Comment Bilaka s’est diversifiée sur la production aluminium ? - Premium

Seulement quelques années au compteur, et déjà un premier virage important pour la jeune société Bilaka. Née en 2017, l’entreprise s’était spécialisée depuis Gotein-Libarrenx en Soule, dans l’ingénierie, notamment dans les secteurs de l’industrie et du bâtiment. « Je travaillais pour des serrureries dans le bâtiment, mais aussi dans l’industrie soit en sous-traitance pour des bureaux d’études, soit pour accompagner certaines entreprises dans la création de leur propre équipement », précise Matthieu Basterreix, fondateur et unique salarié de l’entreprise. Sauf que voilà, quelques années plus tard, le dessinateur industriel a décidé d’ajouter une nouvelle corde à mon arc. « La société ITEM qui fabrique des profilés aluminium et accessoires cherchait des PlusPartner, des sociétés qui vont pouvoir utiliser leur produit et les transformer », se souvient l’entrepreneur. Ainsi, il a décidé de candidater, et a été nommé « PlusPartner par la société allemande, après une formation. « On va aussi faire des projets qu’ils ne peuvent pas faire directement, soit parce qu’il faut intégrer des produits extérieurs, soit parce qu’ils n’ont pas la capacité de le faire ». Familier avec le système modulaire développé par la marque, il s’est lancé. Une deuxième activité pour lui permettre une autre source de trésorerie, plus stable. « C’est vrai que ça faisait un moment que je me disais que ça serait pas mal d’avoir une petite partie fabrication, pour ne plus dépendre des clients, avec des architectes qui peuvent demander des plans très tôt, mais qui le temps que ça se fabrique, rallonge le délai, avec une facturation décalée », précise le chef d’entreprise. Ainsi, désormais, l’entrepreneur répond à des projets pour réaliser des équipements industriels, de la cartérisation, des postes de travail, des équipements pour les robots, des passerelles, des convoyeurs, des chariots, etc. « En mixant tous les produits qu’ils ont, il n’y a aucune limite », explique Matthieu Basterreix. Le fondateur de Bilaka se fournit en matière première auprès d'Item, et travaille ensuite depuis ses locaux de Gotein-Libarrenx. Ainsi, l’entrepreneur a dû s’équiper. « La société m’a conseillé en matière d’équipement machines » explique-t-il. Ainsi, il lui fallut investir dans une scie, une perceuse industrielle et un bras de taraudage. Tout compris, il estime l’investissement à 50.000 euros. Bien loin des équipements classiques en production. « Avec un investissement limité, on peut démarrer et produire rapidement », souligne-t-il. Pour l’accompagner, le groupe allemand dispose d’un commercial attitré pour le grand Sud-ouest qui flèche également des projets auxquels Bilaka peut répondre. Mais Matthieu Basterreix a dû aussi diversifier son démarchage, jusqu’alors concentré sur l’industrie et le bâtiment. « On peut travailler pour tout type d’industrie, mais aussi dans le médical, l’électronique, l’aéronautique, auprès de startups aussi » énumère l’entrepreneur souletin. Pour démarrer ce nouveau type de prospection, il s’est appuyé sur les réseaux tels que Le Réseau Entreprendre Adour, mais aussi l’association Pays Basque Industries « et un peu de LinkedIn » complète Matthieu Basterreix. Sa zone de chalandise couvre les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et les Landes, « mais je peux répondre à des projets qui viennent de tout le grand Sud-ouest ».Chiffre d'affaires doubléSi en Soule, le territoire est très bien fourni en matière d’industries, le gérant de Bilaka explique que cette activité de production d’éléments en aluminium « n’existe pas ailleurs, il n’y a personne d’implanté ici pour faire ça ». La concurrence se situe davantage sur des équipements en mécano soudure. « Ce sont des équipements sur mesure soudés, alors que nous, avec les profilés, on peut tout modifier », précise Matthieu Basterreix. Si l’entrepreneur admet que les produits sont néanmoins plus chers, du fait du coût de la matière, il défend sa solution aluminium en insistant sur l’esthétisme, la modularité, son poids, et surtout la rapidité de production. « Si on a la matière, il suffit de la couper, de la transformer, et en quelques jours, on peut faire des structures », argumente-t-il.Un pari plutôt réussi selon lui, puisqu’en une année avec les deux activités, il a doublé son chiffre d’affaires. « Je suis passé de 90.000 à 180.000 euros environ » compte l’entrepreneur. Un pari qu’il veut désormais poursuivre en investissant aussi dans le local qu’il occupe en ce moment. « J’ai signé le sous-seing » poursuit-il. Un local pour lequel il anticipe également des travaux notamment d’aménagement pour poursuivre son activité de production. À terme, il veut aussi embaucher. « D’ici trois à quatre ans, j’aimerais qu’on soit trois ou quatre », explique-t-il. Pour autant, hors de question d’arrêter son activité initiale autour du dessin de plan. « Si un jour j’internalise un dessinateur, c’est bien pour lui et les clients qu’il y ait des produits extérieurs pour voir autre chose, et pourquoi pas, si un client voit un de nos projets en aluminium qu’il se dise qu’on le faire et le poser », précise Matthieu Basterreix et de conclure. « Ça reste complémentaire ».

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