Laulhère coopère avec Dior, « une reconnaissance pour tous nos employés » - Premium

Qui, entre Laulhère et Dior, a été à l’initiative de cette collaboration ?C’est une collaboration faite à l'initiative de Dior. Il faut savoir qu’ils font très peu de collaborations de ce genre, et toujours à leur initiative, ils ne répondent pas beaucoup aux sollicitations ! Chaque saison, Dior met en avant des savoir-faire artisanaux, et là ils voulaient mettre en avant le nôtre. Nous étions dans notre usine, et Steven Jones, qui est le responsable des chapeaux de Dior, est venu nous voir. Et il a dit « je veux qu’on positionne ce produit, qu’on fasse une collaboration ». C’était en novembre 2023, et c’est un projet dont nous avons eu la chance qu’il aille jusqu’au bout.Comment ce projet a-t-il été mené et les différentes tâches partagées ? Dior a fait le design, Laulhère a fait l’exécution. Ils voulaient les codes du béret, en particulier avoir un feutre dense, mettre en lumière une fabrication artisanale et manuelle… tout ce qui fait notre force. La distribution est faite par Dior, ou plutôt a été faite, puisqu’il n’y avait que 200 pièces et qu’elles sont toutes parties le jour même !À lire également - Rosabelle Forzy (Laulhère) : « Pérenniser l’entreprise est un combat de tous les instants »Finalement, vous intervenez donc en tant que sous-traitants de façon assez classique ? Il y a tout de même une différence… On fait beaucoup de sous-traitance pour la haute-couture, ça représente 20% de notre activité. Mais là, c'est réellement une collaboration, avec la volonté de chacune des parties de mettre en lumière chaque partenaire. Dans le cas de Dior, c’est le made in France, le savoir-faire artisanal ; et pour nous, c’est la volonté de prendre la parole pour défendre l’unicité, la beauté, la rareté de ce produit-là. En ce moment, je suis en mission au Japon. Ce pays me rappelle toujours à quel point le béret est un objet qui est beau, bien fait, qui se porte avec tout. Les Français ont tendance à toujours bouder leurs accessoires iconiques, leurs grandes réussites, et c’est le cas du béret. Le fait que Dior le mette en valeur, c’est un formidable message, parce que c’est une grande entreprise française, mais qui a un directeur artistique italien, avec une vision très neuve sur ce produit là.De quelle façon Dior met-il Laulhère en évidence dans cette collaboration ? Déjà, notre marque est mise en avant parce que nous communiquons sur le sujet. Ensuite, Dior, sur le produit, a associé son nom à notre marque, avec un écusson co-brandé. Toute leur communication autour de ce béret a mis en lumière notre savoir-faire. C’est une marque qui représente la France partout dans le monde, avoir une mise en lumière comme ça, avec une puissance telle, c’est assez extraordinaire… et c’est à la fois, aussi, logique. On a eu la chance qu’ils reprennent ce produit, le réinventent… et nous citent. J’espère vraiment que ça ne sera pas quelque chose de ponctuel et que les marques, les grandes maisons, vont de plus en plus avoir envie de mettre en avant les personnes qui fabriquent. J’espère que c’est le début d’autres collaborations.« Un grand enrichissement »Cette collaboration va-t-elle marquer une étape importante pour Laulhère ? Commercialement, est-ce un levier de croissance ? Honnêtement, je ne pense pas ! La clientèle de Dior n’est pas notre clientèle… et ce n'est pas grave ! Ca souligne, au moins, auprès de nos clients hyper fidèles qu’ils ont l’œil et qu’ils portent un beau produit, qui a sa place partout, dans les champs, sur les podiums, dans les concerts… mais dans la réalité, on reste une entreprise artisanale, on ne peut pas avoir, d’un seul coup, une énorme production qui se vendrait partout. On ne va pas « exploser » d'un seul coup avec cette collaboration. Ce n’est pas l’objectif et ce n’est pas comme ça que ça se passe. Par contre, j’espère qu’à l’avenir, les marques en général, quand elles feront faire leurs produits dans des ateliers elles auront envie de le dire.Au-delà de la promotion de votre marque, le fait d’avoir travaillé avec Dior vous a t-il apporté une montée en compétences, par exemple ? Oui, c’est ça qui est génial quand on travaille avec ces grandes maisons, elles ont un niveau d’exigence différent. Toutes les personnes qui travaillent à l’usine, ont discuté avec Steven Jones, qui leur a montré les techniques, montré le résultat qu’il voulait obtenir. On a travaillé avec des matières extraordinaires, des matières d’exception. Et puis c’est une reconnaissance pour tous nos employés. Nous travaillons dans un milieu rural, on n’est pas toujours mis en lumière, et le fait que Dior vienne, qu’ils prennent le temps, qu’ils filment nos employés, qu’ils parlent d’eux, le fait de pouvoir discuter avec des personnes comme ça, c’est un grand enrichissement, pour tout le monde, moi y compris.

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