Voeux économiques de MACS : I.A et foncier, les enjeux de demain - Premium

Ce soir, l’amphithéâtre du centre de séminaire de Moliets-et-Maa attire les foules. En cette fin de mois de janvier, le marathon des traditionnelles cérémonies de vœux touche à sa fin mais celle-ci fait recette. Pour cause, elle concerne l’économie d’un territoire particulièrement effervescent. « Nous gagnons l’équivalent d’un nouveau village chaque année » souligne Pierre Froustey, le président de MACS. En effet, la collectivité locale composée de dix-sept communes attire entre « 1100 et 1200 personnes supplémentaires chaque année ». L’augmentation est non négligeable à l’échelle d’un territoire de 70.000 habitants. La croissance démographique se retrouve également au niveau économique avec aujourd’hui 1.800 entreprises représentant 5.000 emplois. Un dynamisme évident qui ne doit cependant pas évoluer de façon effréné. « Notre volonté est de ne pas consommer notre foncier et de stopper l’étalement urbain » assure Pierre Froustey. Priorité au bail à construction La sobriété foncière assumée n’est pas incompatible avec le développement. Pour cela, les modèles doivent être repensés. A l'instar de sa voisine du sud (la Communauté d'Agglomération du Pays Basque), MACS entend désormais prioriser le bail à construction pour les entreprises. « Nous privilégions la location de terrain avec un bail de cinquante ans plutôt que la vente afin d’éviter les dérives de la spéculation foncière » résume Hervé Bouyrie, vice-président en charge du développement économique. Un choix qui n’empêche pas la naissance de nouveaux projets. Deux nouvelles zones d’activité vont être créées à Messanges et Saint-Martin-de-Hinx alors que d'autres vont être agrandies à Bénesse-Maremne, Angresse, Soustons ou Seignosse. Mais le projet phare de 2025 sera certainement l’inauguration en fin d’année du nouveau pôle d’entreprise sur la zone de Pédebert à Soorts-Hossegor. « Un lieu catalyseur pour les entreprises locales, dont le financement de 4,6 millions d’euros est majoritairement porté par MACS » rappelle l’élu. I.A : s’approprier la révolution en marche Outre les discours politiques, la soirée est également l’occasion de pénétrer un univers source d’enthousiasme et de craintes; celui de l’intelligence artificielle. Après une conférence animée par Isabelle Mathieu, experte en transformation digitale des entreprises, plusieurs entrepreneurs locaux ont partagé leur expérience sur le sujet. Dans la construction, le thermalisme, le surfwear ou encore l’éducation, tous commencent à intégrer cette nouvelle technologie dans leur travail. Entrepreneurs landais échangeant sur l'intelligence artificielle. Crédit photo : Yannick Revel Pour Lionel Barberis, de la société SBL Production (charpente), « l’IA est une opportunité qu’il faut saisir car elle arrive dans le monde du bâtiment et de la construction ». De son côté, Arthur Laborde s’est déjà emparé du sujet. À la tête des Thermes de Saubusse-les-Bains, le dirigeant explique la mise en place de nouveaux process « pour faire gagner du temps aux collaborateurs ». À titre d’exemple, il cite l’automatisation des réponses pour les demandes de documentation entrantes via le site internet. « Ainsi la personne à l’accueil peut se concentrer à répondre à des questions plus pointues et apporter un conseil personnalisé, ce qui constitue sa valeur ajoutée ». Parmi les entrepreneurs invités à s’exprimer, le plus aguerri est sans doute Anthony Gavend. Avec Evotech Group, il est spécialisé dans l’intelligence artificielle, les drones et la robotique. Face à l'enthousiasme généralisé, il met en garde sur les dangers écologiques et géopolitiques portés par l’évolution d’une technologie que l’on découvre sans vraiment la comprendre. Il fallait bien cette soirée pour détenir quelques clés au sujet de la révolution déjà en marche.

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