Share Is More cartographie les réalisations architecturales et facilite l'accès aux informations - Premium

Connecter les professionnels de la construction et rendre plus accessibles les données architecturales des bâtiments. Telle est l’ambition de la jeune pousse Share Is More, créée en 2022 par Sylvain Bidart et Édouard Caumont. Le premier est alors maître d'œuvre au sein de l’agence d’architecture Patriarche, l’autre, ingénieur diplômé des Mines, a déjà un pied dans l’entrepreneuriat. « Sylvain a vite constaté la difficulté d’accéder aux informations d’un bâtiment qui nous intéresse, se remémore Édouard Caumont. Savoir qui est l’architecte, quels matériaux ont été utilisés, qui sont les intervenants du chantier… Toutes ces informations existent, sont détenues par différentes entités, mais sont difficiles à trouver. » Surtout, une fois le bâtiment terminé, certaines informations se perdent dans les limbes d’Internet. « Alors que c’est une vraie richesse de savoir-faire », souligne notre interlocuteur. Les deux acolytes, après plusieurs mois de réflexion, lancent Share Is More en octobre 2022. Et si au début, ils aimaient se décrire comme le « Shazam des architectes », ils affirment aujourd’hui aller au-delà de la comparaison - se positionnant en vraie cartographie des réalisations architecturales. En ligne de mire, deux types de profils. D’une part, les concepteurs (architectes, paysagistes, maîtres d’ouvrage, bureaux d’études) qui peuvent « s’inspirer de réalisations existantes et géolocalisées ». « Ce sont nos utilisateurs. Ils peuvent découvrir les projets autour d’eux, identifier des acteurs qui les intéressent, des savoir-faire, se mettre en relation avec eux et comprendre techniquement comment le projet est réalisé », énumère Édouard Caumont. De l’autre côté, la startup s’adresse aux professionnels intervenant sur des réalisations, et leur permet de valoriser leurs références. Une sorte de vitrine, « car ils vont pouvoir s’identifier sur les réalisations qu’ils ont faites », complète notre interlocuteur.500.000 euros pour se structurer Un an et demi après le lancement de la commercialisation, Share Is More compte 5.000 utilisateurs (les concepteurs), 5.000 réalisations cartographiées, mais aussi 70 agences d’architectes et une cinquantaine de clients. Ces derniers sont les intervenants, qui vont payer un abonnement annuel pour pouvoir référencer leurs réalisations, comme le Girondin Unikalo. « Certains acteurs peuvent avoir une double casquette, reprend Édouard Caumont. Ils sont concepteurs, mais peuvent vouloir mettre en valeur un bâtiment, un savoir-faire. » Share Is More s’attache également à valoriser les acteurs, les matériaux et les réalisations plus respectueuses de l’environnement, pour montrer « grâce à des exemples concrets, qu’il est possible de construire différemment ». Pour accélérer, la jeune pousse boucle aujourd’hui un premier tour de table de 500.000 euros auprès de business angels, d’industriels, et d’une agence d’architecture. De quoi lui permettre de recruter un directeur technique, ainsi que deux profils d’alternants, mais aussi de booster le nombre de réalisations enregistrées sur la plateforme, et de refondre entièrement cette dernière. « Nous avons aussi un partenariat avec la SAIF [ndlr, Société des auteurs des arts visuels et de l’image fixe]. C’est la structure qui gère les droits d’auteur des photos et visuels architecturaux, explique le dirigeant. C’est un coût d’exploitation important, mais ça fait de nous la première plateforme qui fonctionne sur ce modèle et rémunère les photographes. Il n’y a pas beaucoup de pédagogie sur les droits d’auteur… » La startup entend aussi élargir les fonctionnalités pour ses clients, en leur permettant, dans les mois à venir, de bénéficier d’un espace privatif partagé avec leurs forces commerciales pour faire de Share is more un outil du quotidien. Et pourquoi pas, faciliter les interactions entre concepteurs et intervenants ? « Aujourd’hui, ces derniers font du démarchage commercial, appellent des architectes pour décrocher des rendez-vous et promouvoir leurs produits. Sauf que ces derniers n’ont pas le temps de les recevoir. » D’où l’ambition d’Édouard Caumont et son associé, « d’inverser le rapport de force », grâce à la cartographie de leur plateforme, qui répertorie les réalisations selon plusieurs mots-clés et critères. Côté chiffres, Share Is More entend compter une centaine de clients d’ici la fin de l’année, et entre 7.500 et 10.000 réalisations identifiées. De quoi terminer avec un chiffre d’affaires de 300.000 euros, contre 70.000 en 2023. « Nous sommes encore en pleine réflexion, ça reste des chiffres à prendre avec des pincettes, tempère Édouard Caumont. D’autant que l’on paye les droits pour chaque réalisation répertoriée, donc nous voulons y aller progressivement, en acquérir de nouvelles selon le nombre d’utilisateurs et de clients. »Share Is MoreSAS créée en 20223 salariésCA 2023 : 70.000€ / prévisionnel 2024 : 300.000€

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