Industrie : « On a besoin d’un positionnement rapide sur la future politique énergétique » - Premium

À moins d’une semaine du premier tour des législatives, comment abordez-vous ces échéances ? Quelles sont les craintes de vos adhérents ? Tout d’abord, notre mot d’ordre c’est que nous sommes apolitiques. On ne se positionne ni pour un candidat, ni pour un autre, et en tant que syndicat patronal, on travaillera avec les élus. Après, nous avons bien sûr quelques inquiétudes concernant notre activité d’industriels car nous avons besoin de stabilité. Et cette dissolution avec potentiellement un extrême qui va arriver au pouvoir, créera forcément des instabilités. À la fois financières, de visibilité, de confiance… C’est cela qui nous inquiète. Pour autant, ça a toujours été le rôle de notre syndicat de travailler avec le parti qui est au pouvoir. Et surtout, de toujours défendre l’intérêt des industriels - et avant tout la dynamique de réindustrialisation qui avait été amorcée. Il ne faut surtout pas l’arrêter, car cela permettra de redonner de l’emploi intermédiaire, ce qui manque énormément en France. Si on ne continue pas à ouvrir des usines, on sera confronté à de la pénurie d’emplois et à l’incapacité de garder notre indépendance et notre souveraineté. Quelles sont les priorités de votre filière, les sujets que vous porterez aux futurs députés ? L’un des sujets majeurs, qui est aussi source d’inquiétude, concerne le prix de l’électricité. Nous avions d’importantes discussions avec EDF, qui sont pour le moment en stand-by… Quid des tarifs pour les industriels, dans les mois ou les années à venir ? C’est un gros point d'inquiétude, les industriels ont besoin d’électricité, si l’on en n’a pas à un prix concurrentiel on ne s’en sortira pas. Car on est en concurrence avec des pays produisant les mêmes choses que nous, à des prix plus bas. Donc on a besoin d’un positionnement rapide de celui qui sera élu, sur la politique énergétique. C’est aussi en lien avec la décarbonation - si l’industrie ne se décarbone pas, on ne pourra pas répondre aux objectifs qu’on s’est fixés en 2030 et 2050. Celui qui sera au pouvoir demain, devra à minima nous rassurer sur ces points-là, et travailler avec nous ou avec les autres partenaires pour faire avancer ces dossiers.« Parfois les planètes s'alignent, parfois pas »Plusieurs secteurs tournent à plein régime aujourd’hui, avez-vous peur de coups de frein, de prendre du retard dans les mois à venir ? Oui l’activité est forte, surtout pour l’aéronautique, l’aérospatial. On a demandé à l’UIMM national de laisser des personnes disponibles en août pour accompagner ceux qui seront au pouvoir, car le monde ne s’arrête pas durant les vacances. Nous devons être prudents, à la rentrée il y aura toutes les lois de finances - des éléments qui peuvent impacter fortement la dynamique qu’il y avait sur nos industriels. Des filières ont été relancées comme celle des batteries, et c’est un gros challenge. Aujourd’hui les Etats-Unis prennent une avance phénoménale, ils essayent de rapatrier toute l’activité de production chez eux pour être indépendants. Ce que l’on n’est pas capable de faire, en France, car beaucoup d’éléments arrivent de Chine ! Si demain, à la suite des résultats législatifs, il y a un blocage du pays, ça pourrait arrêter les chaînes de production. Ajoutons à cela que ce sont des secteurs qui ont besoin de personnes qualifiées, et on a toujours des difficultés de recrutement. Comme on dit, parfois les planètes s’alignent, parfois pas… Qu’en est-il de l’innovation ? Certains acteurs économiques craignent un coup d’arrêt en la matière, si les financements venaient à manquer… Il y a le crédit impôt-recherche que le gouvernement veut récupérer depuis quelque temps. Je pense qu’il faut le laisser dans toutes les sociétés, car ça permet d’amortir les frais d’innovation, de R&D, qui sont beaucoup portés par des grands groupes mais qui descend peu dans les PME et PME. L’industrie est-elle suffisamment considérée par les candidats aux législatives, selon vous ? Je pense qu’ils ont pris conscience de son importance. Elle amène de l’emploi intermédiaire, qualifié, et ça tout le monde l’a globalement compris. Après, selon les programmes, certains veulent un peu plus freiner que d’autres… C’est pour cela qu’il est aussi important de ne pas lâcher la formation, l’apprentissage. La décision du gouvernement actuel est de ne plus apporter d’aides pour les contrats de professionnalisation, or on a relancé la machine depuis trois ou quatre ans, il ne faut surtout pas lâcher maintenant. On a besoin de jeunes, de les former car ce ne sont pas des métiers qui s'apprennent en 24 heures.À l’instar des organisations patronales nationales, le Medef Gironde organise avec l’U2P, la CPME et les fédérations locales du département, un grand oral de l'entre-deux-tours, lundi 1er juillet. « Chaque parti choisira son candidat, précise-t-on du côté du Medef Gironde. On table sur trois partis ou alliances représentés. » Durant dix minutes, les candidats auront une tribune libre, puis ils devront répondre aux questions de la salle durant une demi-heure.

Industrie : « On a besoin d’un positionnement rapide sur la future politique énergétique » - Premium

Sur le même sujet

À Gradignan, l’Ermitage devient le pôle emploi et économie d ...

Elections législatives : les candidats du second tour en Gir ...

Législatives : le monde patronal veut des réponses et de la ...

Maisons bois : Ademeure à l’aube d’une très forte accélérati ...

Réindustrialisation : « Nous demandons aux grands groupes de ...

L'entrepreneuriat dans tous ses états : RV le 5 septembre à ...

Umena : une matinée sur l’innovation et la technologie dans ...

2e édition pour Vi-TIC, showroom de l’innovation pour la fil ...

Talence : une conférence qui lie sport de haut niveau et ent ...

Innovation : le Bordeaux Tech’Day de Technowest revient pour ...

Le 21 juin, Placéco organise ses Athlétiques

Mobilité : la décarbonation en débat le 18 juin à Bordeaux

Bobordelais : quand un amoureux du Port de la Lune se lance dans l'entrepreneuriat

Maisons bois : Ademeure à l’aube d’une très forte accélération

La chronique innovation : Materrup conçoit du ciment bas carbone

Engagement sociétal et environnemental, comment SG SUD OUEST a fait sa mue

Grand entretien : Thierry Parienty, patron de Voltéo et des Boxers de Bordeaux

La chronique innovation : eDevice facilite la télésurveillance médicale

Financer la transition environnementale grâce à mon épargne ? Un livret inédit voit le jour