Comena : une plateforme néo-aquitaine dédiée aux communs numériques
Comena a défini un système de classification des communs et ressources calqué sur les 6 ambitions de Néo Terra 2 - crédit Pixabay
Portée par le cluster régional Nouvelle-Aquitaine Open Source (NAOS), la plateforme Comena vise à référencer l’ensemble des « communs numériques » susceptibles de servir au développement du territoire. Avec l’objectif, au-delà du simple recueil de ressources, de faire émerger une communauté capable de garantir que ces communs gagnent en valeur au fur et à mesure de leur partage.
Mise en ligne mi-avril et officiellement lancée début mai, Comena (pour Communs en Nouvelle-Aquitaine) liste déjà une soixantaine de ressources. « On y trouve par exemple les jumeaux numériques du fleuve développés par le Grand port maritime de Bordeaux pour mesurer l’évolution de la Garonne, ou la plateforme de données Terreze à la Rochelle qui permet de simuler ce qu’est un territoire zéro carbone », illustre Jean-Christophe Elineau, directeur de Nouvelle-Aquitaine Open Source (NAOS).
La plateforme référence ainsi des jeux de données, mais aussi du code source, des vidéos ou des images, des supports de formation, des outils de méthodologie ou des cartographies. Avec l’ambition affichée de faire que ces ressources ne soient pas simplement consommées, mais utilisées par des tiers susceptibles soit de les enrichir, soit d’en augmenter la valeur grâce à de nouveaux usages. « La différence, par rapport à une plateforme d’open data, c’est que dans une logique de commun numérique, on peut venir agir sur la ressource, rajouter une fonctionnalité par exemple, mais aussi participer à la gouvernance générale du projet. On est vraiment sur une plateforme qui a vocation à vivre et à évoluer en fonction des besoins », explique Jean-Christophe Elineau.
La démarche se veut placée au service d'un développement responsable du territoire, en ligne avec la politique régionale Neo Terra 2, dont les six grandes ambitions servent d'ailleurs de catégories pour classifier les différents communs hébergés sur la plateforme. Comena réunit aujourd’hui une quinzaine de membres, parmi lesquels le Grand port maritime de Bordeaux et la Communauté d’agglomération de la Rochelle, mais aussi l’éditeur girondin Elzeard, le laboratoire d’informatique de l’université de Pau, ou la startup rochelaise Natuition, qui met à disposition une partie du code de son robot dédié au désherbage mécanique.
Tous seront conviés à une première réunion dédiée à la gouvernance du projet, mi-juin, prélude à la définition des futures ambitions de Comena, ainsi qu’à la mise en œuvre des moyens, humains ou financiers, nécessaires pour faire émerger une réelle dynamique à l’échelle de la région. « On voudrait que Comena puisse guider une entreprise, une collectivité ou une université qui souhaite mettre des ressources en commun numérique et s’en servir pour animer sa communauté », complète Jean-Christophe Elineau. Qui rappelle que partager des ressources ne signifie pas forcément les exposer au tout venant. « En tant que NAOS, nous promouvons les communs numériques ouverts, mais un commun numérique peut-être fermé autour d’une communauté d’utilisateurs et de contributeurs, par exemple si l’on estime que le rendre public enlève un avantage concurrentiel ».