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Aéronautique et spatial : « Cockpit, c'est créer du lien au service de l'innovation »

Écosystème
mardi 17 septembre 2024

François Baffou, directeur général de Bordeaux Technowest, va développer l'événementiel au sein de Cockpit. Crédit : GR

Jeudi 18 septembre, à Mérignac, le nouveau siège social de Bordeaux Technowest sera inauguré à Mérignac. Le « Cockpit » rassemble déjà une soixantaine de sociétés l’aéronautique spatiale défense (ASD) au sein d’un même lieu stratégique, entre les géants du secteur Thales et Dassault. François Baffou, directeur général de Bordeaux Technowest, parie sur les passerelles entre entreprises pour développer et consolider l'innovation.

Le siège social de Bordeaux Technowest a intégré, début 2024, le Cockpit de l'innovation aéronautique spatiale défense néo-aquitaine. Ce bâtiment, sis à Mérignac entre Thales et Dassault au cœur de l’Aéroparc, est construit par Quartus, dans le cadre de l’Opération d’intérêt métropolitain (OIM) Bordeaux Aéroparc. Le Cockpit s'étire sur 6.500m². François Baffou, directeur général de Bordeaux Technowest, veut renforcer les liens entre l'incubateur, la pépinière et l'accélérateur de startups, avec pour objectif d’accompagner l'écosystème.

Pour les entreprises du secteur aéronautique-spatial-défense, à quelles problématiques répond la construction de Cockpit ?
Ce bâtiment permet d'envisager un nouvel essor dans l'innovation de ce secteur. Nous étions face à une problématique d'hébergement pour les jeunes entreprises. Cockpit apporte un environnement plus moderne qui permet non seulement de réunir sur un même lieu des entreprises de taille et de maturité différentes mais du même secteur économique. Il réunit 6.500m² d’espaces dédiés aux filières aéronautique-spatial-défense et décarbonation de l’aéronautique : 3.500m² de bureaux et ateliers, dont 800m² dédiés aux startups, 150m² d’espaces hybrides, des salles de réunion et de séminaire équipées en audio/vidéo, 250m² d’espace restauration avec la présence d’un traiteur sur place, un amphithéâtre de 200 places, des espaces événementiels en R+4 et 200 places de parking. Depuis huit mois, nous avons déjà organisé une trentaine d'événements pour faire se rencontrer les dirigeants pour des moments de networking. Les entreprises de la défense ont besoin d'un lieu dédié. En effet, manipulant des données sensibles, elles préfèrent des lieux sécurisés et ne trouvent pas facilement à louer.

Le bâtiment de Cockpit réunit 6.500m² d’espaces dédiés aux filières aéronautique-spatial-défense et décarbonation de l’aéronautique. Crédit : Bordeaux Technowest/Matthieu Masson

Cockpit est-il un coworking, un lieux d'événements, une pépinière…?
C'est un peu tout à la fois. Dans un coworking, on loue l'espace au mois. Dans un bail traditionnel, on s'engage pour 3, 6 ou 9 ans. Nous on propose ces deux solutions avec des services all inclusive (internet, le ménage, l'électricité, etc.). Les contrats sont de trois ans mais dénonçables en trois mois. Cela permet à l'entreprise de quitter les lieux et de pouvoir déménager dans un local plus adapté à sa croissance en respectant son rythme de croissance. Par exemple, une entreprise de Paris qui veut venir tester son activité sur Bordeaux n'est pas bloquée si elle veut repartir. On offre aussi une multitude de services puisque nous avons une mission de développement économique. Notre métier reste d'accompagner une entreprise dans son développement et lui trouver des mètres carrés disponibles dans cet objectif.

Ce nouveau centre névralgique de l'innovation de l'ASD parie sur les synergies mais est-il ouvert à d'autres secteurs ?
Oui mais dans une certaine mesure. L'intérêt de Cockpit réside dans les interactions entre les entreprises, comme, par exemple, le système de mentorat possible entre les startups et des entreprises plus matures, où ces dernières peuvent partager leur expérience avec les premières. Les jeunes entrepreneurs sont très friands de retours d'expérience de leurs aînés. Mais le lieu permet aussi une ouverture sur les secteurs extérieurs à l'ASD à condition qu'ils soient complémentaires. Il répond ainsi aux problématiques de financement et de recrutement par les interactions entre les entreprises. Des liens existent avec les autres spécialités de Bordeaux Technowest. Par exemple, Domofrance aura peut-être besoin de drones pour inspecter les balcons de ses résidences. Nous les mettons en lien et nous trouvons des ponts afin qu'elles puissent créer du business.

Quels développements projetez-vous pour Cockpit ?
On aimerait améliorer les services et l'événementiel. Et puis, si les financements suivent, nous pourrions développer les ateliers de test pour les prototypages du labo.

Vous évoluez depuis plus de quinze ans dans l'univers de l'innovation, quelle évolution notez-vous sur ces dernières années ?
Depuis quinze ans, les créateurs d'entreprises sont beaucoup plus jeunes. Les écoles les forment à être entrepreneurs, à créer et à innover. D'une manière générale, les créateurs de start-up sont surtout issus des sciences dites dures, la technique et l'ingénierie. Je le vois comme une bonne chose mais je note aussi, le revers de la médaille, qui est, naturellement, un manque d'expérience dans le management d'équipes.

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