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Newspace : premier tir réussi pour le moteur hybride d’HyPrSpace

Stratégie
lundi 22 juillet 2024

La startup a réussi un premier tir d'essai au banc sur le site Essais de missile, à Saint-Médard-en-Jalles. Crédits : HyPrSpace

La startup girondine HyPrSpace annonce un premier tir réussi pour son micro-lanceur à propulsion hybride, sur un banc de la DGA Essais de missiles. Cette étape de franchie, l’objectif de l’entreprise est plus que jamais de réaliser un premier lancement orbital en 2027. Explications.

Vers l’infini et au-delà ? C’est ce qu’espère la jeune pousse de l’aérospatial HyPrSpace, qui conçoit depuis 2019 un micro-lanceur à propulsion hybride et vient de valider un premier tir d’essai. Son objectif : pouvoir mettre en orbite jusqu’à 250 kg de charge utile, grâce à la miniaturisation, année après année, de bon nombre de technologies satellitaires. Une avancée qui permettrait considérablement d'abaisser le coût d’accès à l’espace, à l’heure où les fusées, elles, peuvent encore transporter jusqu’à 20 tonnes par lancement. Sylvain Bataillard, cofondateur et directeur général d’HyPrSpace, le résumait ainsi en 2022 : « Lorsqu’une entreprise a 50 kg à mettre en orbite, et qu'elle va voir des opérateurs comme ArianeGroup ou SpaceX, elle n’est pas très intéressante pour eux. Elle est traitée comme un passager secondaire et n’a ni le choix de l’orbite de destination, ni de la date de lancement, en plus d’être tributaire des éventuels retards du client principal. »

Une première réussite pour un vol en 2027 ? 

Mais ce qui fait d’HyPrSpace une startup innovante, ce n’est pas seulement la dimension de son micro-lanceur - c’est surtout sa propulsion. Hybride, elle combine les avantages des deux grandes technologies de propulsion qui existent aujourd’hui : liquide, très efficace, modulable mais très onéreuse ; et solide, plus abordable financièrement, mais dangereuse et non-modulable une fois le moteur allumé. HyPrSpace a ainsi breveté un moteur, baptisé OB-1 (Orbital Baguette One), doté d’une technologie de propulsion inédite. « La propulsion hybride est déjà connue depuis de nombreuses décennies, mais jusqu’à maintenant, souffrait d’un verrou technologique limitant son utilisation sur de gros moteurs, détaillait le cofondateur à Placéco, au printemps dernier. Nous avons développé une nouvelle architecture qui lève ces freins et permet de bénéficier de tous ces avantages. » De quoi attirer d’importants soutiens nationaux, comme la DGA (direction générale de l’armement), l’ESA (agence spatiale européenne) et plus récemment le CNES (centre national d’études spatiales), avec qui la jeune pousse a signé un premier contrat de lancement spatial. « Ils achètent le premier lancement orbital avec un lanceur complet, et mise en orbite d’un satellite. C’est prévu pour 2027 », dévoilait Sylvain Bataillard.

Pour aller plus loin : Ce que change l’arrivée de l’Etat et du CNES comme premiers clients d’HyPrSpace

Aujourd’hui, HyPrSpace franchit une nouvelle étape en réussissant un premier tir de son moteur - baptisé par ailleurs Terminator -, sur un banc de la DGA Essais de missiles, à Saint-Médard-en-Jalles. « Ce tir marque une étape cruciale dans la validation de sa technologie », appuie-t-on dans un communiqué. Et de préciser que « ce succès valide la transition d’un prototype à une version opérationnelle à échelle 1, confirmant ainsi expérimentalement la fiabilité et l’efficacité de la technologie ». De quoi rassurer la startup, qui ambitionne encore plus qu’avant d’opérer un premier vol suborbital en 2026 - avant la mise en orbite d’un satellite du CNES un an plus tard. D’ici là, HyPrSpace aura besoin de fonds conséquents pour mener son projet à bien ; un projet baptisé PADA1 et qui prend la forme d’un consortium dont la startup est le leader. « Il y a un budget global de 35 millions d’euros, dont 25 millions de subventions. On est en train de finaliser un premier tour de table et il y en aura un autre d’ici la fin de l’année », expliquait Sylvain Bataillard en mars dernier, sans donner plus de détails sur les montants ou le calendrier.

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