International, marque blanche, API, levée de fonds… Hapiix veut (s’)ouvrir toutes les portes - Premium

Hapiix, spécialiste girondin des systèmes numériques d’accès aux bâtiments et environnements de travail estime avoir fait la preuve de son marché et veut désormais accélérer. C’est l’objet de la levée de fonds qui vient d’être réalisée. La jeune pousse, fondée il y a deux ans par trois entrepreneurs spécialistes du Smart Building (bâtiments intelligents), a démarré il y a un an la commercialisation de sa solution. Cet interphone 2.0 se propose de remplacer les traditionnels interphones et autres systèmes de badge avec une proposition 100% numérique. Après une année d’activité commerciale, la startup indique avoir équipé 3.000 lots, qu’il s’agisse de logements ou de postes de travail, grâce à quoi quelque 300.000 ouvertures ont été gérées.Une soixantaine d’acteurs de l’habitat social, de la gestion de copropriétés ou encore de la promotion immobilière, font ainsi partie des premiers clients, explique Grégory Verdon, l’un des trois cofondateurs et par ailleurs président de la société. « Historiquement, nos associés et moi-même sommes implantés à Bordeaux, Toulouse et Marseille, donc on a fait beaucoup de sites sur ces trois métropoles. Mais notre plus gros client, en volume, est aujourd’hui à Arras. Nous prospectons notamment au travers de salons professionnels et notre ambition est de pouvoir répondre à n’importe quel bailleur au niveau national », déroule-t-il, précisant signer à parts égales pour des constructions neuves que pour des rénovations ou du rééquipement de sites. « Les systèmes conventionnels coûtent très cher, y compris en maintenance et souvent les clients réalisent que ça leur coûtera moins de choisir notre solution 100% digitale plutôt que de faire réparer leur système. »Des clients signés pour 15 ans !Techniquement, le modèle est simple. « Nos clients nous achètent une part de matériel. D’une part une plaque en alu avec un QR code et une gravure en braille pour les déficients visuels, qui permet d’accéder à l’interface pour solliciter un déverrouillage. Et d’autre une “Hapiix Box”, qu’on va venir relier électriquement au verrou et qui permet de déclencher l’ouverture. » Ces équipements sont facturés à l’achat. Ensuite, le client souscrit un abonnement mensuel, dont le montant varie en fonction du nombre d’appartements, de la configuration du site… Un modèle qui a permis une bonne surprise pour la jeune entreprise. « Nos clients bailleurs sociaux, pour des raisons fiscales, juridiques et aussi techniques, préfèrent nous acheter du pré-payé, 15 ans d’abonnement d’un coup, en même temps qu’ils acquièrent le matériel. Voilà pourquoi nous privilégions cette cible-là. On jongle avec ces deux univers. Soit du capex et de l’opex mensuel, soit tout le capex avec des solutions pré-payées à long terme. »Pour l'utilisateur final, tout commence par le scan d'un QR code via son smartphone. Crédit : HapiixRécemment, Hapiix a dévoilé une offre dite API (application programming interface ou interface de programmation d'application).« Ça permet à nos partenaires, éditeurs d’applications, ESN, entreprises et collectivités, espaces de coworking… d’intégrer dans leurs propres applications, en marque blanche et sans couture, une fonctionnalité d’ouverture de porte, de casier, quoi que ce soit en fait », poursuit le dirigeant. Et d’expliquer où se situe l’opportunité. « Il y a quelques gros acteurs du contrôle d’accès, avec des solutions très coûteuses, qui ne proposent pas ça et sont plutôt dans un monde fermé. Ce qui nous différencie est justement cette notion d’ouverture et d’interopérabilité », argumente le dirigeant.Des revenus récurrents qui font boule de neigeCette année, la SAS devrait boucler son exercice sur un chiffre d’affaires de 140.000 euros. Elle espère plus que tripler le nombre de lots équipés en 2025 (objectif : 10.000), pour un CA prévisionnel de 350.000 euros. Au soutien de son développement, une levée de fonds de 800.000 euros vient d’être réalisée auprès de business angels, d’investisseurs privés, d’organismes financiers mais aussi des collaborateurs. « Notre ambition est d’abord commerciale, pour aller séduire un maximum de clients. Il nous les équipes et aussi mettre des moyens sur la partie marketing. Et on a aussi besoin de recruter des chargés de production, pour toute la partie mise en œuvre des contrats. » Employant une douzaine de personnes, l’entreprise devrait porter dans les prochains mois son équipe à une vingtaine de collaborateurs.Les développements techniques vont également se poursuivre, afin d’ajouter de nouvelles fonctionnalités. « Il y a plusieurs sujets, en fonction des utilisateurs finaux de notre solution. Par exemple, pour l’habitant d’une résidence, pouvoir déclencher une ouverture avec des équipements tels que les montres et les enceintes connectées. Nos clients gestionnaires de biens sont intéressés par la possibilité de pouvoir distribuer des badges numériques à leurs prestataires. Le marché potentiel est très important », explique Grégory Verdon. Qui évoque aussi la volonté immédiate de se déployer à l’international. « On a déjà quelques touches avec des distributeurs de matériel à l’étranger, on a livré du matériel de test et c’est en discussion. » Les pays du Maghreb et du Moyen-Orient seraient parmi les premiers concernés. D’ici trois ans, la feuille de route, évoque un objectif de 115.000 lots, qui permettrait d’atteindre la rentabilité. « Ce qui est important pour nous c’est de regarder l’ARR (ndlr : annual recurring revenue, le revenu annuel récurrent), c’est comme une boule de neige qui descend la montagne. Plus on va séduire de clients et plus elle va grossir. On est sur des projections d’ARR à plusieurs millions d’euros d’ici trois-quatre ans si on tient nos objectifs. » HapiixSAS fondée en août 2022Siège social : PessacEffectif : 12 personnesCA : 140.000 euros (prévisionnel 2023)

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