Comment Eurekam veut déployer sa technologie pour la chimiothérapie dans d’autres univers de santé - Premium

Eurekam veut être à tous les étages des hôpitaux. La société rochelaise spécialisée dans la sécurisation de la préparation des chimiothérapie passe à la vitesse supérieure. Il faut bien comprendre que réaliser un cocktail de chimiothérapie comporte un risque, humain, d'erreur. Eurekam a donc décidé d'apporter l'IA au service du préparateur, afin de sécuriser le produit que le patient ingèrera. En étant spécialiste de la sécurisation des chimiothérapie, Eurekam estime pouvoir garantir toutes formes de cocktails médicamenteux dans les hôpitaux. En France et à l'étranger. Le projet Drugcam, mis au point par la société Eurekam, est né d’une constatation très simple « l’erreur est humaine ». Benoît Lefranc travaille à l’époque à l’hôpital en oncologie, il est responsable de l’unité de reconstitution des cytotoxiques. En clair, il est le garant de la bonne fabrication des chimiothérapies. Et nonobstant toute l’expertise de ses collaborateurs, il lui arrive de se retrouver dans des situations inconfortables et de faire face à des fautes. Il réfléchit alors pour trouver une solution fiable. Loïc Tamarelle, qui travaillait avec lui sur d’autres projets, décide de l’accompagner sur une réflexion d’accompagnement des salariés. Ensemble ils créent une technologie d’assistance à la fabrication des chimiothérapies, basée sur l’IA. Treize ans plus tard, la PME compte 25 salariés et projette de tripler son chiffre d’affaires (3 millions d’euros actuellement) dans les deux prochaines années, à la fois avec un déploiement à l’international agressif et la présentation d’une nouvelle génération de sa technologie. « L’ambition d’être à tous les étages des hôpitaux » Comment fonctionne Drugcam ? C'est un système de vidéos capable à la fois d’enregistrer et d’accompagner en temps réel le préparateur, mais aussi d’alerter en cas d’erreur de dosage ou d’étiquette, par exemple. Le pharmacien peut à son tour visionner la préparation et vérifier si les échelons ont été menés correctement. « Le meilleur outil reste l’humain, aujourd’hui un robot ne peut pas faire ces gestes techniques, assure le cofondateur, Loïc Tamarelle. Drugcam sécurise mais ne remplace pas le savoir-faire du préparateur. » Les 300 systèmes, installés chez plus de 100 clients, détectent deux erreurs par semaine, soit 10.000/ an. « Notre technologie contrôle 1,8 millions de préparations/ an », se targue le cofondateur. « On a un autre objectif, explique-t-il, se diversifier sur les marchés de la santé qui sont sujet à l’erreur, dans la pédiatrie et la nutrition par exemple. » Dans ce cadre, Eurekam vient de sortir une nouvelle génération de Drugcam. « Par rapport à la V1 c’est presque un nouveau produit. » Les algorithmes ont été améliorées, le module clinique aussi, de nouveaux modules complémentaires ont été intégrés. « On a l’ambition de déployer notre technologie dans d’autres univers de santé et d’être à tous les étages des hôpitaux. » Concrètement, puisqu’Eurekam a développé une technologie pour la préparation de produits sensibles, elle peut se diversifier dans celle de cocktails complexes, notamment pour soulager les fortes douleurs ou assister les grands prémas. « Pour développer notre première technologie, on a questionné le terrain et cela nous avait pris du temps. On pourrait être beaucoup plus rapide avec notre expertise, le plus important pour nous ce sont les retours d’expérience des hôpitaux. » Objectif : 20% du CA à l’international Leader sur le secteur en France, Eurekam a également déployé sa technologie en Finlande, en Espagne et en Allemagne et vient de signer avec la Scandinavie et l’Italie. Outre l’Europe, Loïc Tamarelle vise les Etats-Unis « très attentifs aux erreurs humaines dans le secteur de la santé, tant le médical et le judiciaire coûtent chers ». Eurekam fait ses premiers pas sur le continent américain via le Canada où « des tests sont en cours », assure le cofondateur sans en révéler davantage. Par ailleurs, d’autres tests sont effectués en ce moment aux Emirats-Arabes-Unis. « Notre challenge c’est l’interopérabilité et le déploiement d’un maximum de logiciels », conclu-t-il. De 5% de son chiffre d’affaires à l’international, il projette de passer à 20% dans les deux ans. Eurekam – La RochelleCréation en 2012 Nombre de salariés : 25 Chiffre d’affaires : 3 millions d’euros (10 millions horizon 2027)

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