À Capbreton, Ramsay Santé investit 6 millions d’euros pour le Cers - Premium

À Capbreton, sur la plage, le Centre européen de rééducation du sportif (Cers) a entamé sa mue. Durant deux ans, le groupe Ramsay, propriétaire de l’établissement, investira 6 millions d’euros en propre, pour refaire presque entièrement les quelque 10.000 m² de surface, répartis sur quatre niveaux. Car la structure, ancien sanatorium, est restée dans son jus depuis sa création en 1991. Pourtant, elle accueille chaque année 2.700 patients dans les 120 chambres de l’établissement. Des sportifs de haut niveau en rééducation, historiquement, mais aussi des personnes amenées à se blesser, dont le métier nécessite d’avoir une condition physique de haut niveau. « On prend en charge des militaires, des membres de la police ou de la gendarmerie nationale, des douaniers, des forces spéciales, énumère à Placéco Nicolas Bobet, directeur du pôle Aquitaine de Ramsay Santé. Également depuis quelques années, nous avons noué des conventions avec les opéras - de Paris, de Bordeaux entre autres - car le danseurs ne sont pas considérés comme des sportifs de haut niveau [ndlr, ils dépendent du ministère de la Culture] alors qu’ils le sont. »Assurer une continuité des soinsEn plus de 30 ans d’existence, le Cers, seul établissement de France fonctionnant de la sorte, a su installer sa réputation et enregistre un chiffre d’affaires de 13,6 millions d’euros. Mais voilà, si les plateaux techniques sont restés modernes, les chambres, elles, ont vieilli. « Au-delà de l’âge du bâtiment, on est face à la mer et donc soumis aux intempéries », rappelle Nicolas Bobet. L’heure est à un ravalement de façade mais pas seulement : sont concernés les balcons, les menuiseries, les colonnes d’eau, ou encore l’étanchéité. Pour arriver à ses fins et impacter le moins possible ses activités, le groupe Ramsay Santé a décidé de diviser le chantier en deux phases. La première a démarré le 6 novembre dernier et se poursuivra jusqu’en juin prochain, l’autre aura lieu entre novembre et juin 2024. « D’abord, à Capbreton, on ne peut pas réaliser de travaux l’été - et encore moins à l’emplacement où l’on est. Ensuite, on rend beaucoup service aux clubs professionnels entre juin et août, c’est à ce moment que les sportifs se font opérer, à la fin de la saison. » Durant la période des travaux, pour garantir une continuité de services, Ramsay Santé compte s’appuyer sur le Baya, situé à quelques encablures du Cers et seul établissement hôtelier du groupe. Une particularité qui prend racine à la genèse du projet, explique notre interlocuteur. « Le Département des Landes est toujours propriétaire du foncier sur lequel on est. Et a stipulé, dans le projet initial, que le propriétaire du Cers avait l’obligation d’exploiter un hôtel, car il n’y en avait pas assez à l’époque… Donc en 2002, le Baya a vu le jour. » Une chance pour le centre de rééducation, aujourd’hui, qui loge ses patients dans l’hôtel. « On estime que l’on pourra maintenir 90 à 92% de notre activité », avance ainsi le directeur régional.Renforcer les sites néoaquitains Ce chantier, au-delà de la modernisation du bâtiment, ne créera pas de nouvelles chambres pour accueillir la patientèle sportive. Mais si Ramsay Santé ne prévoit « pas forcément de monter en puissance », Nicolas Bobet esquisse quelques évolutions. « Malgré tout, la demande est très forte et je pense que le contexte général est favorable. L’un des axes de développement, c’est de renforcer son activité d’hôpital de jour - la plus facile à organiser. Ensuite, nous avons un deuxième axe, qui est le développement d’une sorte de “label” Cers. Comment créer des Cers délocalisés, par exemple ? » Si le groupe précise être encore en réflexion à ce sujet, il pourrait bien créer des centres s’appuyant sur l’expertise de Capbreton, ou créer des modèles décentralisés, « un peu partout en France ». Car avec 2 millions de licenciés rien qu’en Île-de-France, « le marché est colossal, en particulier dans les zones urbaines ». De quoi conforter la place de Ramsay Santé, deuxième opérateur de santé privée en France. Le groupe, anciennement Générale de Santé, gère aujourd’hui 160 établissements en France pour 28.000 collaborateurs (95 au Cers de Capbreton), et 7.000 médecins libéraux. En Nouvelle-Aquitaine, il s’appuie sur cinq autres établissements : la clinique Belharra à Bayonne, la clinique Aguilera à Biarritz, celles de Jean Le Bon et de l’Atlantique, respectivement à Dax et à La Rochelle, et le centre de cardiologie du Pays basque, à Bayonne. « Nous avons des projets d’investissement assez structurants, comme le doublement de la capacité interventionnelle en cardiologie, à Bayonne. D’ici un an ou deux, on arrivera sûrement à prendre en charge des patients qui aujourd’hui vont à Toulouse ou Bordeaux… On devrait devenir un centre expérimental pour la pose de valves aortiques, esquisse notre interlocuteur. Avec également des projets autour de matériaux robotiques innovants - l’un, pour les chirurgies dites “molles”, à Belharra, l’autre pour la partie traumato-orthopédique, à Aguilera. » N’oubliant pas La Rochelle, Nicolas Bobet précise que dans les deux ans à venir, une nouvelle offre de médecine pourrait voir le jour au sein de la clinique de l’Atlantique, quand aujourd’hui, seule l’offre chirurgicale est proposée. Au-delà de ces grands centres, Ramsay Santé entend mailler le territoire néoaquitain en développant des projets de soins primaires, notamment dans les zones manquant de professionnels. Via des structures de 200 m² comptant chacune trois médecins généralistes. Et pourquoi pas un centre de formations pour certaines spécialisations, « dans les prochaines années », indique t-il. « La période de Covid a été le catalyseur d’un certain nombre de problématiques. Comment continuer de fidéliser, d’accompagner et d’intégrer des professionnels de santé qui ont une vision du travail en établissements de santé un peu différente que celle que l’on connaissait jusqu’à présent ? », questionne Nicolas Bobet. Au global dans les cinq ans à venir, le groupe investira environ 50 millions d’euros dans la région, sans dévoiler la répartition de cette enveloppe. Centre européen de rééducation du sportifFondé en 1991 à Capbreton95 salariésCA 2022 : 13,5M€

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