Concertation : le projet EMME au défi de la sécurité des populations et de l’environnement - Premium

Dès que le projet a commencé à être médiatisé, il y a un an, le président de la société ad hoc EMME (Electro Mobility Materials Europe) Antonin Beurrier savait que l’un des plus gros défis serait de travailler l’acceptabilité de ce dossier. « On sera dans une écoute respectueuse », nous indiquait-il à l’époque. Nouvelle occasion de remettre ce métier sur l’ouvrage, avec l’ouverture hier d’une nouvelle phase de concertation, organisée jusqu’au 15 mai prochain sous l’égide de la CNDP (Commission nationale du débat public, autorité indépendante) et dont les garants sont ici Richard Pasquet et Jean-Michel Thornary, suite à une saisine conjointe par EMME et RTE (intégré dès le début du projet en tant que partenaire et fournisseur-clé de la puissance électrique nécessaire au site, estimée à 30MW installés et à 180GWh consommés) en décembre dernier.À lire également - Filière batteries : tout savoir sur le méga-projet EMME en bord de GaronneD’ambitions, le projet ne manque pas. Présenté comme un « pôle d’expertises en chimie minérale », appelé à voir le jour en zone industrialo-portuaire de Parempuyre et de Blanquefort (terminal de Grattequina), EMME se veut à la fois « une usine de conversion, un terminal portuaire et logistique, un laboratoire en science des matériaux et en génie du procédé et l’association des meilleurs experts internationaux dans leur domaine », est-il souligné en préambule. À la clef : un investissement de 500 millions d’euros sur la période de construction (2026-2027) et la génération de 500 emplois, dont 200 directs sur le site de production. Et la promesse de « renforcer la souveraineté industrielle de la France et de l’Europe dans le domaine des batteries électriques, tout en contribuant à la transition énergétique ».Position d'EMME dans la chaîne de valeur des batteries de véhicules électriques. Crédit : EMMEDes craintes à lever« EMME est une activité industrielle soumise à autorisation préalable environnementale qui sera classée SEVESO seuil haut », est-il rappelé. « Dans le cas présent, le classement SEVESO n’est pas lié à des risques physiques ou de toxicité pour l’homme mais à des risques environnementaux pour le milieu aquatique en cas d’accident », argumentent encore les porteurs du projet. Reste que population et environnement sont intimement liés. Et que de nombreuses interrogations subsistent, dans l’esprit des riverains notamment, sur nombre de sujets. Dont la quantité d’eau nécessaire au process de l’usine (24 m³/h), mais aussi les moyens pour acheminer cette eau : par canalisations ou par… camions ? Le sujet du lieu d’implantation, en zone inondable, reste sensible, même si les experts mobilisés par les porteurs du projet évoque une résistance aux pires scénarios du GIEC voire au-delà. Et, même si c’est justement l’objet du classement SEVESO et des mesures de prévention associées, le stockage (sur plus de 2 hectares) de 2.200 conteneurs de 24 tonnes de sulfates (de cobalt et de nickel) toxiques pour l’environnement, reste un sujet mobilisateur.Calendrier de la concertation publique jusqu'à la clôture le 15 mai prochain. Crédit : EMMEUne première réunion publique, dédiée au lancement de cette concertation, a eu lieu hier à Parempuyre. Plusieurs ateliers, visites de site, conférences-débats, stands mobiles et autres ateliers sont programmés en divers lieux girondins jusqu’à la réunion publique de clôture le 12 mai prochain, à nouveau à Parempuyre. Le bilan de ce débat public devra être publié dans les deux mois après la clôture de celui-ci. Informations sur la concertation ici.

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