurs communes entre le monde de l’entreprise et celui de l’armée comme nous étions au Château Vieux : leadership, prise de décision rapide, stratégie, anticipation, esprit d’équipe, résilience, sens de l’engagement, formation et transmission des compétences. C’est d’ailleurs dans cette optique que nous avons signé en novembre dernier un manifeste. Un engagement moral de cinq ans entre le MEDEF Pays basque et le premier régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMA) de Bayonne. On va le faire signer à nos adhérents. Ce manifeste vise notamment à faciliter la reconversion des militaires dans le monde civil, à favoriser l’emploi des conjoints et à accompagner les blessés. Un lien fort entre nous et l’armée.<Vous avez évoqué les incertitudes économiques actuelles. Quels sont les principaux points de vigilance pour 2025 ?Le contexte est marqué par une grande instabilité, notamment au niveau des décisions gouvernementales. Nous n’avons toujours pas de loi de finances et de loi de financement de la sécurité sociale votée, ce qui ajoute de l’incertitude sur les charges et les aides aux entreprises. Un sujet particulièrement préoccupant est la suppression des allégements sur les bas salaires, qui risque d’alourdir encore le coût du travail et de nuire à la compétitivité des entreprises françaises sur le marché international.Nous faisons déjà face à un coût de l’énergie très élevé, supérieur à celui des États-Unis ou de l’Asie. Si, en plus, les allégements sont supprimés et que les barrières douanières se renforcent avec certains partenaires comme les États-Unis, cela pourrait sérieusement impacter notre compétitivité et notre capacité à exporter. On sait s’adapter aux situations, mais il nous faut une règle du jeu et aujourd’hui on ne l’a pas. Malgré ce contexte, vous avez voulu rester optimiste ?Je refuse de tenir un discours alarmiste. Je veux garder un discours optimiste. J’ai préféré insister sur des valeurs fortes d’unité, de partage, de solidarité entre nous. Nous avons su maintenir un dialogue social de qualité ces dernières années, avec un nombre record d’accords collectifs signés entre organisations patronales et syndicales. Il faut préserver cette dynamique. Il faut qu’on limite la casse et qu’on ait ce pouvoir de lobbying. On sait qu’il y aura des efforts à faire, mais il ne faut pas se tromper de combat sur la réduction de la dette.Il y a des secteurs d’activités très touchés, comme le bâtiment. Mais pas toute la filière, tout le gros œuvre, on voit beaucoup de défaillance, et on estime qu’on n'est qu’au début. Il y en a sur la rénovation et l’énergie, ce n'est pas aussi catastrophique. Le plus touché, c’est le neuf. Marasme aussi côté transaction immobilière. L’aéronautique a bien repris, avec un retour des commandes et plutôt une pénurie de main d’œuvre. Il y a des difficultés, il ne faut pas trop nous en ajouter. Vous avez aussi insisté sur le logement...Le manque de logements abordables est un vrai frein au recrutement. Il est paradoxal de voir que nous finançons Action Logement à travers nos charges, mais que, sur le terrain, les entreprises peinent à loger leurs salariés. Cela empêche l’arrivée de nouveaux talents, notamment en provenance d’autres régions. C’est un véritable frein pour le développement du territoire.De mon côté, j’ai un poste d’administrateur chez Domofrance, et nous travaillons à trouver des solutions notamment pour les saisonniers. On ne peut plus se cantonner à offrir une rémunération, il faut aller plus loin. Quels axes allez-vous développer cette année ?On veut remettre du lien entre le monde institutionnel et nous, et travailler ensemble. Il faut qu’on arrive à se mettre autour d’une table, se rapprocher de la chambre de commerce, d’autres syndicats, et mettre du lien là-dedans, si on veut faire rayonner le Pays basque.Par ailleurs, nous souhaitons élargir notre influence au-delà de la côte. Le MEDEF est parfois perçu comme une organisation réservée aux grands groupes, alors que nos adhérents sont des TPE et PME. Nous voulons aussi nous développer et nous ouvrir vers le Pays basque intérieur, parce qu’on a encore cette image très « Côte basque ». Il faut aller nous y faire connaître, et faire connaître aussi nos actions. Parce qu’on est aussi sur une zone côtière à saturation.Le nouveau bureau depuis octobre : Président : Olivier Neys Vice-présidents : Pascal Thibault et Xavier de Parédès Secrétaires généraux : Franck Leroy et Marie Pierre Breyne Trésoriers : Nathalie Sanzberro et Elodie Hirigoyen

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