Tourisme : 10 ans après sa création Caramaps déploie son modèle économique - Premium

Dix ans après sa création, l’entreprise bordelaise Caramaps entame sa monétisation. Plus précisément, cette dernière a démarré l’an dernier, et l’heure est désormais à l’accélération. « Jusqu’à présent on était dans une logique d’investissement et non de rentabilité. Il fallait constituer une communauté, et nous avons atteint une taille suffisamment critique pour démarrer la monétisation », explique à Placéco Nicolas Rabault, cofondateur et dirigeant de Caramaps. La société développe une plateforme éponyme, dédiée à la « vanlife », adossée depuis le début au Limougeaud Julien Toumieux, PDG de Hunyvers. « A l’origine lorsque je l’ai rencontré, je lui ai présenté un projet sur la location de camping-cars entre particuliers, poursuit notre interlocuteur. Mais très vite j’ai compris que le principal problème était de savoir où dormir le soir. » Depuis, Caramaps a référencé plus de 100.000 adresses à travers la France, mais aussi en Europe et même en Afrique du Nord. L’application, qui se veut collaborative, fait la promesse d’accompagner le vacancier durant toutes les phases de ses vacances. De l’inspiration, pour savoir où aller, jusqu’au témoignage post-expérience, en passant par la construction de l’itinéraire et la géolocalisation. Caramaps compte aujourd’hui plus de 800.000 utilisateurs dont 40% de Français, 20% d’Espagnols et autant d’Italiens, ainsi que 10% d’Allemands. « On a en moyenne un million de sessions et 200.000 photos ajoutées par an », complète Nicolas Rabault.Un modèle à consolider L’an dernier, l’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 70.000 euros, dû à 60% aux abonnements premium, le reste étant du display. « On a une offre pour les professionnels qui veulent toucher cette cible, des annonceurs comme le département de la Corrèze, du Tarn-et-Garonne », illustre le dirigeant. Qui précise vouloir mettre un coup d’accélérateur cette année, sur le premium d’une part, mais aussi sur les annonceurs. En proposant un autre type d’offres aux campings et aires d’accueil, un modèle « s’apparentant à de la publicité, mais qui est un peu différent car les clients auront plus de possibilités de toucher les voyageurs, plus de fonctionnalités », avance Nicolas Rabault. Mais la tendance « vanlife », qui a surtout le vent en poupe depuis la pandémie de Covid-19, connaît un revers de médaille : certaines communes, qui ne veulent pas de camping-car dans leurs rues, prennent des arrêtés interdisant leur stationnement ou créent des aires à l’extérieur des villes… Tandis que les campings mettent l’accent sur la location de mobil-home, délaissant les emplacements réservés aux camping-cars. Alors, Caramaps entend dégainer une nouvelle carte de sa manche : la réservation d’emplacements chez des particuliers. Une possibilité déjà testée depuis cinq ans, gratuite, et qui ne nécessitait jusqu’à présent aucune réservation préalable. « En 2024 nous structurerons ce service, l’hôte pourra valider l’arrivée ou non de touristes pour gérer les flux. Nous sommes encore en train de définir le modèle économique exact, mais il y aura une commission prélevée sur le montant de la location. L’idée est d’avoir une offre attractive pour inciter nos hôtes à passer en réservations automatiques, cela pourrait prendre la forme d’un pourcentage moins élevé, d’un forfait fixe », esquisse Nicolas Rabault. Objectif : compter entre 3.000 et 4.000 hôtes d’ici fin 2024, contre 700 actuellement.Ces développements sont rendus possibles par Hunyvers, devenu seul actionnaire de Caramaps en 2022, après une entrée en Bourse réussie en mars de la même année. La société haut-viennoise compte une quinzaine de concessions de camping-car entre Bourges, Niort, Brive et Lyon, et quatre concessions de bateaux sur le Bassin d’Arcachon. « Avec leur entrée en Bourse, ils ont levé 12 millions d’euros, dédiés à leur croissance organique, à leur croissance externe, et à Caramaps », détaille le dirigeant de Caramaps sans préciser le montant alloué à l’entreprise bordelaise. Cette dernière affiche ainsi ses ambitions : enregistrer 1,5 million d’utilisateurs d’ici fin 2024, et se renforcer particulièrement sur le marché allemand, premier en Europe sur le camping-car.

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