EvoTech innove dans la lutte contre les nuisibles - Premium

Dans le paysage de l’entrepreneuriat landais, Anthony Gavend fait figure d’OVNI. Cette semaine, si son groupe est basé à Saint-Geours-de-Maremne, ne cherchez pas le dirigeant du côté de Domolandes. L’homme est monté à la capitale pour le Salon International de l’Agriculture. Il y présente son robot chien désormais utilisé pour faire entrer les volailles dans les poulaillers des Landes. Mais il va aussi parler de sa dernière innovation concernant la lutte contre les nuisibles. Fruit d’une collaboration entre les sociétés EvoTech et Cryodrones, la nouvelle solution permet d'éliminer les insectes nuisibles sans la moindre incidence sur l'écosystème. Une neutralité environnementale autorisée par l'utilisation de l’azote liquide. « Cette technique est utilisée depuis les années 1970 aux États-Unis, nous l’appliquons désormais avec la robotique », précise Anthony Gavend. Dans ce partenariat, le processus de cryogénisation par azote liquide a été développé par Cryodrones, une entreprise basée à Nanterre. De son côté, EvoTech s’occupe de la partie robotique et intelligence artificielle. « Cela fait deux ans que nous travaillons sur ce traitement 100% écologique, au début personne n’y croyait, tout le monde nous prenait pour des fous. » Aucun impact négatif sur l’environnement Sans aucun intrant chimique, le traitement peut alors s’appliquer en hauteur avec des drones ou au sol avec le fameux chien robot. Une méthode garantissant une réelle précision. « La zone d’intervention est très réduite, on parle d’une bulle d’action de 20 à 30 centimètres », explique le jeune patron. Avec la cryogénisation, le nuisible est éradiqué, sans aucun impact négatif sur l’environnement.Les chenilles processionnaires prolifèrent dans tout le sud de la France. Crédit photo : EvoTech Pour EvoTech, la première cible est la chenille processionnaire. Un insecte proliférant dans tout le sud de la France et omniprésent dans la forêt des Landes. Ses poils présentent des risques pour les humains (éruptions cutanées, inflammations oculaires, problèmes respiratoires…) ainsi que pour les animaux (lésions graves, problèmes digestifs pouvant entraîner la mort). L'ampleur de l’invasion est telle que de nombreux arrêtés préfectoraux imposent l’obligation de traiter les nids de chenilles processionnaires. Dans ce cas, les particuliers comme les collectivités locales doivent agir. « Notre objectif est d’être au même prix qu’un piégeage classique tout en étant beaucoup plus précis. » Un large champ d’application Dans un premier temps, le chef d’entreprise souhaiterait signer ses premiers contrats en local. « On sait que ça fonctionne, les tests en laboratoire attestent une réussite à 100%, maintenant nous allons entrer dans la phase de commercialisation », se réjouit-il. Si tout le Sud est concerné, il espère d’abord travailler dans les Landes avant de déployer ailleurs dans le pays. Même s’il est convaincu de son innovation, il sait que la partie n’est pas gagnée d’avance. « Ce n’est pas simple, en face de nous il y a des gens qui vendent des produits chimiques depuis des décennies et qui sont bien en place. » Au-delà des chenilles processionnaires, la méthode alliant la cryogénisation par azote liquide à la robotique a devant elle de nombreuses applications possibles. Les nids de guêpes et de frelons asiatiques peuvent également être traités de la sorte. Mais le champ des possibles s’étend aussi à tout le monde agricole. Sa présence au salon de l’agriculture lui permet sans aucun doute d’expliquer les bienfaits de la nouvelle solution, déclinable dans l’avenir sur tous types de cultures. « On souhaite ouvrir les esprits sur cette technologie afin que le monde agricole réduise au maximum les intrants chimiques. »

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