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Nouvelle-Aquitaine : 100.000 entrepreneurs aide les jeunes à mieux s’orienter

Écosystème
jeudi 06 juin 2024

L'association est intervenue, en 2023, auprès de 15.000 jeunes de Nouvelle-Aquitaine. Crédits : 100.000 entrepreneurs

L’association 100.000 entrepreneurs compte, depuis 14 ans, une antenne néoaquitaine. Chaque année, elle met en relation des établissements scolaires et des professionnels, pour que ces derniers aillent rencontrer les élèves. Objectif : leur montrer des modèles de réussite, et les aider à mieux trouver leur voie.

Comment mieux accompagner les jeunes dans leurs choix d’orientation professionnelle ? C’est à cette question que s'attelle l’association 100.000 entrepreneurs depuis 2007. Fondée à Paris, où sa maison-mère est encore installée, la structure s’est progressivement développée dans nos régions. En Nouvelle-Aquitaine, l’activité a démarré en 2010 et, depuis, l’association poursuit sa mission. « Nous ciblons les jeunes de 12 à 25 ans, présente à Placéco Mathieu Gagnot, animateur de l’antenne néoaquitaine. Notre objectif, c’est de leur transmettre l’envie d'entreprendre au sens large - qu’ils soient acteurs de leur parcours. On joue sur les mots, mais il ne s’agit pas seulement de créer son entreprise - on fait intervenir des chefs d’entreprise, tout comme des salariés, des professionnels de la fonction publique. »

Ainsi chaque année sur les 12 départements de la région, ce sont 15.000 jeunes qui rencontrent les intervenants de l’association : 1.572 professionnels, pour 700 rencontres. Pour coller autant que possible aux réalités de son auditoire, 100.000 entrepreneurs s’attache à trouver des personnes travaillant elles-mêmes sur le territoire concerné. « Dernièrement nous avons eu deux demandes de collèges en Haute-Gironde, illustre Mathieu Gagnot. C’est un secteur sur lequel on n’a pas beaucoup de réseau, alors on fait jouer nos relations pour arriver à trouver des gens. Parfois, un salarié que l’on contacte nous dit, “mais je ne suis pas entrepreneur !” mais s’il exerce un métier avec passion, c’est cela qui nous intéresse. »

Accroître l'égalité des chances

La structure s’attache, autant que possible, à présenter « des modèles de réussite » issus de la diversité. Hommes, femmes, quel que soit le secteur d’activité. L’important, selon notre interlocuteur : que la personne ait envie de transmettre, et accepte de parler un peu d’elle. « Nous sommes acteurs à la fois de l’orientation des jeunes, mais aussi de la relation entre l’école et l’entreprise, entre l’économie et l’éducation. Durant longtemps ces deux mondes ne se parlaient pas. Il est bien sûr important que l’école soit protégée, on ne vient pas y faire n’importe quoi, mais il faut être conscient d’une réalité - les professeurs principaux ne sont pas des experts de l’orientation », déroule Mathieu Gagnot.

En poste depuis 2020, il aimerait dans les mois à venir axer l’activité de l’association sur deux sujets : l’égalité des chances, et l’égalité femme-homme. Sur le premier point, « il s’agit de donner à tous, le maximum de chances d’aller vers l’orientation choisie. On a plus ou moins de modèles selon notre environnement, dans des quartiers plus prioritaires par exemple, ou dans les zones rurales. Je suis personnellement issu de cette ruralité, et c’est quelque chose qui me tient à cœur ». Concernant l’égalité femme-homme, Mathieu Gagnot et les intervenants s’attachent à montrer aux jeunes filles des modèles de réussite féminins, « si possible dans des métiers connotés masculins, mais pas seulement ». « Il y a deux grands messages, insiste notre interlocuteur. “Vous avez le droit à toutes les ambitions en matière de domaine d’activité, et en matière de niveau de hiérarchie dans les entreprises”. » Un message porté également auprès des jeunes hommes, pour que ces derniers jouent leur rôle dans l’égalité et « acceptent de laisser la place » aux femmes.

Mathieu Gagnot espère, dans les années à venir, que l’antenne régionale poursuivra sa montée en puissance. Car la Nouvelle-Aquitaine compte près de 470.000 jeunes scolarisés. « Nous voulons avoir un meilleur maillage territorial, ce qui nécessiterait plus de professionnels engagés. En sachant que cet engagement est volontaire et sans engagement, on ne demande pas d’être adhérent. Beaucoup de dirigeants disent parfois ne plus être connecté à la jeunesse, peut-être est-ce une histoire de conflit générationnel… Dans la structure, on n’a pas la réponse magique, mais si on ne se comprend pas, la meilleure manière est de commencer à se parler », conclut Mathieu Gagnot.

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