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Les Liens du cœur à la conquête des entreprises pour un projet à 7M€

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jeudi 09 novembre 2023

La maison devrait ouvrir ses portes d'ici 2026. Crédits : Juliette Faugère / Les Liens du cœur

L’association girondine Les Liens du cœur, qui accompagne les patients atteints de cardiopathie congénitale et leur famille dans l’hospitalisation, porte un projet de taille : la construction d’une maison d’accueil sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque. Pour ce faire, la structure a besoin de 7 millions d’euros, dont 4 millions qu’elle entend aller chercher du côté des entreprises.

Construire une maison des familles sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque de Pessac, pour accueillir jusqu’à 100 personnes. Ce projet, c’est celui des Liens du cœur. Une association de médecins fondée en 1994, pour accompagner les patients atteints de cardiopathie congénitale et suivis dans le service idoine de l’hôpital pessacais. « Un enfant sur 100 va naître avec une malformation cardiaque, présente Julien Hasselot, délégué général des Liens du cœur. Un sur deux sera opéré, et restera quelques jours seulement à l’hôpital si c’est bénin, voire des semaines, des mois ou des années pour les cas les plus complexes, ou pour les patients en attente d’une greffe. » L’association accompagne donc ces jeunes patients, leur famille et les soignants, dans la phase d’hospitalisation. Sauf qu’aujourd’hui, seulement trois maisons des familles existent, toutes situées à l’hôpital Pellegrin, et donc à 30 voire 45 minutes de transport de Haut-Lévêque. « L’un des bouleversements pour les familles, c’est de se demander comment elles vont se loger, reprend Julien Hasselot. Car en moyenne, une hospitalisation dure 60 jours et si vous venez de Limoges, que vous avez deux autres enfants, un travail, tout devient vite très compliqué. »

Miser sur la RSE des entreprises

Le CHU Haut-Lévêque met donc à disposition des Liens du cœur une parcelle de 5.000 m², via une autorisation d’occupation temporaire (AOT) de 40 ans. Budget global de l’opération : 7 millions d’euros TTC, dont 6,5 millions rien que pour la construction. Mais pour voir ce projet éclore, l’association doit, jusqu’en 2025, réunir cette somme bien supérieure à son budget annuel de fonctionnement, de 250.000 euros par an. « Notre raison d’être n’est évidemment pas de dégager du résultat, ce dernier doit être de 20.000 ou 30.000 euros chaque année », souligne le délégué général. Si la structure compte sur les institutions publiques (Région, Département, ARS ou encore CPAM) qui devraient apporter 2 millions d’euros, et sur le grand public pour un septième des investissements, elle s’appuie surtout sur les fonds privés, entreprises, fondations et fonds de dotation.

Une sorte de « levée de fonds » pour la bonne cause, qui nécessite d’aller décrocher 4 millions d’euros. « On a un objectif de six grands donateurs par an, qui pourraient nous apporter entre 250.000 et 500.000 euros. Nous avons déjà sécurisé 25% de la somme globale, auprès de la fondation des hôpitaux. Mais aussi auprès de la fondation du Crédit Agricole, de Groupama, de la Macif et d’Axa sur des montants allant jusqu’à 50.000 euros », égrène Julien Hasselot. Qui entend, pour collecter les millions, mettre l’accent sur la politique RSE des entreprises, et notamment le mécénat. « On propose des contreparties, comme la venue d’un chirurgien dans une entreprise donatrice pour donner une conférence sur la gestion du stress par exemple. Cela permet au dirigeant de montrer que l’entreprise soutient une association, qu’elle a un véritable engagement sociétal. » Les Liens du cœur organisent également des journées d’immersion, pour faire découvrir aux salariés le fonctionnement du service de cardiopathie congénitale. « Les soignants sont conscients des difficultés financières, et comprennent qu’il faut faire ce type de démarche, intégrer de plus en plus de partenaires privés et d'institutionnels, pour que l’hôpital fonctionne », complète le délégué général.

Une mise en service d'ici 2026

Une fois cette opération séduction bouclée, la maison devrait ouvrir ses portes d’ici le début de l’année 2026 en R+3, pour une surface de plancher 3.000 m². Elle comptera 43 hébergements, du studio pour deux personnes au logement pour quatre, ainsi qu’un espace de coworking, une salle de sport et une bibliothèque, le tout destiné à l’ensemble des patients de Haut-Lévêque. À la manœuvre, plusieurs acteurs locaux : l'architecte bordelaise Juliette Faugère et le bureau d’études OTCE Aquitaine. « C’est aussi une opération financière intéressante pour l’hôpital. Aujourd’hui, les gens occupent un lit la veille d’une opération car ils viennent parfois de loin, et cela coûte 1.500 euros par lit à l’hôpital. Demain, une nuit coûtera 50 euros aux familles - dont 75% pris en charge par la Carsat, et le reste le sera très souvent par les mutuelles », conclut Julien Hasselot.

Le 5 décembre prochain, les Liens du cœur organiseront une soirée de mécénat au palais de la Bourse. L’association y présentera six projets, dont deux concernant la maison d’accueil, et espère collecter ce soir-là 200.000 euros.

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