Dordogne : Ceva Santé Animale construit une plateforme logistique ancrée dans le territoire - Premium

À Montpon-Ménestérol, en Dordogne, un important chantier est en cours sur 14 hectares. Celui de la future plateforme logistique de l’ETI libournaise Ceva Santé Animale, leader français de la production de vaccins et de médicaments pour animaux. Le site, qui devrait être opérationnel à la fin de l’année et dont le montant de l’investissement n’est pas communiqué, a vocation à devenir le plus important du groupe à l’échelle européenne . « Nous avons plusieurs sites en Europe, en France bien sûr mais aussi en Hongrie ou en Italie. L’idée est de réunir en quelque sorte toutes ces plateformes à un endroit, explique à Placéco Marc Prikazsky, PDG de Ceva Santé Animale. Nous avons un important site de production à Libourne, il nous fallait donc un terrain pas trop loin d’un axe routier. La commune de Montpon-Ménestérol a subi quelques difficultés, notamment parce qu'une grosse entreprise a été liquidée [NDLR, les Menuiseries Grégoire, 236 salariés]. Notre site se trouve dans une zone industrielle et n’a pas de valeur agricole… C’est un endroit qui a du sens. » La future plateforme logistique s’étendra sur 18.000 m², et comptera trois cellules, dont une réfrigérante, qui pourra stocker des produits - notamment des vaccins - à une température de 4 degrés. Géothermie, photovoltaïque, éco-pâturage : le site se veut vertueux pour l’environnement et auto-suffisant. Une nécessité, selon Marc Prikazsky, depuis le début du conflit ukraino-russe : « On a découvert, en Europe, qu’on est vulnérable… Donc il nous a semblé normal de regarder comment travailler différemment. Ce site sera en quelque sorte un site pilote, en matière de sobriété énergétique. » L’entreprise passera par un partenariat avec un fournisseur d’énergie pour sécuriser son approvisionnement, mais ambitionne de produire autant que ce qu’elle consommera, voire plus. Ceva Santé Animale travaille notamment avec l’Agence de développement et d’innovation (ADI) de Nouvelle-Aquitaine, pour identifier des entreprises capables de fournir des solutions de stockage d’énergie, « le nerf de la guerre quand on parle d’autosuffisance ». En parallèle, l’ETI construit un second site pilote : son futur siège social, à Libourne. Un projet dont le montant des investissements n’est là non plus pas communiqué, mais qui devrait s’étaler sur 11.000 m². Il sera notamment composé d’un amphithéâtre modulable et d’une pépinière de startups, et se veut particulièrement vertueux en matière d’économie d’eau. Les travaux, qui ont démarré en octobre, devraient être terminés fin 2024.Contribuer à l'écosystème local En attendant, à Montpon-Ménestérol, Ceva Santé Animale travaille avec Pôle emploi pour proposer des solutions de reclassement à des salariés ayant récemment perdu leur emploi. Car sur les 40 salariés qui seront affectés au site, la moitié sera recrutée sur place. Une contribution au territoire nécessaire, selon Marc Prikazsky, pour soutenir le tissu économique français et régional. « La question à se poser, c’est comment être plus fort ensemble ? Comment on aide l’écosystème à se développer ? Ce n’est pas possible qu’une entreprise comme Ceva Santé Animale s’enrichisse sans que le territoire en bénéficie, c’est la base des relations humaines. Bien sûr, on peut trouver des boîtes plus compétentes ailleurs, mais il faut prendre ce risque. À mon sens, c’est plus intéressant et gagnant sur le long terme. », explique le dirigeant, qui se dit « effaré » de voir des grands groupes préférer encore acheter plus loin qu’à côté de chez eux. L’un des problèmes, selon lui, ce sont les marchés publics qui ne permettent pas systématiquement de privilégier des entreprises françaises ou locales. « C’est bien de dire qu’on veut être autosuffisant. Mais la machine administrative broie tout, les gens ne veulent pas se brûler les ailes, et les appels d’offres contribuent à la désertification du territoire. Vous pouvez contourner les règles, notamment en modifiant les critères. Dans la restauration, préciser que les produits frais doivent venir de producteurs alentours, et pourquoi pas, même, d’une entreprise de réinsertion. La Région Nouvelle-Aquitaine se veut moteur sur ces sujets, je sais que de telles démarches créent de la fierté pour les salariés. »La contribution au territoire sera l'une des 10 thématiques abordées le 11 mai, à l'occasion de Résolution, la journée des solutions RSE, proposée par Placéco et Sud Ouest. S'inscrire Ceva Santé AnimaleBasée à Libourne6.700 salariés

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