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Girondins de Bordeaux : le club accepte la relégation en National et va demander sa mise en redressement

Stratégie
mardi 23 juillet 2024

National ou National 2 ? Le nouveau point de départ du club en sera grandement changé. Crédit : FCGB

Les Girondins de Bordeaux ont renoncé à faire appel de la décision de la DNCG et acceptent la relégation en National. Le club devrait se déclarer en cessation de paiement et demander sa mise en redressement judiciaire. Le statut professionnel du club est en jeu.

L’affaire était entendue et, faute d’élément nouveau, le club a décidé d’accepter la situation. Dans un communiqué lapidaire, « le FC Girondins de Bordeaux s’est désisté de l’appel interjeté à l’encontre de la décision de la DNCG [ndlr, Direction nationale du contrôle de gestion] en date du 9 juillet 2024 ». En conséquence, le club « accepte la sanction de rétrogradation administrative au sein du Championnat de National 1 pour la saison 2024-2025 et sera à nouveau convoqué pour présenter son budget devant la DNCG. La période qui s'ouvre doit permettre au FC Girondins de Bordeaux de revenir plus fort et au plus haut niveau. Le club et son actionnaire assurent les supporters, et l'ensemble des parties prenantes, de leur volonté de protéger les intérêts du Club », peut-on lire ensuite.

Un mince espoir avait émergé en début de semaine, avec le retour de FSG à la table des négociations. La société américaine Fenway, Sport Group, par ailleurs propriétaire - entres autres - du club de football de Liverpool, avait repris les discussions quittées une semaine plus tôt pour un éventuel rachat du club girondin. Des négociations qui avaient notamment achoppé sur la question du stade Matmut Atlantique. Bordeaux Métropole, propriétaire du stade - exploité par SBA, filiale des groupes Vinci et Fayat - avait fait le nécessaire ce lundi, dans la limite de ce que lui permet la loi, mais aussi ses propres contraintes internes. Sa présidente Christine Bost s’était ainsi engagée, après consultation des groupes politiques et du maire de Bordeaux, à « soumettre à l’assemblée délibérante de septembre prochain un abandon de créance et une nouvelle proposition de loyer, plus adaptée à la Ligue 2 dans un premier temps ». La dette des loyers impayés atteint quelque 20 millions d’euros et le loyer s’élève actuellement à 4,7 millions. Las, même si le résultat du vote ne faisait guère de doute, il ne pouvait être organisé par la Métropole avant la rentrée de septembre et cette promesse n’a pas été considérée comme une garantie juridique suffisante par les avocats de FSG, qui ont recommandé à leur client de ne pas aller plus loin dans les négociations.

Devant le tribunal de commerce

Lors des prochaines heures ou prochains jours, le FCGB devrait se rendre au Tribunal de commerce de Bordeaux pour se déclarer en cessation de paiement et demander sa mise en redressement judiciaire. Le club, qui sera ensuite assisté d’un ou deux administrateurs judiciaires, devra négocier la réduction et l’étalement des dettes, sociales et fiscales. Au-delà, d’autres conséquences sont à envisager. L’article 103 des statuts de la Ligue de football professionnel (LFP) prévoit que « le club qui fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire est, au terme de la saison, rétrogradé dans la division immédiatement inférieure à celle pour laquelle il aurait été sportivement qualifié pour la saison suivante ». Les Girondins vont-ils être rétrogradés administrativement depuis la Ligue 2 (ils avaient fini à la 12e place en mai dernier) ? Ou depuis le championnat national, où la DNCG les a envoyés il y a 15 jours, sanction que vient d’accepter le club. Celui-ci, même en nourrissant peu d’espoir, va plaider la première option.

L’horizon serait totalement différent en fonction de la décision qui sera prises par les instance du football français. En National, la FCGB garderait son statut professionnel, mais aussi son centre de formation. Et conserverait un possible intérêt pour un acquéreur comme FSG. En National 2, championnat amateur, tout serait à revoir. Le centre de formation serait fermé, l’ensemble des contrats avec les joueurs professionnels cassés et il faudrait trouver un nouveau stade pour y faire évoluer un effectif entièrement composé de joueurs amateurs.

L'hypothèse d'une mise en liquidation judiciaire n'est techniquement pas totalement à exclure. Elle amènerait le club en National 3 (5e division), où évolue actuellement son équipe réserve. Le retour vers l'élite prendrait alors des airs de chemin de croix.

☞ Dans un communiqué publié en fin d'après-midi, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic « constate un échec de la gouvernance et d'un modèle économique économique à bout de souffle » où « les collectivités territoriales, exclusivement perçues comme partenaires des dettes et déficits, ne peuvent davantage accompagner ces dérives et surenchères ». Aussi estime-t-il que « cette crise doit nous permettre de réinterroger le modèle du club » qui « doit aller vers plus d'horizontalité dans sa gouvernance mais également se tourner davantage vers son centre de formation et son territoire ».


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