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Jean-Marc Meyer (Fibois) : « On peut créer une économie circulaire à l’échelle du territoire »

Écosystème
mardi 04 juillet 2023

Jean-Marc Meyer succède à Christian Ribes à la présidence de Fibois Nouvelle-Aquitaine. Crédits : Fibois

La Fibois, interprofession régionale de la filière forêt-bois-papier, vient d’élire son nouveau président. Jean-Marc Meyer, fondateur de l’entreprise Liber Design (17/33) succède ainsi à Christian Ribes. Besoin de fédérer plus largement les acteurs du secteur, de mettre l’accent sur l’économie circulaire ou l’innovation : pour Placéco, Jean-Marc Meyer détaille ses ambitions.

Quels corps de métier composent l’interprofession Fibois ?
C’est très vaste, car la filière va de la graine au produit transformé, au bâtiment en bois. À l’échelle régionale, le secteur forêt-bois-papier réalise un chiffre d’affaires global de 10 milliards d’euros par an, et génère 50.000 emplois directs. Nous, nous comptons 400 adhérents actifs, soit 100 de plus que l’an dernier. Les emplois sont très divers, moi-même je suis sur la partie avale, c’est-à-dire la valorisation du bois sur le marché, les produits transformés. Notre objectif est d’avoir des adhérents les plus diversifiés possibles en compétences… C’est toujours un peu compliqué car Fibois ne s’ouvre que depuis peu à des métiers comme architecte, maître d'œuvre, ou les métiers de troisième transformation [ndlr, produit fini]. J’aimerais aussi intégrer toute la filière du recyclage, la valorisation, car c’est un champ de compétences qui ouvre à un nombre d’adhérents potentiels importants.

Parmi les actions que vous souhaitez porter, il y a l’économie circulaire du bois. C’est-à-dire ?
L’idée, c’est de dire que l’on peut trouver toutes les compétences nécessaires sur un même territoire. Il n’y a pas que du pin maritime, il n’y a pas que la façade atlantique, il y a aussi des territoires ruraux avec une diversité extrêmement prégnante. Aujourd’hui cette circularité n'est pas forcément évidente, il y a une première transformation puis le produit sort du territoire avant d’y revenir… Pour nous il ne s’agit pas de vivre en autarcie mais de mieux valoriser la Nouvelle-Aquitaine.

Y a-t-il d’autres actions que vous souhaitez porter ?
Oui, il y a notamment l’axe innovation pour donner à la filière un vrai poumon économique. Quand je parle d’innovation je parle de repenser le bois différemment, en prendre le plus possible du local… Penser un bâtiment en bois dans sa globalité. Et surtout mettre en lien les demandes du marché avec la transformation des industriels. Vous avez pléthore de produits innovants qui ont été créés à base d’écorce, de sève, mais qui n’ont jamais mis été sur le marché car ils étaient déconnectés de la demande. J’ai par exemple l’idée de créer un prix régional de l’innovation produit dans notre filière, pour valoriser ce qui est fait.

Créer plus de dialogue dans la filière

Dans quels départements êtes-vous moins présents, et où vous aimeriez vous renforcer ?
Aujourd’hui on a beaucoup d’adhérents liés à l’amont. C’est-à-dire l’exploitation, la première transformation, qui sont dans des territoires assez ruraux. Nous ne voulons bien sûr pas les délaisser, mais nous voulons capter des adhérents sur l’arc atlantique, à La Rochelle ou à Bordeaux. C’est d’ailleurs sur ces territoires que nous enregistrons une croissance assez forte.

À l’approche de l’été, comment intégrez-vous les risques d’incendie dans vos missions, auprès de vos adhérents ?
On a été intégré dans les réflexions communes, avec les différents acteurs, depuis maintenant plus d’un an. On s’inscrit dans toutes les démarches qui ont été lancées, mais nous ne les portons pas directement - on met nos adhérents en relation avec les structures. Plus largement, le sujet n’est pas tant lié aux incendies mais aussi et surtout au dérèglement climatique et à l’exploitation de la matière, qu’il faut repenser. Par exemple, une structure comme France Bois Forêt, qui est membre de notre Conseil d’administration, tire la sonnette d’alarme en disant qu’il faut anticiper la plantation et l’exploitation forestière sur notre territoire.